EDC de 37051

Cela fait maintenant trois années, trois années dans un secteur qui t’est malgré tout encore étranger… Ta vie à suivi ses pas le long des ruelles des bas-fonds, à l’Impasse, au Cybertech. Pour chaque soir t’enfermer dans une villa sombre, face à la vue de cette ville à travers la vitre. Une Rezo entre ses doigts faits de métal. Le verre de skiwi dans l’autre main. Celle de chair, qui ne sera bientôt plus. Corps batard de cybernétique et de chair, tu n’aspires qu’à l’augmentation, quitte à en perdre ton âme. Mais ton mal être lui, il est toujours là. Toujours aussi présent, à te bouffer l’esprit, et c’est peut-être cela qui te pousse à l’augmentation tiens… Le méta-racisme chaque jour, la méfiance envers tes augmentations.
Et tu t'enfermes dans la Haine.

Alors tu tailles dans sa chair, attachée sur cette chaise qui te sert de trône chaque soir de ta putain de vie, c’est comme ça que tu exultes tes peines et douleurs ? A la faire hurler, encore et encore. Les lames déchirant son derme, le marquant à jamais. Suivie par des outils de plus en plus sadiques, jusqu’à ce que les cris te lassent et que tu ailles la larguer en pleine rue, à moitié morte. Tu t’assieds par la suite à ce même endroit, encore frais de son sang. L’odeur ferreuse emplit la salle, ses hurlements résonnent encore à tes oreilles. Et la main glisse entre tes cuisses alors qu’elle murmure à ton oreille, la voix douce et mielleuse, attirée par ce carnage.
T’es tombée bien bas pauvre Conasse.

Mais ton mal-être il revient à la charge, ta conscience aussi. Et c’est là que tu le sens le contrecoup, aussi violent qu’une prothèse en farinium trempé dans les ovaires. Cette putain de ville, ces deux putains de secteurs, ils ont fait de toi un monstre ? Arrête ton OverBoard, c’est toi et toi seule qui t’as menée à ce stade-là. Alors tu la supplies de venir tailler à son tour et elle s’exécute, le scalpel court le long de ton derme et le perce. La douleur te cisaille, te déchire petit à petit, le système nerveux en feu et les larmes roulant sur tes joues. Mais tu restes droite, le regard fixe et fier. Tu en faiblis pas, tu ne plies pas. Tu es une Korbelt. En un ultime bras d'honneur à ceux qui haïssent ton génome, en un ultime cri de douleur, tu expurges tes fautes. En un ultime regard de défi, elle grave dans ta chair cette phrase qui leur est tant chère.
Et ton regard reste toujours aussi Sanguin.