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Funerum

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« Zalem vécut sept cent-quatre-vingt-deux ans et il engendra des fils et des filles. »
♪♫ - Pour qui Sonne le Glas. - ♫♪

Et la Marche Funèbre se met en route, au son de deux tirs, de deux pas. En deux temps, le destin est scellé. Et les deux premiers tombent, vulgaires carcasses aux thorax déchirés. Deux premiers sacrifiés à la gloire d’une Humanité aveuglant ses principes. Deux âmes mortelles consumées par la silhouette au masque de crâne. Les pas accompagnent doucement le bruit des aspirations farines. La Chasseuse descend au côté des deux Molosses en armure, quelques palabres, et les voilà en traque.

Pas un regard n’est accordé aux dizaines de personnes alignées contre les murs, les crâne perforés, exécutés comme des animaux. Ils n’étaient que des bêtes, maintenant exposés comme des trophées. Les pas sont rythmés par les tirs dans une synchronisation totale, éclairs envahissant les parois humides et sales des souterrains. La proie est bientôt acculée, alors que ses sbires tombent les uns après les autres. Les corps démembrés et faibles de ces cafards s’étalent peu à peu dans les couloirs, achevant le tableau glauque et morbide de ces lieux, leurs visages figés dans des rictus de désespoirs.

Les bêtes meurent pour leur Alpha.


L’un d’eux respire encore, gémit dans des palabres étouffées par ses gargouillis. Alors qu’une botte lourde s’arrête non loin de son visage, redressant le regard il l’aperçoit, le masque de crâne. Une douce lueur, berçant ses songes alors que son sang le quitte, que le souffle se fait plus rare, que les iris s’éteignent. Une douce lueur et ce ronronnement, l’armure se penche vers lui, alors que la pitié lui est accordée, la lumière se fait brutale, vive, mais son esprit n’est plus capable de traiter l’information lorsque les synapses la transmettent.

Le souffle est lent, calculé, comme chaque visée prise, chaque corps transpercé. Le fusil lourd tient la cadence lente des sonneurs de glas, alors que les chargeurs vides frappent le sol à intervalles réguliers, parfois sur les restes d’un corps, parfois sur ces murs renfermant la mort. Et chaque tir fait surgir de l’ombre les visières tâchées de sang, le crâne figé dans un rictus éternel, raillant la prise définitive de ces vies. Le sol devient métallique, chacun des pas résonne en écho, alors que le scientifique hurle des instructions à ses sbires, fuyant l’inévitable. Il est asynchrone, discordant, loin des pas de cette Marche.

Marche qui lui est pourtant destinée.


Mais il n’y aura aucune cérémonie, aucun éloge funèbre seulement une mise à mort dans la plus brute de ses formes, et la bête le sait. La dernière défense est là, lourdement fortifiée, alors que la blouse blanche est trouée de deux tirs qui frôlent sa chair, son visage enfoncé dans l’ombre, les lunettes manquent de finir au sol dans sa chute. Plus loin, la Chasseuse et les Molosses acculent les dernières proies dans un étau de mort et de briques. Leurs armes sont faibles, leurs munitions inutiles et l'énergie de leur désespoir insuffisante. Inéluctablement, les carcasses fumantes finissent par s'effondrer dans les entrailles grouillantes des secteurs.

Et voici les derniers mètres, parcourus au rythme de la marche. Les dernières percussions du glas, annonçant la finalité de son trépas. Les fusils se dressent lentement face à la Bête esseulée, dos au mur tâché du sang de ses compagnons. Sa main tremblante vient ramener les lunettes sur l’arête de son nez, un rictus naissant au coin de ses lèvres. Un nuage carmin se répand et asperge le mur alors que le thorax vole en éclat, tapissant l’armure de la Chasseuse. Aucun désespoir face à la mort, acceptant enfin son destin, sa Proie s’effondre, traquée, vaincue. Dans son éternel rictus victorieux, il signe son épitaphe : « Gilaad, j’ai gagné ». Quant à elle, dans les iris écarlates, sous le crâne peint à même le farinium, son triomphe est imprimé à jamais.

Bêtes et Alpha, trophées de la Marche.

« Toute la durée de la vie de Zalem fut de neuf cent-soixante-neuf ans, puis il mourut. »

Au-delà des murs, et des tranchées
Les cris la suivent et,
Les mains à ses chevilles acharnées
Tentent de l’arrêter.
Leurs âmes pourtant déjà envolées,
Perdues dans l'Éternité.

Spoiler (Afficher)
Merci @Miah pour la correction, la refonte de certaines phrases.
Merci aux protagonistes qui font vivre les intrigues, les PNJs, les confrontations.
Merci aux MJs, pour tout ce jeu apporté.
Gifs tirés du Court-Métrage Astartes.
Citation utilisée: Mathusalem, la Bible.

Informations sur l'article

Mémoires
06 Octobre 2020
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