EDC de 58420

Un matin comme les autres.

A 08ch00, le Sergent San UrükSan annonce une patrouille.

à 08Ch01, il exécute une commande Deck:

La tension monte d'un cran. ça y est. Il est là. Enfin.

L'orc regarde le cycle. 08ch04. L'heure de vérité.
Il annonce le départ, avec une cyclo-minute d'avance.

Ouverture du sas. Descente pour une patrouille solo.
Le voilà en marche. Il avance, méthodique, regardant dans chaque recoin, et il cogite.

Le nain sera-t-il seul? y aura-t-il encore ce kobold avec lui?
Si oui, il faudra d'abord l'abattre; ça devrait prendre peu de temps.
L'orc avance encore, s'enfonçant furtivement dans la noirceur des ST, son domaine.
Son territoire, qu'il dispute aux rats, et autres bestioles.
Les buissons d'énergie ne tardent pas à apparaitre sur son trajet.
Et enfin, la cible:
Naugriim. L'ancien Général, celui qui l'a fait soldat, devenu hostis. Passé à l'ennemi.
Il est là. En train de récolter des cristaux.

UrükSan approche dans l'ombre.
Il s'est armé d'une manière atypique. Une arme de tir: un V42J7 tout neuf, avec kit éclairant.
Le Sergent a même du faire un stage en entreprise pour apprendre à l'utiliser dans cette version.

L'orc dégaine et se place stratégiquement, presque à bout portant.
Il surgit de l'ombre et ouvre le bal en poussant le sempiternel cri de guerre:

"Coucou."

Le nain semble ne pas se laisser surprendre.
Attendait-il lui aussi ce moment là?
Il répond:

"Coucou."

Un premier tir égratigne l'ancien Général.
L'adversaire dégaine une épée à deux mains et fait un pas de coté, se rapprochant pour le corps à corps.
UrükSan laisse venir, met le temps à profit pour ranger le V42J4 et dégaine lui aussi une épée à deux mains.
Il frappe.
Le nain, bien campé sur ses deux pieds, ne vacille pas.
Et il frappe à son tour.
L'échange se poursuit. L'orc prend l'avantage.
Naugriim recule sous les impacts.
Va-t-il fuir?
Non, il a reculé pour se soigner.
UrükSan désengage, et réengage, poursuivant la même tactique:
Attaque au V42J4. Mais le nain, opiniâtre, ne se laisse pas abattre.
Le revoilà totalement d'aplomb, après s'être injecté le cocktail des guerriers,
probablement un mélange morphine + adrénaline.
Lui aussi dégaine une arme de tir, le nain est joueur.
Cette fois c'est à UrükSan de reculer pour se soigner.
A son tour de s'injecter les produits dopants.
Le combat se poursuit, les deux combattants oscillent entre arme de tir et arme de corps à corps.
L'engagement est forcené, des deux cotés. On jongle avec armes de toutes sortes, aussi diverses que les tactiques employées.
Simulation de fuite, pas de coté, temporisation...
A la fin, Naugriim sort un lance flammes et fait feu sur l'orc, dans tous les sens du terme.
Pour UrüKsan, ça sent le roussi.
Il riposte au V42J4, mais l'orc est moins doué pour le tir.
Il rate plusieurs fois la cible, tandis qu'une forte odeur de poil d'orc brûlé se propage dans les ST.
Ses forces l'abandonnent. Le stock de produits dopants est terminé. Cette fois, c'est la fin.
Il recule, tandis que Naugriim a définitivement abandonné son lance flammes, et poursuit maintenant son assaillant à l'épée à deux mains, l'attaquant à l'instinct.
Il n'y a plus de fuite possible.
UrükSan parvient à se soigner une fois encore. Dernier shoot de morphine, qui annihile toute douleur.
Naugriim en profite, revient au contact et frappe.
Mais le Sergent encaisse, abandonnant son fusil V42J4, et dégaine à nouveau l'épée à deux mains.
Il frappe, et fait mouche.
Le nain riposte. Le combat est sanglant, l'engagement total.
Personne ne reculera, cette fois.
c'est un combat jusqu'à la mort.
Alors que le nain a repris l'avantage, l'orc crie dans son oreillette.

"Je suis attaqué!!!"

Un peu tard pour appeler à l'aide. Et de toutes façons, à cette heure là, personne ne viendra.
Quelle est l'utilité d'un tel appel radio, si ce n'est peut-être... se couvrir?
Oui, s'il tombe, il pourra dire qu'il a respecté les procédures. Qu'il a bien lancé un appel radio.

C'est alors que saisi par l'énergie du désespoir, l' orc jette ses dernières forces dans la bataille.

UrükSan initie un moulinet qui fait décrire une parabole à l'arme à deux mains.
L'épée s'abat alors avec une force incroyable sur le Nain, qui ne peut éviter l'estocade.
Sous l'impact, Naugriim est projetté et tombe lourdement au sol.
(CC à 543... Gné???)
L'orc le regarde, d'abord incrédule.

Il reprend son souffle, hors d'haleine.
Blessé, brûlé, à bout de forces, mais debout. Il est debout.

San UrükSan se redresse alors de toute sa stature, fier, victorieux, brandissant son épée en l'air.

Et La voix de l'orc emplit alors les sous terrains d'une clameur victorieuse.
Le son gutural de la voix se propage, dans la vaste salle souterraine.
Il Hurle, après ce combat glorieux, épique, dont l'issue il y a trente secondes, était encore incertaine.
Il crie, car il est vivant. Il crie, car il a vaincu.

"URÜÜÜKKK!!! URÜÜÜKKK!!! UUUURÜÜÜKKK!!!!!!"
"URÜÜÜKKK ËTRE PLUS FORT!!!!!!"

Naugriim, stupéfait, défait, immobilisé au sol, n'attend plus que sa mise à mort.
Il souffle:

"Fais ce que tu as à faire"

Urük approche alors, laissant San en retrait. Et il regarde le nain de ses yeux cruels.
Urük le tueur, celui qui attrape les hostis par les pieds et les fait tournoyer dans les airs,
pour fracasser leur crane sur une paroi des ST.
Urük le sanguinaire, habitué des basses besognes, de celles que San, son double, ne veut pas toujours faire.
Urük, l'orc Urükay impitoyable
Le voilà qui s'approche, se penche sur Naugriim. Et l'impensable se produit.
Le nain se voyait mourir, et il voit.. urük... qui lui prodigue les premiers soins.
pourquoi?
L'hémorragie est stoppée.
Le nain le regarde, incrédule.
C'est un double choc. D'abord la défaite, et puis, maintenant, ça.

Puis Urük se redresse, regarde son adversaire encore au sol,
et le salue militairement avant de disparaitre dans l'ombre d’où il avait surgit.

Pourquoi? Pourquoi l'avoir épargné? Pourquoi ce combat? Pourquoi avoir pris tant de risques pour ce résultat?

Peut-être qu' Urük est fou.
Ou bien, peut-être, Urük n'a pas besoin de tout expliquer, et n'a pas attendu que son frère San écrive un bouquin sur la mort pour connaitre le sens de la vie.
Pour connaitre la valeur d'une vie, la valeur des hommes, la valeur de l'honneur des guerriers.

Cette victoire, San sera obligé de la faire passer pour une défaite, ou tout au moins, un match nul.
Sinon, comment expliquer que Naugriim ne soit pas mort?
Elle resterait une victoire de l'ombre, il n'y aurait pas de flash, pas de reconnaissance,
pas trophée, pas de prix.
Mais le courage, la bravoure, sont à ce prix.
Pour Urük, L'honneur n'a pas de prix.