EDC de 37051

    Secteur Doré mais empoisonné pour quiconque vient d’ici… Qui Né en Secteur Rebelle et s’y est formé viendra à croire à la toute-puissance d’Imperator ? Une méritocratie bien en place et sélective, un système qui ne convient qu’à ceux qui vivent au sommet de cette pyramide.
Mais toi t’y as tenu neuf années, tentant de te conforter dans ton utopisme et dans ta putain de cécité. Incapable de voir la vérité et le poison qui peu à peu s’insinuait en toi dans ce secteur.
Amoureuse des bas-fonds du Sud, eux qui te rappelaient par moment-là d’où tu venais. Au final t’es jamais partie.

    Et puis ces murs, déjà qu’en Secteur Rebelle ils te procuraient une sensation d’étouffement, c’est devenu une torture une fois chez les Impériaux, de devoir les contempler chaque soir seule, le verre en main. Au final qu’est-ce que t’en à tirer ? Des données, des implants, de la déshumanisation et une putain de condamnation.
La Gloire, la reconnaissance, entourée de gens qui voulaient être reconnus, qui voulaient être des symboles, se faire accrocher des médailles. Gloire, Mérite, Imperator. T’y a jamais cru, t’as courbé l’échine et t’as suivi le mouvement. Mais t’es ce que t’es, une putain d’animale. T’as fini par craquer, de plus en plus. Au fond de ton trou, les murs griffés, taillés, les bouteilles explosés et les seringues vidées.

    Et quand t’avais fini tu partais te poser dans l’Sud ou dans ces putains de rues, croisant des agents, des opposants. Parfois une fusillade ou une interpellation. Parfois un abus de pouvoir mais au fond, tu n’étais que spectatrice, cachée derrière ce masque de verre rouge, ce crane destiné à ne faire de toi qu’une Morte Marcheuse parmi les autres.
Puis y’avais l’Impasse, son odeur de tabac froid, d’alcool, de substances en tout genre et de fluides corporels. Le tout mélangé pour que même le nez d’une vaut’ se sente agressé, c’était pas si mal quand y’avait de l’Ambiance, ça en devenait glauque durant les moments de solitude.
Le Cerberus, la QI, t’en a appris des choses, analyser des choses... ça t’a formée, ça t’a mise à Terre. Comment ne pas baver devant la puissance de Kananera, ou même Zartam. Tu les enviais, au fond, jalouse mais incapable de les égaler, jamais.

    Et voilà que tu retrouves les taudis du SR, des ruines, ces clochards et son odeur de Mort. Mais t’ne fais pas, c’est toute cette putain de ville qui sent la Mort. Alors tu vas vivre tes prochaines années là-bas, avec leurs lots habituels de merdes en tout genre.
Puis tu mourras, loin d’ici tu l’espères, loin derrière les murs. Combien vous êtes à préférer se faire bouffés par un Umbra ou un Gnoll plutôt qu’entre les murs de cette ville ? Peut-être est-ce ce qui t’attends, enfin, tu l’espère. Car plus le temps passe et plus ces murs te tuent.
Te voilà chez toi, Vieille Connasse, déjà le skiwi à la main et les yeux sur la ville dans cette bonne vieille Vilal qui fut la tienne.

    C’est sûrement ça qui t’y à pousser aussi. Les voix, toutes ces voix désordonnées venant du Secteur Trois. Tu as toujours vu de la beauté dans le chaos de ce secteur-taudis. Ces voix toutes différentes et criardes. Cette violence et ce chaos, tout un cocktail pour un esprit malade.
Ces voix qui s’élèvent contre la pyramide qui se tient en Secteur Un, contre ce système qu’ils exècrent. Certains ont oubliés les racines de la Rebellion depuis longtemps, seulement assoiffés de violence et de sang. Même celui de leurs confrères et consœurs de secteur.Ils vont te haïr, tous, y compris ceux du Secteur Trois, ils te haïssent déjà depuis ton premier départ. Ils te haïront jusqu’à tes derniers jours. Mais tu t’en fous hein ? Tant qu'Elle est là, La Voix.

T’es une Korbelt, et tu les emmerde.

    De toute façon viendra le jour où tout s’effondrera, pyramide et secteurs. Cette ville disparaîtra sous les Exogènes et la Mort remplacera l’Humanité de Thallys. Tout ne sera plus que retour à la normale. Qui amènera donc cela ? Ahambar ? Aeron Chains ? Ou tout simplement le jour où Thallys pètera son câble ?

    L’Age d’Or est finit depuis longtemps mais ses pyramides tiennent toujours, mais tu sais ce qu’on dit ? Retire les fondations et une simple pichenette fera tout s’effondrer.