EDC de 36896

♪ My Prayers Have Become Ghosts. ♪


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    L'univers du bleuté aussi, ravagé par son doute destructeur. Une peur sans origine apparente, dévorant les lueurs d'espoirs pour ne laisser derrière elle qu'une obscurité labyrinthique et angoissante. Une oppression qui se nourrit d'elle-même et rejette la faute sur l'innocence. Une corruption qui s'étend autour de son cœur et l'enserre, de plus en plus fort, jusqu'à lui faire crier le faux prétexte d'un besoin de liberté.



    Elle n'a jamais été moins libre à un moment qu'à un autre, pourtant. C'était son choix depuis le début. Et elle gardait toujours la possibilité de tout faire arrêter, à n'importe quel moment. Opportunité finalement saisie, et le laissant contre un mur, une bouteille de skiwi vide couchée à ses pieds, ses yeux hagards perdus dans le vide, à ressasser tout cela. Elle a choisi de tester sa liberté, quitte à le blesser.



    Vouloir s'excuser, alors qu'elle n'avait rien fait de mal. Chercher à tout arrêter, alors que tout se passait bien. Et l'orgueilleux qu'il est pensait pouvoir arriver à la comprendre. L'imbécile qui croit tout savoir de ce monde, il le paie bien cher d'un retour brutal à la solitude, ainsi que de quelques années supplémentaires de perdues inutilement.



    Il aimerait lui faire comprendre que l'on ne peut pas exister sans les autres. Lui aussi, à un moment, il se voulait à penser le contraire. Mais il est obligé de reconnaître que ce sont ses diverses rencontres qui l'ont forgé, détruit, reconstruit. En bien comme en mal. Bien sûr qu'il n'est pas celui qu'il aurait pu être sans l'avoir rencontrée. Mais pourquoi se préoccuper d'un passé qui n'a pas existé? Ils étaient là, dans l'instant présent. C'était amplement suffisant...du moins, il le pense.



    Allons, qu'elle y cède, à son besoin de liberté, et qu'elle aille se brûler les ailes comme tant d'autres. Presque personne ici ne combat pour être libre. Elle aussi, elle ne fait qu'obéir à une idéologie implantée dans son crâne, sûrement. Une idéologie qui, tout comme son antagoniste, ne fera jamais changer les choses.



    Tel deux rats se mordant réciproquement la queue sous le regard réjoui du glaneur de cristaux.








    Atterré par la nouvelle, il n'en est que plus confus. C'est donc pire qu'un souci idéologique, pour que le monstre impérialiste dévore sa bien-aimée après sa sœur. Il ne comprend plus, il sent qu'il l'a déjà perdue, et il ne peut plus que lui tourner le dos pour ne pas lui révéler son masque d'indifférence qui se brise sous les larmes. La perdre une nouvelle fois lui est insupportable. Il n'a même plus la force de maudire cet Empire qui, encore, lui prend ce qu'il a de plus cher.



    Noyant toujours son désarroi dans l'alcool, il continue de ruminer. Que le cadavre déambulant de la Rébellion aille se faire voir aussi. Elle n'aura pas su retenir sa dernière source de détermination. Plus rien n'en vaut la peine. Il erre sans but, dans les rues, devant la porte d'une villa qui n'est plus la sienne, sur les lieux de son ancien travail. Il n'y a plus de place ou de lendemain pour lui; seulement la morsure du froid pour le figer, souvenirs parmi d'autres, âme de rebelle dans une coquille de glace.