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EDC de 37051

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Larmes de sang

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Merci à LJD Syllanh pour l'inspiration en une simple chanson.

Froide
Ma solitude est froide
Tel un glaçon qui me perfore, Dieu!
Ce que je donnerais
Pour une parcelle de réconfort
J'admets mes torts
Même si la liste est plutôt longue
Je cherche un être cher
Qui saurait me sortir de l'ombre


Et elle erre, erre, et erre au sein des Ombres qui l’entourent. Elle cherche à s’y accrocher mais celles-ci ne font que fuir, la laissant seule dans les ténèbres. Il ne reste souvent que le Corbeau Gris pour lui tendre la main et l’entrainer dans son sillage. Bien souvent, elle lui a cédé, laissant son monde gris et froid envahir le sien. Le sang lui a trop de fois couvert les mains, ou la chair encore chaude, empli son estomac, sous l’impulsion de la haine et du désespoir qui l’envahit inexorablement, dévorant son esprit synapse après synapse.
Et l’errance se transforme en un besoin de refuge.

Je frôle la crise de nerfs
Mon cœur me murmure à l'oreille
Mais quand va-t-il se taire?
Mes larmes me noient
Je nage en plein déluge
Seul à la dérive


Et elle boit, boit, et boit assise contre le mur froid de son Nid. Elle cherche la rédemption de son être, perdue dans les méandres d’une folie naissante mêlée aux regrets tailladant son cœur comme des scalpels rouillés. Et sa Némésis l’observe, avec un regard narquois et le sourire sadique, tandis qu’elle savoure sa chute le long d’une pente hérissée de lames de rasoirs émoussées. Après tout, n’était-elle pas destinée à cela depuis que Thallys l’a libérée de son étreinte léthargique ? Morte en sursis, condamnée à ne pas savourer la vie.
Et la boisson se transforme en refuge.

J'aurai des cicatrices
Mais la guérison sera longue


Et elle crie, crie et crie sa colère contre ceux qui l’entourent dans la pénombre de son nid. Les maudissant d’être morts de ses mains, d’avoir succombé au suicide ou à la peur. Abandonnée et perdue dans une immensité de glace, sa peau brûlée sous les assauts du blizzard qui siffle de doux mensonges à son oreille, et qui pour l'aveuglée deviennent vérité. Les graines semées finissent par germer, des bourgeons de folie éclosent en elle. Sa peau lui brûle sous les assauts de l’atmosphère glaciale qui l’entoure peu à peu.
Et les cris se transforment en pleurs.

Si j'ai les yeux rouges
C'est que je pleure des larmes de sang
Je marche vers le néant
Jusqu'à ce que la pénombre me trouve


Et elle pleure, pleure et pleure toutes les larmes de son corps. Elle maudit la vie et les Ombres, hurle sa haine en marquant les murs de son Nid. Ses doigts de métal griffent le sol et les murs, impriment toute sa souffrance profondément dans le décor de sa décrépitude. Puis, épuisée, elle finit par se relever en titubant vers la Salle Grise. Une poignée de cachets, un regard pour son reflet squelettique dans le miroir. Les poches de sang sont sorties du frais, réchauffées et versées dans la baignoire qui lui fait face.
Et les pleurs se transforment en une envie macabre.


Je prie pour un brin de soleil
Mais l'horizon est sombre
Ta présence me trouble
Et je ne prends plus la pression
Je reste sans réponse
Et j'ai tellement de questions


Et elle cherche, cherche et cherche des réponses dans son bain de sang, le liquide rouge coule sur sa peau et transforme le blanc pur en un tableau sanguin. Elle exorcise sa souffrance dans celle d’une autre. Le liquide de vie incruste chaque pore de son derme, chaque cicatrice. Les larmes et la peur se noient doucement dans cet océan sanguin pour laisser place au vide, accompagné de son silence assourdissant. Les heures passent, le tic-tac de l’horloge la sort de ses pensées alors que le froid la prend à nouveau, recouvrant son cœur d’une couche opaque de glace. La voilà qui se dirige vers sa chambre, à peine nettoyée, pour se rouler en boule au creux des draps écarlates. Elle hume son odeur, ténue mais encore présente de la veille.
Et l’envie macabre se transforme en espoir.



La solitude, dans ton regard
Ya plus d'espoir
Je peux comprendre
Je peux le voir
Je suis conscient, des sentiments
Ça me tourmente
Tu peux me croire
De toute façon
T'auras une place, à mes côtés
Je serai toujours là pour t'écouter


Et elle attend, attend, attend avec espoir cette Ombre qui reviendra peut être un soir. Ou peut-être le Geai arrivera-t-il ? La libérant de sa solitude et de son désespoir. Elle ne pense pas le mériter et préférerait être définitivement seule, ce qui lui permettrait de partir ainsi en paix et ne plus les faire souffrir. Après tout, qui regrettera un Corbeau aux ailes brisées ? Plus loin, le Lincoln posé contre le mur semble une solution de facilité, rapide et indolore. Mais elle reviendra toujours, sortant des cuves du CdC. Doit-elle détruire sa puce ? Ou partir de l’autre côté ? Aucune réponse ne vient à son oreille, comme toujours. Elle ne sait pas.
Et l’espoir se transforme en un besoin d’errance.

Si j'ai les yeux rouges
C'est que je pleure des larmes de sang
Je marche vers le néant
Jusqu'à ce que la pénombre me trouve

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Pensées
29 Avril 2016
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