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Reprendre sa vie
L'orage grondait et quelques éclairs venaient illuminer le smog.
J’attrapai ma veste à capuche et m'en allais errer sous la pluie.
J’attrapai ma veste à capuche et m'en allais errer sous la pluie.
Le son de la pluie réveille en moi des tas de souvenirs, mais ce n'est pas le moment d'être nostalgique.
Les rues défiles sous mes yeux, les chemins se noyant de chaque nouvelle goutte qui vient s'y laisser éclater.
Le mur se rapprochait, j'allais devoir changer de direction ou m'arrêter.
Le regard droit et imperturbable je le rejoignais.
Le regard droit et imperturbable je le rejoignais.
J'avais remarqué quelques défauts près de la porte, des restes de tentatives de sorties certainement, des impactes d'explosifs de ceux qui avaient crus pouvoir l'effondrer.
Mais le mur est notre père et se battra contre nous pour nous protégé quelles que seront nos armes,quelles que seront nos attaques, peu importe le nombre que nous serons...jamais il ne cédera.
Me servant de ces petits défauts je me hisse sur le haut de la chambranle métallique. Une fine couche de pluie la recouvre mais je m'y assieds portant ma robe et mes jambes dénudées sous cette eau fraîche.
Alors que la ville s'endort pour autant qu'elle se repose parfois, je me laisse emportée dans mes souvenirs récents. Au milieu de la pluie qui vient me frapper je revois nos corps enlacés, ce moment où tout me paraissait si simple et clair.
Je me souviens de ces mots que nous avons partagés ensuite. Le fait que je suis ici sans but. Que j'attends...rien.
Je n'ai ni passé ni projet d'avenir, aucun mystère.
C'est un électrochoc, j'ai laissé passé trop de temps. J'ai donné trop de sourire aux clients du bar et pas assez de coup à un entraîneur.
J'ai passé trop de temps à rêvasser au bel humain qui s'est finalement trouvé une femme.
Et ça m'avait apporté quoi? Rien...pas même l'once d'un réconfort.
Ma vie n'avait pas de véritable sens, pas d'avenir valable.
Je me suis allumée une cigarette et tout en effleurant mon zippo du pouce je me souvenais de quelques mots portés à mon intention.
Je regarde ce zippo que je caresse depuis un moment et y voit le symbole de l'impérium. Habituellement je l'aurais jeté et m'en serais voulu d'avoir chéri un tel objet mais pas là...
J'ai souri et je l'ai rangé délicatement dans ma poche.
Il serait mon totem pour ne jamais oublier d'où je viens et où je vais.
Ce cadeau que j'avais pris pour une insulte...il le savait c'était ce dont j'avais besoin.
En me l'offrant il tirait un trait sur son passé et m'ouvrait les yeux sur mon avenir.
Je me suis laissée glisser jusqu'au sol observant une dernière fois la ville de son plus beau point de vue.
Debout au milieu l'orage je décidais de reprendre ma vie en main.
Je ne suis pas rentrée chez moi. Je l'ai rejoint lui, celui qui m'avait fait prendre conscience de ma vie.
Il était allongé sur son lit toujours aussi élégant et j'ai rejoint le bord de la fenêtre ayant encore besoin de réfléchir et ne voulant pas le réveiller en appuyant mon corps mouillé et froid contre le sien.
Sans un bruit au premières lumières du smog, je me suis allongée dans ses bras, confiante de l'avenir.
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Destinée
10 Avril 2014
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