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EDC de 39417

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Perdit... Ion

Des doigts fins glissent dans une chevelure brune aux reflets verts et bleutés.
L’image que renvoie le miroir semble sereine et douce.
De grands yeux détaillent et jugent.
La bouche s’entrouvre.
Qui es tu petit écureuil ?
Je ne te reconnais pas toujours…
« Tu es vraiment jolie »
Il faut croire que je ne le suis pas assez.
Je ne suis plus aussi douce tu sais…
Je deviens agressive parfois, souvent lorsque la bouteille est vide et la coupe pleine.
Je ne suis pas si fragile…
Je suis encore ici, après tout ça… Après les déceptions, malgré le doute et les trahisons.
Je ne suis plus si sage…
Repousser les limites… Besoin de me sentir vivante.
Je ne suis plus si patiente…
J’encaisse de moins en moins.
Je dis haut et fort ce qui m’insupporte, je ne me tais plus.
Quitte à tout perdre.
Je ne fais qu’essayer de te remplacer, depuis tout ce temps.
Il y a eu lui…
Un entrainement, de la musique, une cuisine… Le cadre était parfait.
Il te ressemblait tellement…
Même dans sa façon de… Lorsque nous… Enfin tu vois…
Presque aussi beau que toi.
Sauf qu’il avait beau me tenir chaud, ce n’était pas ton odeur sur sa peau.
Ni le gout de tes lèvres sur les siennes…
Il était pourtant bien plus drôle.
Il était bien plus patient, bien plus calme.
Il comprenait, toujours.
Il n’y avait que moi, j'étais la seule cette fois.
Mais il est parti lui aussi… Sans un mot.
Est-ce qu’il a compris ?
Que derrière les apparences quelque chose cloche ?
J’avais fini par m’y attacher, mais ce n’est pas suffisant n’est ce pas ?
J’oublie parfois que tu n’as pas connu Amy…
Que ce n’était pas entre toi et moi qu’elle venait se glisser mais entre moi et lui…
Elle est partie, pour de bon je crois. Elle a rejoint une meute.
J’espère qu’elle est heureuse, au moins autant que lorsqu’elle était… mon chaton.
Et puis il y a elle.
Je ne supporte pas l’image qu’elle me renvoie.
Elle s’attache bien trop vite…
Elle est impulsive, impatiente et exigeante.
Elle n'est pas si naïve. Je vois clair dans son jeu.
Elle me sourit alors que je la dévisage.
Elle m’enlace alors que je reste froide et distante.
Elle est si mignonne lorsqu’elle bougonne.
Elle est tellement douce et innocente.
On dirait… Moi… Il y a longtemps.
Je ne peux pas…
Quand suis-je devenue si égoïste ?
Je l’ai rendue triste… Je me sens tellement nulle.
J’ai cédé à une pulsion…Que je n’assume pas…
Je ne pouvais pas la laisser s’accrocher…
J’espère qu’il n’est pas trop tard.
Mais je ne pouvais pas non plus lui dire que la vérité est bien pire.
Que les raisons qui me poussent à la fuir sont bien plus… sordides.
Que ce qui m’a intrigué la première fois chez elle, c’était ces lunettes…
Ce qui m’a poussé à vouloir en savoir plus… Toi aussi tu aimais jouer avec mes rubans…
Cette première invitation, un holofilm… C’est un des premiers souvenirs que j’ai avec toi…
Que c’est toi que je vois quand je ferme les yeux…
J’ai cru qu’en refaisant tout ça avec elle… Ca serait plus simple à effacer.
Je me suis accrochée à un détail… Trop insignifiant pour faire de l’ombre au tableau.
J’ai cru que je m’y ferais.
Je me suis trompée et je l’ai déçue.
Je me suis contentée de partir…
Il est temps d’arrêter tout ça avant d’aller trop loin.
Il est temps de déménager.
Il est temps de mettre cette veste et cet enregistrement à l’abri, avec le reste et de jeter la clé.
Il est temps de comprendre que tu ne reviendras pas et qu’on ne peut pas vivre dans le passé.
Que tu fais partie de ceux qu’on ne remplace pas.
Qu’il faut apprendre à faire sans toi.
Il est temps de sourire en pensant à tout ça.
Il est temps de revivre, pleinement et simplement.
Il est temps.
Adieu Ion.

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