EDC de 54049

Le soir tombait sur l'immense cité. Adossé à un mur, le jeune homme regardait vers le ciel.
Comme il aimait souvent à le faire, il laissa son esprit vagabonder et chercher des réponses à certaines de ses questions.

Cette nuit là, comme toutes les autres nuits il n'y avait rien à voir. Puis il cru apercevoir une lumière fugitive et pensa à elle.

Elle qui, comme cette lumière, avait brusquement fait irruption dans sa vie, dans la salle d'entrainement du Militarium et qui quelques jours plus tard avait échappé à ses yeux dans cette même salle, pour en sortir tout aussi subitement.

Il ferma les yeux, mais les larmes ne vinrent pas, il avait déjà tellement pleurer pour elle, qu'il ne pensait pas possible qu'un homme puisse autant verser de larmes en aussi peu de temps.
Au contraire il sourit, repensant encore à cette orc de 2m20 qui était venue s'entrainer, répondant à un appel qu'il avait lancé sur le fil des recrues.
Ça n'est qu'après plusieurs heures d'entrainements qu'elle lui avait adressé la paroles.

"J'en peux plus j'ai besoin de fumer" lui avait elle dit.

Il se souvenait l'avoir simplement regardé, surpris, avant qu'elle n'enchaine.

"T'veux venir en fumer une avec moi ?"

Il avait simplement répondu un "oui", troublé, lui qui ne fumait pas du tout.

Ça pourrait paraître anodin, mais elle était la première personne à lui demander de venir faire quelque chose avec lui. Alors il l'avait suivi et avait commencé à passer du temps avec elle pour apprendre à la connaître.

Rapidement il comprit qu'elle vivait une situation difficile avec un autre, mais n'en demanda pas plus. Cherchant simplement à la faire rire et sourire. Il s'attachait à elle comme il ne se l'était jamais autorisé avec quelqu'un d'autre.

Et puis, finalement ils s'étaient embrassés et avaient passé leurs nuits ensemble sans faire autre chose que de rester collés l'un à l'autre. Elle lui avait demandé de ne pas être brutal avec elle, et il s'était dit qu'il ne ferait pas le premier pas pour la brusquer.

Les cycles s'écoulaient et ils passaient leurs temps ensemble, souvent à s'entrainer et dormir un peu la nuit, puis à s'entrainer encore au Militarium le reste de la journée. Elle lui présenta son père et soudain il crut que tout était possible avec elle.
Il ne possédait rien, son logement était minable, mais ils avaient passé des bons moments à discuter dans cet endroit sordide....

Puis l'orc qu'elle avait aimé juste avant était revenu lui déclarer son amour. Le jeune homme avait vu l'orc pourtant si forte, vaciller intérieurement. Devant ce constat, le cœur lourd il lui proposa de la laisser le temps qu'elle fasse son choix....
Il se souvenait encore à quel point il avait eu mal et avait cru la perdre à cet instant....Puis le lendemain elle l'avait recontacté pour lui dire que son choix était fait et que c'était lui qu'elle avait choisi. Il en avait été heureux et elle s'était donné à lui. Il ne comprit pas tout de suite qu'elle l'avait peut être fait pour lui prouver son amour, mais pas forcément parce qu’elle en avait vraiment envie...

Les jours passèrent encore un peu, et le jeune homme voyait bien que quelques choses n'allait pas. Il lui posa plusieurs fois des questions, mais sa réponse était invariablement la même.

"Je vais bien"

Elle était souvent mystérieuse et lorsque ses pas la firent sortir de la salle d'entrainement ce jour là, il était loin de s'imaginer qu'elle se dirigeait en fait vers le centre de cryogénisation.
Ça n'est que plus tard, dans l'après midi, alors qu'il était en plein combat, que la nouvelle tomba.
Une amie commune lui annonça qu'elle était désolée de ce qui était arrivé.

La lumière dans cette étrange fumée avait disparu depuis peu et le jeune homme sourit en se disant que les souvenirs pouvaient affluer tellement vite pour nous faire repenser à des choses agréables, ou douloureuses.

Elle avait été la première dans beaucoup de domaine pour lui. Il avait passé des heures au centre de cryogénisation, espérant pouvoir la faire sortir de là. Mais ses prières ne trouvaient aucun écho et toutes les questions qu'il se posait, pour tenter de comprendre ses choix, ne trouvaient de réponses.

Il se leva, secoua ses affaires, il était temps de rentrer, car à présent une autre vie l'attendait.