EDC de 37051

La porte est passée et elle revoit cet endroit de malheur. Les tiges végétales gelées crissent sous leurs pas lents et le brouillard emplit leur champ de vision. Rien de tout cela n’est réel et elle le sait, mais le froid les glace jusqu’à l’os malgré cela, de doux murmures se font entendre tout autour d’eux. Le Geai et le Corbeau ne sont pas les bienvenus dans son antre.

Tout est trop calme, trop immobile et silencieux. De longues tiges noirâtres et carbonisées d’une matière inconnue les cerne, perçant parmi la brume vers un ciel couvert d’un smog épais.

Ils ne reçoivent plus les communications depuis la SIF, seuls parmi les ombres d’une IA en perdition. Un long cri déchirant et ils font un pas en arrière, les armes se construisent dans leurs mains sous le flux de données. Mais qu’importe l’arme, si l’esprit qui la tient ne peut réagir face à la folie qui l’attaque avec la force d’un Madrill contre une porte en bois. Les abominations fondent sur eux depuis la brume.

Les cris déchirent le lieu et leurs visages se décomposent alors qu’ils les entourent : Abominations de leurs proches, les viscères trainent au sol. Leurs voix plaintives et déchirées emplissent l’air de leurs plaintes d’agonies. Les yeux se révulsent alors que les mains se tendent pour leur arracher toute forme de santé mentale, les tirs fusent parmi la masse avec peu d’effet. Frère et Sœur submergé par la vague d’horreur se débattant avec l’énergie du désespoir.

Une onde de choc lancée par le Geai et les abominations sont balayées, le sang les asperge et l’odeur de la mort les prend au nez. Elle gémit parmi les entrailles et le sang de ses démons alors qu’il vient la relever. Les têtes tranchées et écrasées continuent leurs murmures à mesure qu’il l’éloigne lentement. Les minutes défilent à travers l'obscurité, et eux avec, alors que leurs esprits sont marqués à jamais, emplis de ces ignobles murmures.

La scène finale se dévoile enfin; elle attendait la fratrie, assise sur sa branche. La nuée d’oiseaux s’envole lentement pour aller assister à la fin de leur maîtresse. Le dialogue est court et bref, animé des haines et rancœurs passées. La mort attend son dû avec patience, que l’être qui la rejoindra soit de chair ou de données. Elle sait que l’un d’eux partira avec elle. L’intrus de la famille, le haï, celui qui a séparé les sœurs, est menacé. Et c’est au tour du Corbeau de devenir Némésis alors qu’elle fond sur sa Faucheuse.

Les deux sœurs s’écorchent et se tranchent sous les yeux horrifiés du bâtard de la famille. Le sang gicle alors qu’une gorge vole en charpie. La lame chaînée s’abat sur la Faucheuse tandis que le Corbeau change d’apparence aux yeux des autres. Le cri est long et agonique, presque trop horrifique pour les spectateurs extérieurs qui se crispent face aux sons qui emplit leur salle.