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EDC de 61088

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À l'autre extrême de toi

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Écoutée pendant l'écriture
Les mirages s'en vont couvrir les ondes.

Quand irons-nous courir aussi tous deux les mondes ?

Es-tu prête pour une vie à cent degrés ? À s'emmêler, sens liés, se fier à nos sangs alliés. Sentir en toi le feu des jours, affleurement d'amour au creux des joues. Séjour tout compris aux tropiques des songes connus : frissons des corps nus, paroles encore bues à la coupe de ses lèvres un peu grenues. Saugrenu voyage jusqu'au plus loin.

Si c'est toi mon extrême lointain, je parcourrai les plaines du désir à pieds joints. Je remonterai le fil de mes ires à contre courant, et contre les flots de mes tempes battantes je voguerai plus en avant. J'écumerai le désert de mes sentiments, affronterai des vents les souffles brûlants, m'acharnerai à trouver en moi la source du vivant. Niant l'aride comme le froid, les rides comme l'effroi, j'arriverai jusqu'aux confins de toi.

Je suis le pèlerin des coeurs divins, le vagabond des bois mutins. J'ai à mes pieds les semelles increvables de ma volonté et au coeur les nielles en fleur d'un éternel été. J'ai dans ma gourde le nectar liquoreux de tes lèvres et dans mes poches l'avatar capiteux d'un orfèvre. Car d'un génie tu ne peux être que le fruit. Peau douce et sucrée, aux pousses nacrées, frimousse acidulée et secousses en si-do-ré. À l'orée de moi je t'attendrai, à la fontaine qui jamais ne se tarit. Avance, rejoins l'épris. Car tous les chemins mènent à l'homme qui son coeur t'a promis.

Nous sommes les amants sur qui ruent les étoiles.

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Assez librement - et de manière très lointaine - inspiré des "Poèmes à Lou" de Guillaume Apollinaire, le plus beau coeur du XXème ciècle, probablement. Je le conseille à tous les fragiles comme moi, c'est à faire fondre le coeur en épais nectar de sang rose. Pour le reste et bien, désolé, je retombe dans mes vieux travers liquoreux et mon style alambiqué. Tout ça est évidemment conservé dans un des carnets du pion, sous lesquels il finira par disparaître. Merci pour votre temps, merci aux pions qui accompagnent le mien, merci pour tout, quoi !

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