EDC de 56439

Mousike

On rencontre des gens, on apprend à les connaître, à les apprécier ou à les éviter. Nos chemins se croisent, se mêlent ou se défont...
Je vous vois tous les jours, aux détours d'une rue ou d'un verre au comptoir, à l’embranchement des carrefours, sur le bord des trottoirs. Je vous observe toujours dans nos déboires.

Rien n'est acquis et tout change. Je l'accepte et j'avance, sans un regard par dessus mes épaules. Un simple signe de la main mes yeux portés au loin.
On se pose des questions sur l'avenir, on se forge nos convictions, on juge à tort et à raison.

Persévérance et autodiscipline, surtout patience, patience...
Pleine d'utopie et d'espoir, j'emmerde la douleur que j’accueille avec arrogance. J'encaisse sans relâche, je me forge et progresse. Autant froide qu'amicale, mon regard scrute, j'écoute attentive...

Un verre après l'autre, pour contenir la tasse émotionnelle, je me grise de fumée rose.

Douce euphorie qui me saisit, je me sens transportée ailleurs, envahie par différentes sensations. Je ris sous l'ivresse et tournoi, habillée d'un rien.
Elle est là aussi, mais se tait et observe, prédatrice et farouche... Sombre reflet moqueur, grogne autant que tu veux, je fais fi de toi, cette nuit est à moi.

Claquement des doigts en rythme, le corps se bouge lascif. Les mains se soulèvent au dessus de la tête et plus rien n'existe. Loin des tracas de la politique, loin de tous les nœuds anciens, je vis ma vie, libre et heureuse... un hold-up émotionnel... un kidnapping consensuel... Possédant et possédée, aucun conditionnel.

Un verre avant l'autre, combien je ne sais plus ... Le monde bouge sous mes pas, quel est le haut du bas... Je ne comprends plus...

Finalement assise sur le trône, je règne sur mes presque un an et je finie de cuver, levant mon verre aux âmes meurtries qui m'entourent, aux fleurs fanées des carrefours, aux vices et aux râles, aux rires et aux drames... Amènes.