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EDC de 43825

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Equinoxe

"Avec elle aucun besoin de rendez-vous.
Même quand je suis en retard, elle est toujours là, fidèle,
toujours disponible, prête,
comme si elle m'attendait, comme si elle savait."
Avant hier, un banal clic sur une bannière pub...
Je m'imaginais tout bâtir, tout contrôler.
"Elle sera plus maligne que moi et ne montrera pas ce qu'elle est au premier venu. Elle se préservera et se jouera des a priori. Tout ce que je ne sais pas faire, elle, elle saura."
L'entente...
Quelle ironie : elle est si forte et pourtant si dépendante... Mais elle sait que je ne peux jouer sans elle et elle finira par trouver le moyen d'avorter toutes mes tentatives d'éloignement. Elle gagne toujours...
D'ailleurs, ce jour-là, on ne se disputera pas et elle ne me dira rien. Nous avons un accord tacite, un contrat.
*sourire*
L'accroc... Le manque...
Et puis un jour la connerie et le rappel à l'ordre!
Juste parce qu'il faisait un temps radieux à l’extérieur et que le temps était propice à la ranger au frigo, voilà que sa présence me rattrape presque imperceptible, un petit point lumineux qui se met à me manquer et à faire naître de nombreux regrets.
Si différentes et pourtant si inséparables...
Tellement de contradictions dans notre histoire ! j'ai tenté de faire d'elle un personnage à mon image mais, finalement, elle est froide, cruelle, se cachant en permanence derrière des masques qu'elle ôte et replace sur son visage à l'infini. Et je suis prête à la laisser m'utiliser à sa guise lui offrant tellement souvent mon sourire.
...Ou plutôt, je souris à mon écran.
*secoue la tête*
Mélange de contrastes ou la magie du jeu l'emporte toujours...
Il est d'ailleurs devenu bien différent celui là ! Il change progressivement, happé par le filet du récit. Ce n'est pas un sourire joyeux, ni même un triste, il est à mi-chemin entre les deux. Un sourire pâle flottant sur mes lèvres sans trop savoir pourquoi il s'y trouve, dessinant une pointe d'ironie parsemée d'amertume, comme un mélange de plaisir et de déception, d'observation et de constat.
Mon réconfort illusoire... Puis l'appel de la raison..
Elle sourit elle aussi, un sourire pourtant imaginaire qui suffit à me transporter un peu dans une complicité rassurante.
Progressivité intense d'une relation fusionnelle qui m'envahit, je noue mes bras autour de son cou et me blottis tout contre elle, dans une tentative dérisoire d'obtenir un peu de chaleur virtuelle. Elle garde ses bras le long de son corps, sans me témoigner une quelconque marque d'affection, ni même d'attention. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu'on s'adresse à un être qui n'existe pas? Et une toute petite voix, tout au fond de moi, comme un rappel de ma raison, me susurre "Lâche moi, maintenant!".

J'aimerai rester serrée tout contre elle, mais elle ne m'y autorise pas.
La maîtresse du jeu...
Finalement, Elle mène le jeu et je me plie à ses volontés.
Étrangement, je me complais dans cette servitude, parce que si tel est le prix à payer pour pouvoir jouer et m’enivrer de sa présence et bien, soit!
Est-elle cruelle, Suis-je une idiote ?

Aujourd'hui, une réalité évidente :
On marche côte à côte, depuis plusieurs mois.
Je ne la regarde pas, fixant plutôt l'écran qui laisse défiler sous mes yeux l'interface chromo-chrome, plus ou moins longue monotonie silencieuse.
Le constat désopilant... L'indifférence...
On ne se parle pas. Peut-être devrais-je engager la conversation ? ça ne fait pas partie de mon rôle, enfin je dois m'en tenir à cela !
Ce que je pourrais avoir à dire n'a pas d'importance, mes propos seraient alors teintés d'une indifférence à la limite du réel.
Subitement, contente qu'elle soit face à moi, nous marchons côte à côte et je me perds dans cette masse uniforme colorée et pourtant si grise...
Autour de "nous", les "autres" marchent aussi et ne me voient pas, tous ces autres, ceux qui l'entourent qui ont une vie qui m'échappe et qui croise la sienne.
J'aimerai qu'ils perçoivent la même chose que moi mais rien ne se passe et j'ai la sensation de continuer à marcher, mais seule du coup sans elle, sans eux.
Je ne sais même plus vraiment si c'est elle qui dit ou bien moi, je sais juste que ce torrent de paroles vides devraient être joyeux puisque ce n'est qu'un jeu, mais il me noie bien trop facilement...
"Nos" échanges avec les autres sont devenus différents, étonnamment différents, comme un vase qui rend un son creux quand on le frappe doucement du bout de l'ongle.
Le plaisir à bout de souffle...
Et je me suis alors demandée pourquoi je m'accrochais tant à ces paroles oubliées sitôt le pc éteint...
Ce que je sais, c'est que même si ces instants sont étranges, j'en avais probablement besoin.
Dieu que je me hais pour ça.
Quand la marionnettiste devient la marionnette...
On m'a souvent répétée que j'étais forte et pourtant je me suis sentie faible sur ce coup, comme une poupée de tissu entre les mains de quelqu'un ou de quelque chose de beaucoup, beaucoup plus fort que moi.
Je n'aime pas admettre cela et cette pensée m'accable, mais je n'ai pourtant pas réussi à changer quoi que ce soit.
J'ai pourtant essayé mais.......... j'ai échoué.
L'Impuissance de la marionnettiste, ne pouvant tirer elle-même les fils qui la font bouger.
Je me suis contentée de répondre un "Oui" enjoué et précipité à chaque fois qu'elle m'a proposée le : "On joue ?".

Demain : c'est terminé, bel et bien terminé!
Était-ce elle qui me le proposait ou bien étais-je victime d'un quelque chose qui me dépassait ?
La résolution que je ne tiendrais probablement pas...
"En attendant,
et refusant de penser que ce jeu chronophage m'a un moment rendue totalement dingue,
*se marre*
J'ai pris la décision de te faire dormir assez souvent....
Et par pitié, cesse de me tenter, de me pousser à réfléchir,
détache moi de toi! détache toi de moi!
On "joue" mais tu ne m'impliques plus émotionnellement, d'acc' ?"

*rires*

Informations sur l'article

le Crépuscule d'une vivante
13 Mai 2014
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