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EDC de 56439

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Introspection narratrice II


À l'ombre des regards, loin des hasards, elle s'enivre d'une douceur mélancolique, s’affaisse dans le fauteuil et se confesse sans fard, hémorragique.



On en revient toujours au même Lô.
T'as difficulté à accepter que tout ne soit pas comme un encéphalogramme plat, ponctuait de quelques soubresauts de joie, de sourire, de vie.
Ton émancipation émotionnelle qui s'entrechoque avec cette envie de maintenir des liens stables se confronte au passé qui resurgit sans cesse pour mieux se jouer de toi. Tes entrailles qui se tordent sous la camisole chimique.. tu étouffes les hurlements exutoires te débattant contre toi-même dans un silence de plomb.
Paradoxe.. voilà ce qui te définit le mieux à l'image de ce qui te sauve et te tue à petit feu.



J'imagine que ça doit te faire bizarre que je fasse tout ça m'non ?
J'ai accès à tout cela vois-tu.. il s'agit de mes créations pour la plupart. Profiter de ce luxe et une chose normale à mes yeux.
Et puis.. j'ai eu des sorties de cuves.. pas toujours facile..
M'enfin, tu as de quoi manger après, ça te fera du bien des bonnes brochettes !
Ça me fait plaisir, pas besoin de me remercier.
C'est tout ce que j'ai à apporter aux autres.
Je ne suis pas combattante, je ne suis pas plongeuse, je ne suis pas ingénieur, ni médecin..
Je trouve ça étrange les relations parents enfants quand tu vois les âges..
J'éprouve beaucoup d'affection pour toi.. de la tendresse, de l'amour aussi mais pas en tant que.. couple.. Même si je ne sais pas trop..
Je dirais.. comme une sœur.



On en revient toujours au même Lô.
Et tu ne pouvais lui dire que tu étais perdue, que tout ce à quoi tu pouvais croire n'existait plus ; que l'amour, l'attachement, est synonyme de souffrance, que les pertes, tu n'en peux plus, car elles t'arrachent un bout d’existence et qu'un jour il ne restera que le néant.
Bien au chaud dans ta pathologie, tu parcours le monde d'Alice et œuvres à l'édifice de merveille chimérique. Ils pensent tous que c'est dû à la drogue. S'ils savaient les efforts que tu déploies pour être présente, le chaos qui t'assaille pour te foutre le cerveau en l'air.
S'investir est devenu compliqué, épuisant pour ne pas dire destructeur.
Pendant que ton oeuvre titanesque dort à tout jamais, vestige du passé où tu pensais qu'archiver l'Histoire ouvrirait les yeux sur les erreurs.
Alors, tu essayes d'être plus forte, plus solidaire, tu veux avancer, apprendre pour soutenir.. mais le prix de ton âme en vaut-il la peine finalement ?
Tu rêvais de découvrir le monde et ses mystères, trouver des trésors sur des bouts de papier, transmettre ce que tu aurais appris aux autres.
Tu n'es plus qu'une ombre, celle de ta destinée.



On va y arriver t'inquiètes ! Il faut qu'on y arrive de toute façon, à trouver un truc qui va tourner, propre et satisfaire tout le monde.


On en revient toujours au même Lô.
Mais tu sais que ça n'arrivera pas. Que la nature n'est pas faite pour s'entendre, mais pour survivre, combattre. C'est ainsi que vous êtes conditionnés, la liberté par l'agri..
Et les autres, tant pis ? On t'a fait croire que ton travail était inutile, que tu étais inutile. Tu as perdu celui pour qui tu aurais tout donné parce que tu n'avais pas les capacités de combattre. Tu n'as pas pu protéger tes proches, tes amis, les regardant disparaître les uns après les autres.
Oui, tu n'es pas combative au sens propre. Oui, tu vis d'illusions. Oui, tu te demandes parfois si tu ne t'es pas trompée de secteur. Et quand tu vois le bordel général, tu te dis que finalement, c'est peut-être juste une erreur de Thallys de t'avoir mis au monde.



Aellô s'agite, comme prise par un cauchemar.

M'non.. m'non...

Une larme coule sur le visage de la plumée qui se recroqueville.

.. mourir.. laissez moi.. mourir..




Tu décompenses sans le vouloir, déréalisée du biome.. ta lutte elle est quotidienne, et à mes yeux c'est déjà beaucoup, même si tu ne le sais pas.

Je te vois te débattre.. et j'ai mal pour toi.
Car je suis la seule responsable de ton impossibilité à t'épanouir pleinement dans cette cité. J'aurais aimé t'emmener loin, que l'on découvre ensemble, mais je n'en suis pas capable et j'espère que ton histoire, tes liens que tu créais et que tu espères au fond, te permettrons de poursuivre ta route encore longtemps.
Puisses-tu un jour pouvoir t'envoler.

◊ Commentaires

  • Sköll (56☆) Le 22 Janvier 2020
    Je peux pas te jurer que je serais là pour le reste de ta vie, mais je peux t'assurer que je t'aimerais jusqu'à la fin de la mienne.
  • Valion~36896 (365☆) Le 22 Janvier 2020
    Chaque fois que le bleuté passe les portes automatiques de l'établissement, il se voit assailli par un chaos de couleurs et de formes, un mélange irrationnel et inutile. Futile. Un éclat de fantaisie qui n'a pas sa place dans ce monde bruyant mais morose.
    "Pourquoi, dans quel but?", le vautour se demande. Quelle est la logique, le raisonnement derrière ses actions et créations?
    Puis une autre question revient. "Pourquoi je me demande pourquoi?"
    Et lorsqu'il porte l'un de ces breuvages à ses lèvres, que les goûts se confondent sur ses papilles, une réponse lui apparaît. Une erreur innommable pour son esprit cartésien. Ou simplement un pas de plus vers la réalité?


    Le monde n'a pas besoin d'une raison, contrairement à nous.

    Il apprend à apprécier. Certes, il n'y a pas de sens, mais les siens sauront profiter de cette lueur éphémère dans le cosmos sans fond.