EDC de 40840

"J'avais cru comprendre que les rapports homme-femme étaient compliqués... sentiments chamboulés, malmenés... si loin du compte..."

Je m'adosse à la façade du CIPE, plonge une main dans ma besace. L'holocarte se profile sous mon regard, léger bourdonnement...
L'adresse du Militarium s'affiche enfin, je me rends compte que c'est a l'extrémité de la ville...
J'hausse les épaules et me dis que j'en profiterai pour m'imprégnez de l'ambiance de ce secteur inconnu.

L'holo toujours en main, j'avance, mes yeux glissant sur le décor qui s'offre a moi...
Dédales de rues plongées dans l'obscurité naissante,
Bâtiments qui se dégradent au fur et à mesure de ma progression,
Enseignes lumineuses qui crachent leurs lumières blafardes sur les trottoirs crasseux...

Ma carte m'indique que j'arrive a destination, je balaie la zone du regard et là , mes yeux se posent sur la silhouette de celui qui deviendra mien.
Je prend le temps de le détailler, jaugeant le moindre détails de cet homme qui éveille en moi une soudaine curiosité

Je l'observe jour après jour en me rendant au travail, si beau et mystérieux...
Je me lance à sa rencontre, timide comme je suis, j'essaie d'échanger quelques paroles à plusieurs reprises, mais l'Apollon reste souvent muré dans un silence immuable, concentré a sa tâche...
Ses fouilles semble accaparées la plus grande partie de son temps
Je ne lâche pourtant pas prise et mes efforts finissent par payer.
Des sourires. Des mots partagés. Quelques cycles passés ensemble... Il est clair que je ne le laisse pas indifférent...
Et c'est sans surprise qu'on entame une relation...

Tout cela est nouveau pour moi, je découvre les prémices de l'amour... Je suis aux anges quand je peux passer du temps près de lui. J'aime ressentir tout ces chamboulements en moi, j'aime me perdre au plus profond de son âme.
J'ai envie de succomber, m'abandonner au désir qui m'embrase quand nos souffles se perdent, baisers langoureux.

Le temps passe et l'apollon se fait rare... Je m'inquiète de ne plus le voir, de ne plus avoir de nouvelles.
Mon com que je consulte régulièrement, reste vierge de messages. Ces allers-retours ou je passe non loin de l'endroit ou je l'avais rencontré pour la première fois n'est qu'un désert qui laisse un pâle écho de sa silhouette.

Mes journées passent et se ressemblent... Je tourne en rond, je suis ancrée dans cette routine qui rend chaque cycle horaire, chaque seconde plus pâle que les précédentes.

Mon travail au militarium m'occupe l'esprit. Ma formation a devenir un bon élément et les entrainements qui me rendent plus forte et résistante a ce monde hostile, accapare une bonne partie de mon temps. En peu de temps , je suis censée exécuter un garde a vous impeccable a mes supérieurs. Je jauge les soldats a l'action et les imite quand l'occasion se présente en essayant de retenir visages et grades.

Un matin, a peine le temps de saluer mon supérieur présent que celui ci me donne les consignes de la journée...attaquer ma formation en ingénierie. J'observe la table de réparation et me dis que réparer une arme avant d'apprendre a la manier, en théorie ça semble simple. Je commence doucement... poings américain et pieds de biches a redresser. C'est avec surprise que je vois qu'il ne reste que des pistolets à billes a remettre en état mais je me lance tout de même et commence le démontage de l'arme tranquillement et dépose chaque pièces bien a plat devant moi.
Jusque là rien de trop compliqué, le problème, et qu'il faut la remonter et que je n'ai pas de notice!
Un long soupire s'échappe de mes lèvres et me saisis des pièces au fur et a mesure que j'assemble entre elles.
Je regarde le résultat plutôt satisfaite jusqu'à ce que mon regard glisse sur un ressort oublié sur le plan de travail....
Je plisse les yeux, regarde autour de moi, et le glisse discrètement dans ma besace... j'ai fini mes heures.
Puis la découverte du deck, quel outil génial quand on sait s'en servir! Ce qui n'est pas encore mon cas, j'ai la chance d'être formée par ma marraine qui me consacre un peu de son temps et aidé par un homme charmant qui visiblement est plus doué que moi.

Malgré tout le manque reste bien présent et celui qui était devenu mon confident n'est plus qu'un panache de fumée qui s'évapore peu a peu de ma vie.

Je reste dans l'attente d'un signe de sa part...
Je me sens vide, moi qui était pourtant pleine de vie, il y a peu.
Tristes sont les nuits, le temps me parait long et je n'ai pas appris a me passer de lui...

Je compte les jours, autant d'attente qui froisse mon coeur...
Un voyant... fébrile... j'effleure l'écran de mon com'. J'esquisse un sourire béat à la vue du destinataire...
Mon coeur. Deux mots qui regonflent le mien... illusion malsaine.
A la lecture de ses lignes, je comprends que je le perds alors qu'il semble être attaché à moi, douce ironie.
Lui, qui me dit apprécier le temps a mes côtés, me laisse avec les souvenirs de nos moments passés et des larmes qui noient mon chagrin.
L'Apollon, mon Apollon au regard de braise n'était qu'un fantôme traversant ma vie, un fantôme qui a ouvert la porte de mon cœur, le laissant ensuite a l'abandon, ne laissant qu'un gout amer en partant...
Mon bonheur a tué une part de moi.

Mauvais timing d'une rencontre plus que prometteuse...

♪♫ p'tit clin d'oeil