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EDC de 37051

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Welcome to the jungle

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Take me into your skin
Elle se déplace parmi le smog, une ombre parmi les autres, silencieuse et lente. Les doux murmures des souvenirs qui empreignent ces rues, sanglants, tristes, heureux, festifs viennent envahir ton ouïe, fantômes du passé. Ta route te mène tranquillement à un squat délabré installé dans un vieux gratte-ciel, l’un des nombreux du secteur, ruine du siège d’une ancienne grande corporation.
Les divers habitants, allant de simples clochards jusqu’aux toxicos s’éclipsent dans leurs pièces, l’évitant. Le couloir est sinueux, les murs couverts d’impacts de balles et de sang séché depuis des lustres. Reste d’une vieille bataille entre deux bandes rivales. Le sol est jonché de débris divers, des seringues, des mégots de clope, et parfois même quelques préservatifs usagés. Je fais vite de monter les étages en silence, le seul bruit celui-ci est la respiration de son masque, lente, calme.
Finalement elle arrive à son lieu de pèlerinage, le toit de l’immeuble est comme il y a 30 ans, toujours aussi plat et vide de personnes, mais cette fois-ci, elle est seule. Toujours aussi haut, surplombant le secteur face aux murs. L’ombre teste la solidité du muret au bord du vide et s’y assied. Observant ce mur, se demandant toujours ce qu’il y a au-delà, ce que le monde peut réserver d’autre que l’impérium et les rebelles.
Le masque tombe, la capuche se rabat, libérant la chevelure de jais, tandis que la flamme d’un briquet grésille, allumant une clope placée au coin des lèvres. Une autre s’embrase bientôt, posée au bord du vide, se consumant lentement tandis que sa cendre chute dans le vide, les jambes s’y balançant comme pour narguer le secteur en bas. Si seulement elle pouvait savoir, voir de ses propres yeux la jungle décrite par Masheran au-delà du mur lors d'une soirée au bar, ainsi que les théories entourant la vie au-delà de ce mur. Elle en rêve, et en cauchemarde, cela semble magnifique et terrifiant à la fois, capable de saper chaque bribe de l’esprit, pour le tordre et le mettre à genoux.
Le masque rejoint le visage, la capuche se rabattant par-dessus la chevelure de la femme, celle-ci rebroussant chemin pour s’en retourner au sein du smog, jurant, qu’un jour elle partirait par-delà le mur, quitte à en mourir définitivement, quitte à ne pas revenir.
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