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Face à la mort (4) (Non référencé)
Dans les ténèbres, l'imagination travaille plus activement qu'en pleine lumière.
La Fin de toutes choses
Je suis allongée dans cette chambre si paisible. Le silence est si présent qu’il en serait presque inquiétant. A mes côtés, un homme dort, mon homme. A la tête du lit, la perche à perfusion laisse balancer doucement une poche vide. Derrière ses portes pas le moindre bip, pas le moindre souffle, aucun son de pas. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Je le sens, je m’en méfie, l’IA veille.
Depuis quand suis-je enfermée ici?
J’ai perdu la notion du temps. Quand j’y pense, cela fait plusieurs jours que je n’ai vu aucun médecin, je n’ai reçu aucune visite et mon com reste silencieux.
Quelle est cette étrange sensation?
Je m’assieds et regarde en face, cette porte, elle semble différente de celle des chambres de l’hôpital. Les murs, la couleur est plus vive, plus récente probablement. Dans le coin du mur il y a comme un reflet près de la grille d’aération. L’impression que je suis épiée s’explique. Je n’attarde pas mon regard dans cette direction, il ne faut pas qu’ils se rendent compte que j’ai compris.
Je ne suis pas branchée à une machine, il ont dû m’implanter quelque chose pour avoir le contrôle. Je tourne mon poignet pour détailler le plâtre qui l’entoure.
Aïe! Mais qu’est-ce?
Je regarde mes côtes à droite, elles sont couvertes d’un bandage. Je presse doucement et je sens quelque chose de dur, ça y est j’ai trouvé leur implant. J’aurais dû m’en rendre compte avant, une plaque pour une simple fêlure c’était totalement inutile.
Il n’y a pas tant de raisons qui pourraient les pousser à m’isoler et m’observer de l’intérieur. Je le savais, il n’est pas mort. Ils le détiennent quelque part et comptent intervenir en son être pour le rendre faible, protégeant ainsi l’Empire de ses plans les plus machiavéliques à son encontre. J’ignore quelles méthodes barbares ils envisagent d’utiliser afin d’effacer ou griller les informations contenues dans son cerveau, mais je le découvrirai.
Je cesse de penser, je fais le vide, on ne sait jamais.
Pour m’assurer que je ne suis pas en train de m’imaginer des choses, je dois vérifier une donnée.
Je réveille mon époux tout en douceur, mêmes si les démonstrations d’affection me sont difficiles en ce moment, je l’embrasse dans le cou. Il me sourit et s’assied pour me prendre dans ses bras. Je profite de la proximité de son oreille pour lui susurrer ma demande loin de tout potentiel micro.
J’aimerais rentrer mon amour, je n’en peux plus de ce lit, de cette pièce.
Sa réponse me conforte dans ce que je pense, je prise dans un piège.
Quand tu te nourriras par toi-même nous rentrerons.
Il fait parti du complot, c’est certain!
J’attends qu’il se rendorme et je prends mon com. Je dois m’assurer qu’ils ne contrôlent pas ma messagerie en plus de mes moindres mouvements.
Je commence par demander à un Lord de demander aux médecins de me laisser sortir. Si le gouvernement est derrière tout ça il trouvera toutes les excuses les plus ridicules pour me faire croire que je dois rester et qu’ils ne veulent que mon bien. Et ça ne manque pas, c’est exactement ce qu’il me répond. Mais il ne s’arrête pas là, je crois qu’ils savaient que j’allais le com et j’ai couru dans leur trappe tête baissée. La confirmation d’une intervention quelconque sur mon cerveau tombe, ils veulent que je vois un psy.
Je contacte un ami outre…gnoll pour lui demander de venir me faire évader. Je lui explique que je pense qu’ils vont me lobotomiser. Il promets de venir me voir demain, je souffle et repose mon com avant de sombrer juste quelques cycles. Je suis bien trop anxieuse de ce qu’ils me réservent pour pouvoir dormir.
Le soir arrive, la nuit prend place et déjà le matin se pointe. Mon ami ne vient pas, je n’ai plus aucune nouvelle. Ils ont dû l’intercepter ou alors il ne m’a simplement pas trouvée.
Je fais défiler quelques EM publics sur mon deck pour passer le temps. Je trouve une excuse afin de prendre contact avec un ami hum..gnoll. Je lui explique que je pense que je suis dans une réplique du bâtiment de l’Hôpital Impérial. Je ne veux pas que le processus s’accélère, il vaut mieux qu’ils pensent que je me crois en plein délire, je le notifie donc ainsi à mon ami. Il me promet de faire des recherches et de comprendre ce qu’il se passe. J’ai confiance en lui, j’espère qu’il ne fait pas parti de cette conspiration lui aussi.
Un jour de plus, ce silence que seule la voix de mon mari perce. En dehors de cette sensation d’être surveillée, le lieu semble à l’abandon, jamais le moindre petit bruit depuis trois jours maintenant. Ils sont tous à l’extérieur et observent à distance. Pas de nouvelles de mon second ami. je perds espoir, je ne sais plus à qui faire appel pour me faire échapper.
Au soir alors que je me dis que ma vie va se terminer ici, un com venu d’un autre temps me sort de mes pensées. L’androïde disparu depuis des années semble s’être réveillé de sa stase cryogénique. Je ne sais pas si c’est encore une menace ou un test de ceux qui me détiennent.
A qui puis-je encore faire confiance dans cette Cité?
Je sais que je ne peux que tenter ma chance, que désormais je suis seule. Il me dit qu’il se met en route et qu’il va me trouver. Ma balise est inactive et je ne me souviens plus comment la remettre en route. De toute façon rien ne me dit que le signal passerait à travers ces murs. Plus les temps passe plus je désespère, lui comme les autres échouera ou sera arrêté avant de pouvoir me sauver.
La porte s’ouvre, je vois un doc et à sa suite, LUI, il a réussi, il m’a retrouvée. J’ai droit à quelques soins de routine, j’émets des doutes quand au contenu des poches, mais je suis trop fatiguée. Mon ami est là, il mérite toute mon attention. Je me rapproche afin de parler le moins fort possible, je crains tellement que l’on m’entende. Je devrais être sur mes gardes, il est peut-être des leurs.
Au bout d’un long échange, mes paupières deviennent trop lourdes. On se promet que si demain on ne m’avait pas réopérée pour me retirer mes plaques, on mettrait notre plan d’évasion en pratique.
Au matin, je regarde le goutte à goutte, je prends conscience que tout cela n’était que dans ma tête. Ma souffrance, j’ai oublié tout le mal en moi durant ces quelques jours, j’étais préoccupée par autre chose, par moi. Je grince des dents. Un acte si égoïste, je crois que je prends le chemin sombre.
Je me sens coupable de tant de choses. je m’en veux tellement d’abuser du temps de mes proches.
Je regarde mon mari resté auprès de moi tout ce temps et je me dis que je ne le mérite vraiment pas. Heureusement il ignore tout ce qui s’est passé dans ma têtes ces derniers cycles, autrement il me quitterait pour sûr et irait trouver une personne plus heureuse.
Je ne sais pas ce que je deviendrais sans lui, mais je sais que lui serait plus heureux sans moi.
Cette idée s’installe dans ma tête et je sens qu’elle prend ses aises à chaque seconde qui passe.
Informations sur l'article
Tranche de vie
10 Août 2017
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