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EDC de 56439

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Maux dits

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Il m'a fallu bien du temps pour faire voler en éclat le déni. Le génome n'est pas ce dans quoi je dois m’efforcer et m'épanouir. Il ne sert qu'à créer un réceptacle dans lequel Nous reposons, un écrin fragile qu'il faut traîner inlassablement.

J'ai toujours souffert des liens, moi qui ne cherchais qu'à chérir mes proches, les soutenir et mettre tout en oeuvre pour leur faciliter la vie dans ce gigantesque laboratoire qu'est Dreadcast.

Je ne me suis jamais sentie à ma place parmi les Hommes et me suis fourvoyais en pensant que l'avenir était l'Humanité. J'ai offert les archives au secteur trois sans distinction, celles là même qui m'ont détruite afin que je puisse ouvrir les yeux sur le genre Humain. J'ai fini par saisir au fil des jours et de longues réflexions qu'il était temps de penser à mon épanouissement propre et d'accepter une vision plus grande de l'avenir : la Vie et non pas la Survie d'une humanité décadente.


Alors, après avoir vécue cinquante cinq ans, je vais exaucer le souhait qui réside au plus profond de mon âme et m'en remettre à ce vide avide qui lacère et me brise depuis environ trente ans. Il n'est pas question de laisser le glouton se nourrir de ce sentiment retrouvé, ni qu'il finisse par dévorer le bourgeon fragile qui pousse à l'intérieur.

Aussi surréaliste que celui puisse paraître, je ne me suis liée que peu de fois sur l'ensemble de ma vie. L'adage jamais deux sans trois comportes toujours des exceptions, pour moi ce sera quatre : celui qui durera ad vitam, naît dans l'inconnu. Évoluant à tâtons et avec parcimonie, je souhaite à tout pris le préserver, qu'il reste pure et ne se transcende pas en besoin morbide.

Bien entendu, je lui en ai parlé, hors de question de lui cacher quoi que ce soit ! Et pour se faire, je sais par qui je dois passer.

Que se passe-t-il quand la raison s'effondre, quand l'épuisement agrippe et se fond dans les sentiments paradoxaux de notre être ?

Les cellules de nos pensées mutent en amas de structures hétéroclites, informes et monstrueuses. Elles ravagent la patience, exaspèrent la moindre parcelle sauvage de nous même et viennent à déchirer l'écrin de l'âme. Elles s'infiltrent, ravageant les cicatrices et ne laissent qu'un chaos conquérant qui assailli l'espoir jusqu'à l'engloutir.

Tout est éphémère, les maux, les promesses, les actes ; tout se conjugue à l'instant T.

Il est étrange de se sentir au milieu de tout et à la fois ailleurs. Pourtant.. j'ai cette horrible sensation de me sentir au centre même de la tempête, là où tout est calme, où les vents se chamaillent, meurent, revivent, s'entrechoquent. Une spirale infernale, le cycle des vivants..


Le temps est notre plus grand ennemi, il effrite inlassablement les consciences, ébrèche les esprits et il emporte tout sur son passage. Que restera-t-il de Nous lorsqu'il s'achèvera ? Existerons-nous ailleurs, sur un autre plan ?

Et cette attente qui n'en finit plus.

Les refus qui s'accumulent me rendent folle. Faire avec les liens de tous afin que ça puisse convenir à l'ensemble n'entraîne que des difficultés de plus en plus insurmontables, les dernières cartes se révélant perdantes.

Il serait sans doute plus profitable que je passe le temps qu'il me reste à ses côtés.. comment lui avouer ce qu'il se trame au sein de mon crâne. L'instabilité gagne du terrain, mes sentiments se font plus extrêmes, la colère m'envahit, enfle.. jusqu'à ce que mon cœur lâche. Qui de lui ou de ma raison provoquera ma chute, seul l'avenir nous le dira.

Je me suis fait le prélèvement cela signifie qu'il n'y aura pas de lien du sang direct.

Je ne sais pourquoi j'ai cette amertume au fond de moi, cette déception au bord des yeux.. pourquoi ? Alors que ce que je souhaitais va finir par arriver.

◊ Commentaires

  • Sköll (56☆) Le 08 Mars 2020
    Le chagrin confié perd de son amertume. ‎♡