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EDC de 36896

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sleep(...dreams[]);

Article HRP. Inutilisable In-Game.



Deep down in my shadows, again. ♪


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$ Is it still okay to have dreams?_




    Le courant circule à toute vitesse dans mes neurones. Il ne suffit que de quelques millivolts par cellule, d'une poignée d'acétylcholine, et c'est tout un réseau qui prend vie. Sensations et émotions viennent envahir mon esprit d'illusions éphémères. Mes yeux zigzaguent, à la recherche de ce précieux sommeil paradoxal. Je troque mon corps inerte pour un voyage aux tréfonds de mon subconscient. Les idées se mélangent, pour produire un chaos voué à l'oubli. Je rêve.



    Je rêve de la folie humaine, de sa décadence qui l'auto-flagelle, du cycle éternel entre espoir et désespoir, je vois les lumières s'éteindre, des flambeaux passer de mains en mains, des foyers se raviver. Une étincelle crépite dans mon oreille. C'est ma main, que je regarde s'embraser, l'air stupide. Ça me brûle la paume, j'ai mal, que j'ai mal! Mais je ne peux pas la lâcher, ils me regardent: alors je souffre, je tente de m'époumoner, mais mes hurlements ne reviennent jamais à mes oreilles, ni à celles des autres, qui passent et trépassent autour de moi, sans jamais m'entendre. Je ferme mon poing pour étouffer la flamme; elle rentre dans ma main, afflue dans mon bras, rampe le long de mes veines jusque dans ma tête, qui tournoie: les lumières deviennent constellations, puis s'effacent.



    Je rêve de mes rêves, de l'ignorance curieuse qui recherche le savoir et ne trouve que l'insignifiance de son existence. Je suis minuscule, et je cours entre ces monolithes aux formes étranges qui tombent du ciel, je fuis les chuchotements insidieux qui me poussent à abandonner, je nage à contre-courant dans la vague de mes regrets, et je me sens couler, l'eau emplit mes narines, le goût du skiwi engloutit ma bouche, je ne peux plus respirer, et c'est trop tard pour oser appeler à l'aide. C'est tout ce que je mérite, j'ai refusé l'entraide, j'ai refusé l'empathie, alors je vais finir dans ces tréfonds abyssaux, dans leurs yeux inexpressifs et leurs crocs béants, et je tends vainement une main en l'air, mes larmes se mêlent aux flots, et je coule, toujours plus b-



    Des serres me lacèrent le poignet. Mon sang se mêle à l'eau trouble dans un tourbillon écarlate, et s'échappe vers la surface. Une force surhumaine me tire par le bras, et m'extirpe de ma misère. Je tente de m'accrocher à elle, mais je continue à monter, hors de sa portée. Où sont les monolithes? Où sont les serres? Il n'y a plus que des flux de symboles entremêlés dans une toile intangible. Je n'ai plus peur, sa présence m'étreint toujours dans l'ombre. Je flotte dans cet univers abstrait et familier, que mon esprit comprend, mais moi non. Quels sont ces gestes que je fais? Avec quoi suis-je en train de discuter?



    Soudain, tout prend sens dans ma tête. Je tranche dans ces innombrables fils, et je tisse mes propres ailes, j'aiguise mes serres, et je me retrouve propulsé, dans une ville à la géométrie impossible, entourée de smogs, aux néons aveuglants et aux gratte-ciels d'une hauteur impossible. Sa puanteur me révulse, autant que son brouhaha incessant. Je me faufile avec aisance entre les immeubles. Peu à peu, les nuances se regroupent pour ne former d'un gris uni, amorphe, la cacophonie se lance à l'unisson dans une onde pure et monotone. Au centre du néant qui se forme, j'entrevois...c'est innommable. Je ne connais pas les mots pour décrire ce qui me fait face. Ma confiance se brise comme les vitres des bâtiments aux alentours, alors que je suis happé au plus près de cette horreur, dont le seul souvenir qui m'en reste est son œil unique et perfide.



    Je me redresse, tous sens éveillés, dans mes draps maculés de sueur. J'ai mal à la main.

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L'Ultime Pêché (MockingJay)
02 Janvier 2020
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