EDC de 47340

Le sommeil était devenu ma nouvelle vie...

Quand mes yeux se fermaient, je n'avais pas de repos, une nouvelle vie commençait, de l'autre côté...

Je vois déjà mes lecteurs penser à l'autre côté du mur ou l'autre côté des souterrains, mais il n'en est rien.

J'aurais préféré, au moins j'aurais eu la force de me réveiller et me lever.

Non, je vivais de l'autre côté du miroir, la vie que mon reflet menait.

Des réveils en sursaut avec quelques armes braquées sur moi, ces regards sombres transperçant la nuit pour venir me glacer d'effroi. Leurs voix à la fois suaves et autoritaires.
Ce lieu encore plus sombre que DreadCast la nuit où je ne suis que l'esclave de ces hommes assoiffés de chaire et de sang.
Ces cycles où ils me giflent et forment mon visage de leurs poings, le goût du sang qui coule de mes joues à mes lèvres...je sers les dents...
Quand je peux enfin respirer et fermer les yeux afin de reprendre quelques esprits, la grande elfe lumineuse s'approche armée de son seau de glace et me le jette en pleine tête.
La douleur insoutenable des brûlures que cela me provoque me fait perdre connaissance au son de son rire cristalin.

Lorsque je rouvre les yeux, un silence de mort m'entoure. Une grande pièce froide, souillée de mon propre sang.

Comme si ces hommes fouettaient encore mon visage,il me crame.
Une ombre au loin dans la pièce si sombre. Je perçois de grandes ailes déployées, l'ombre d'un homme accroupie rattaché à celles-ci. Je peux entendre son coeur battre lentement et le son devient de plus plus en plus fort. Le rythme ne s'affole pourtant pas.

Prenant appui sur mes doigts écartés, je déplie mon corps pour me relever et m'approcher. Au premier de mes pas, ses ailes vacillent et un un clin d'oeil il disparaît ne me laissant voir que l'ombre de son envole. Je cours pour le suivre, la porte n'est pas scellée, j'accède à un long couloir oppressant...c'est ici que tout commence...

Les tableaux sont vivants...ou presque...

Ce ne sont que des portraits reflétants mes souvenirs des personnes croisées et disparues.

Un bruit prend de l'ampleur, c'est assourdissant et j'ai l'impression que ma tête est au bord de l'explosion. Ce son me rappelle celui de La Forge...Je ne tiens plus et pousse une porte qui se referme directement après mon passage.

Je suis dans une ruelle sombre et humide. Sans ne plus contrôler mes actes, je me mets à courir, portant dans mes mains deux City réflechissant chaque brin de lumière de la ville dans laquelle je me déplace. Enfin je cesse d'avancer, les tirs fusent, je me fais attaquer de toute part, je charge et décharge sans le moindre mal, trois, sept, neuf...je me suis débarrassé de tous et je ne porte que les blessures infligées auparavant par mes kidnappeurs...c'est impossible!

Je tombe sur les fesses, jambes écartées, cherchant à comprendre lorsque mon poignet gauche attire mon attention...on m'y a implanté quelque chose...

Je suis la machine à tuer de ces hommes et cette elfette!!!

Je soupire quand soudain deux gnolls surgissent et m'arrachent les jambes. Je n'ai pas le temps de dégainer que mon corps soutenu sous mes aisselles décolle du sol. Je ferme les yeux et perds connaissance avec comme fond sonore un bruissement d'ailes.

A mon réveil, il m'est impossible de bouger, mes jambes ne me répondent plus, je reste alitée et écris quelques com', transcris ce cauchemar dans mon journal, avant de sombrer à nouveau dans mon coma devenu routinier.