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Praegrandis découvre : le monde !

Plongée dans le silence, la salle ne résonne que de quelques "bips" sonores des machines qui recouvrent ses murs de béton, des écrans relaient en direct les informations vitales de l'espèce de cuve à laquelle ils sont pour certains directement reliés par d'épais tubes métalliques qui jonchent le sol, serpentant dans un véritable parcours du combattant à terre.
Là, devant ces écrans, un outrilien en blouse, presque endormi, se fait bercer au rythme de la musique électronique, symphonie en Dodo majeur composée directement par Morphée et qui trouve tout son charme dans les songes du rêveur. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Nature, berce le chaudeBLAM !
Le pauvre rêveur se réveille en sursaut, et malgré ses réflexes reptiliens, ne peut empêcher sa chaise de culbuter un épais tube et l'envoyer à la renverse rencontrer le sol froid et surtout plus solide que sa tête. Marmonnant quelques jurons pas très officiels, son regard parcours alors la pièce pour chercher la source du problème : les bips se font plus irréguliers et l'imposant son qui l'avait tiré de sa sieste semble alors provenir de la cuve : horreur ! Elle s'est vidée pendant qu'il dormait !
Éclairée par quelques néons, l'imposante silhouette se trouve en contre-jour, terrifiante, énorme, à s'en demander si la cuve était vraiment à la bonne taille pour l'accueillir. Le boom ? La silhouette venait de s'aplatir contre la vitre qui la retenait, visiblement aussi endormie que celui qui était censé la surveiller : il faut dire que le résident n'avait pas donné de signe de réveil depuis un moment, et se décidait soudainement à surgir ?
"Par l'empereur, sss'était pas trop tôt ! jura une fois de plus le scientifique.
D'un pas pressé, il alla quérir deux collègues pour venir l'assister. Deux orcs, qui eux semblaient plus chargés de la sécurité que des recherches purement scientifiques.
Alors que les mastodontes se plaçaient, l'outrilien ouvrit la cube, libérant une masse inerte qui chut de tout son poids mort dans les bras des deux gorilles. Il fallut de gros efforts, même aux deux vigilants, pour venir le placer sur une table mais une fois installée la satisfaction était générale.
Au bout de quelques dizaines de minute, le corps prenait un semblant de vie et d'activité, ouvrant ses épaisses paupières pour observer les lieux d'un oeil vitreux.
"Il est réveillé. siffla l'outrilien, congédiant ses deux camarades.
Le reptile s'approcha alors de la table et observa un instant le monstre :
L'Individu est donc un Troll, au vue de son apparence, mais ce n'est sans doute pas l'une des dernières versions. Pas l'une des premières, non plus, le faciès est trop humanoïde.
Il se sert alors de la balance intégrée et des graduations gravées sur le plan de travail pour continuer :
Courbure naturelle, environ deux mètres vingt donc, et un bon 250 kilos tout pile, sacré bébé. Peau sèche, rugueuse, solide, absence de réponses aux stimulis, c'est bien un troll.
Voyant que la bête rassemble ses esprits, il tire un peu dessus, le faisant naturellement s'asseoir.
Ton nom ? Prénom ? Surnom ? Tu as une maturation de 28 années, joyeux anniversaire !
La petite blague du scientifique tomba à l'eau face à l'air imbécile et au regard bovin que lui lança le troll nouvellement sorti.
Pas de nom ? On doit en avoir un en stock. Généralement, on accorder ça à une caractéristique particulière...Tu es très grand alors pourquoi pas Praegrandis ? Ce nom te plaît ?
Le Troll marmonna dans sa barbe, hochant positivement la tête, encore hébété de sa sortie :
Tu es donc Praegrandis, troll, 28 ans, 250 kilos, 2m20, et désormais Nemo Intra ! J'en ai fini avec toi, passes dans la salle suivante !
Docilement, le troll obéit. Dans la salle, la lourde porte se referma derrière lui, laissant à l'arrivant le loisir de découvrir un banc muni d'une sacoche renfermant un double revolver vide, une carte, un communicateur tandis que sur le mur trônaient quelques habits : une veste et un pantalon. Enfilant les biens reçus, il dût parla suite attendre alors qu'un écran s'allumait, lui ressassant l'idéologie impérialiste déjà bien ancrée dans sa tête grâce à son séjour aquatique.
La tête pleine et le ventre creux, il fut ensuite livré à lui-même, pauvre troll lâché dans un monde trop compliqué pour lui, ne parlant même pas correctement. Sa force et son gabarit en général étaient pour le moment les seuls atouts dont il disposait, mais peut-être trouverait-il sa voix dans cette grande ville ?

Informations sur l'article

Un bébé de 250kg
24 Février 2014
714√  5☆ 5◊

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◊ Commentaires

  • Electron~41435 (156☆) Le 24 Février 2014
    Pareil, j'adore !

  • Amen~49072 (0☆) Le 24 Février 2014
    *Amen, la voie, arrive.* Huhu

  • Ethayel~30165 (767☆) Le 25 Février 2014
    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Nature, berce le chaude.. BLAM !
    Et il n'a pas froid?!

    Sublime référence et un texte très agréable à lire!