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Cacher
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Le clapotis de mes pas pressés résonnait dans la rue presque vide ce soir-là. Seuls quelques courageux osaient braver les éléments particulièrement maussades, et marcher de flaque en flaque sous les assauts incessants de la pluie acide, du vent propulsant le smog à travers les rues. Chose rare, le fracas de cette tempête qui s'abattait lourdement sur les toits et le sol du secteur surpassait même le grondement sourd des usines au travail. Les gouttelettes corrosives glissaient le long de ma capuche, avant de tomber sur mon masque à gaz, ou de descendre sur mon blouson en cuir. J’avançais malgré tout, courbé mais imperturbable, vers mon objectif.
J’aurais pu attendre jusqu’au lendemain que le temps s’améliore, au chaud dans un bar et en bonne compagnie, ou dans la sérénité relative de ma villa, si seulement je pouvais ressentir la notion de confort. Notion que je ne comprenais plus depuis plus d’une semaine, tout comme son antagoniste. Incapable de sourire en réponse à une blague, incapable de m’attrister sur le sort d’un autre, incapable d’être seulement empathique : voilà ce que j’étais devenu en me poussant trop sous le prétexte d’un devoir à remplir. Un être inexpressif, comme apathique, gonflé aux somnifères pour se permettre un repos artificiel et peu efficace, obsessif sur un destin qu’il s’était inventé. Mon état déplorable dérangeait plus les autres qu’il ne me dérangeait moi-même; bien qu'essayant de mon mieux, je ne parvenais pas à trouver mon propre sort inquiétant.
J’arrivai devant cet endroit à l’entrée criarde, dont la lumière éclatante des néons perçait prétentieusement le smog comme pour se donner de l'importance. Je pénétrai dans le hall, qui m’accueillit par de nombreux spots publicitaires tous aussi débilitants les uns que les autres, mais assez accrocheurs pour arracher au rebelle moyen son porte-crédipuce en échange de quelques services informatiques peu indispensables.
Je traversai la salle jusqu’à une porte et son digicode, bien moins racoleurs, et y présentai mon pass, avant de taper une série de chiffres. La porte fit place à un couloir au sobre tranchant sur les couleurs vives de l’entrée, et à ses sécurités drastiques, dont je doutais que quiconque puisse seulement un jour les franchir avec succès.
Arrivé devant un ascenseur, je me présentai une nouvelle fois face au système de sécurité, avant de m’engouffrer vers l’une des salles de serveurs du complexe. La cabine était aussi morne que le couloir ou que ma propre attitude immuable, mais légèrement courbée par la fatigue : un gris monotone en recouvrait l’intérieur, qui s’accommodait à celui métallique des portes. Pas de miroir, pas de barre sur laquelle se reposer, uniquement cet espace rigoureusement carré, ses boutons lisses et froids, et les yeux rigides de caméras repliés dans chaque coin supérieur pour m'accompagner sous terre.
Après un court instant à descendre en silence, l’ascenseur s’ouvrit sur un énième corridor. Au bout de celui-ci, j’apercevais déjà les lueurs innombrables des diodes des serveurs travaillant sans relâche, loin de toute lumière naturelle ou artificielle. Je percevais également le ronronnement puissant des ventilateurs et le froid qui fuyait de la salle, autant de dispositifs pour éviter la surchauffe des machines.
Tout en avançant, je défis mon masque à gaz avant de l'accrocher à ma ceinture, puis j'attrapai mon sac d'une main pour y échanger de l'autre mon blouson en cuir contre ma blouse délavée et sale. J'extirpai ensuite d'une des poches de côté un câble informatique standard, que je branchai maladroitement à mon Silmerion à l'avant-bras, la poignée de mon sac toujours dans ma main gauche. Je me dirigeai alors vers l'un des blocs de serveurs, y déposai à son pied mon sac, avant de dérouler le câble de quelques tours et d'y enfoncer son extrémité libre dans la connectique de la tour.
Je synchronisai mon pass et mon deck, profitai du temps que la session mit à se lancer pour enfiler mes lunettes cyber, puis j'ouvris un éditeur d'environnement de plongée local de ma conception. Je chargeai ensuite un fichier d'environnement particulier, fruit d'un travail de plusieurs années. Je fis défiler du bout des doigts le code que je connaissais par cœur, pensif. C'était la scène sur laquelle tout se déroulerait, la scène sur laquelle je la sauverai, la scène sur laquelle je me vengerai d'elle. Je compilai une ultime fois le programme, puis le transférai sur l'unité centrale de la tour, tandis qu'un sourire malsain se dévoila sur mon visage, qui se réanimait sous les impulsions d'une haine trop longtemps refoulée.
Informations sur l'article
Le Passé. (DarKobalt/MockingJay)
23 Mai 2016
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Valion~36896 (365☆) Le 24 Mai 2016
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