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EDC de 36896

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[S] DDoS: Syncing shell

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Article HRP. Inutilisable In-Game.


[Currently playing: Obsidia - Melancholia]


Les machines de l'Anartech avaient travaillé toute la nuit. Et moi aussi, tel le chef d'orchestre, dirigeant ce concerto de production, surveillant d'un œil critique mais fatigué le façonnage de la bonne douzaine de kits qui avaient été commandés.
Ouaip, la nuit avait été longue. Mais loin d'être aussi longue que celle qui suivrait...

J'ai ensuite, apparemment, passé toute la journée à roupiller, à moitié affalé sur la table de réparation. Et me voilà à présent assis à côté de ma nouvelle boss, Syllanh, au Lambik, une brochette d'écureuil accompagnée d'un skiwi pour elle, une pixélienne pour moi. Le tout servi par la discrète Turyë.
Ma première impression de Syllanh, à mon premier jour à l'Anartech, s'est révélée incorrecte. Elle devait être de mauvaise humeur quand elle m'avait jeté un regard distant et austère; elle est en fait plutôt sympa. C'est le chic des elfes, de toute façon, d'être d'humeur lunatique: regardez Turyë, toujours...

Wow. Mauvais exemple, elle est encore plus perdue que d'habitude, ce soir. Bizarre. Elle est assez coincée de base, mais ce soir, ça bat des records. Elle est assise sur son tonneau, le regard perdu, abattu, plus pâle qu'à son habitude.
J'ouvre le bec pour plaisanter, mais tout ce qui sort de ma gorge est, à ma grande surprise, un hoquet particulièrement violent. Suffisamment fort pour me faire sursauter et perdre l'équilibre. Mes pieds, cherchant désespérément un appui au sol, ne trouvent qu'un obstacle métallique sur lequel buter...mes mains parviennent in extremis à attraper le bord du bar, m'évitant la gamelle.
Analysant la chose venant d'attenter à ma vie, je commence à jurer contre son éventuel propriétaire. Il s'agit juste d'une foutue boîte, dont le contenu doit être assez lourd pour pas être parti sous mon droit majestueux.

"Turyë, faut pas laisser tes clients jeter leurs déchets dans ton bar, merde!
- C'est ma faute! répond une ombre déboulant depuis l'entrée, ramassant rapidement l'objet. Et mes déchets t'emmerdent, ajoute une Shaia soupirante. T'es déjà bourré? elle continue en constatant mon hoquet.
- Pas encore !" je réfute en grommelant. Je retourne à ma place, attrapant ma pixélienne et prenant une mine boudeuse.
"Laisse pas traîner ta merde la prochaine fois, j'aurais pu mourir dans d'atroces souffrances, tu sais!
- Ma merde, comme tu dis, c'est mon repas. Ça arrive d'oublier...bref, je retourne au Blood.
- Je passerai sûrement plus tard, alors", je lui dis, avant d'essayer de noyer mon hoquet dans ma bouteille.

Elle sort après m'avoir quand même tapé la bise. Mes yeux se baissent alors sur un détail.
Le synthé-bois, à l'endroit où se trouvait la boîte, est immaculé d'une tâche de sang prononcée.
Ę̵̴̨l̴͜l̸̢̀é̷ ͏͘̕͢s̷̡͟͠͞'̕͢é̵͘͠s̶͟t̶̕҉ ̷̴e̷͏̶ņ͝c͏҉̧o͏͜r̵̴̴̀e̶̕͞͞ ̷͢͟m̸̛̕͘i̵̴̛͠ş̸̵e̴̸̢̛ ̶͞͏d͏̧à̴͟͞n͜͝͝s̡͝ ͜l̨͜ę͠ş́͢ ҉̨̡̡̡e͏҉͢m̸m̵e̸͝r͏̸̡͘͝d͠͠e̸̛͞s͘͝͏̶͢?̸̨̀́͝

Je détourne rapidement le regard vers Turyë, toujours perdue dans ses pensées. J'essaie de réengager la discussion avec elle, Syllanh étant apparemment trop occupée à se battre avec sa brochette.

"Hé, elle est en veille depuis longtemps, elle? Je fais en désignant Enyo, debout et inactive dans un coin.
- Depuis ce matin, je crois, Turyë répond d'un air absent.
- Elle bat à plates coutures mes crises de micro-sommeil", je lui dis en plaisantant, sans grand succès.

Devant son absence de réaction, je sors discrètement une crédipuce assez grosse pour couvrir ma dette de l'heptade. Toujours rien; je décide alors de la réveiller de sa rêverie en tapotant doucement le bar avec les phalanges de mon poing fermé.
"Heu, oui, qu'est-ce qu'il y a? elle demande en sursautant.
- Je me disais qu'il fallait peut-être que je règle mon ardoise, mais si c'est pas pressant, je peux la garder, bien sûr... je réponds de mon air moqueur favori, cachant une inquiétude grandissante.
- Oh, merci".

Elle s'approche pour prendre la crédipuce, mais j'attrape rapidement son poignet, tout en la regardant dans les yeux, la mine extrêmement sérieuse.

"T'es encore moins en forme que le plumé que je suis ayant passé la nuit à taffer...t'es sûr que ça va?
- Oui."

Bah bien sûr, ton sourire tout triste m'a déjà convaincu. Après un temps d'hésitation, je continue:

"Ecoute, j'ai peut-être pas l'air du gars très impliqué dans les histoires familiales, ou même en général, mais...j'observe, et j'écoute. J'suis aussi là si ça va pas, hein."

Sans lui laisser le temps de répondre, je lâche son poignet, ré-affichant de suite mon expression souriante du quotidien. Elle semble prendre un petit temps pour assimiler l'information, puis acquiesce et prend la crédipuce.
"Au fait, c'est pas dans mes habitudes de laisser une ardoise de bar vide. Tu me ressers une pixélienne, s'teuplait?"

Victoire, elle arbore désormais un vrai sourire. Elle part me chercher ça, heureuse de ce client habitué, également frangin à temps partiel.


_̴̠͚_̵͈̹̜͓̲_̵̻̹͉̝̖_̡̮̤͔̯̩̣̤͖_͓̙̯̱̹̦́_̢̧͙̟̘̳̪̤͇͓̮͠_̧̖̮͙̩_̶͓̪̫̯̪̱̬̻ͅ_͝҉̸͍̤͎̫͓ͅ_̳̼͖̙͈́͝_̛̲̗̫͡_҉̞̬͚̩̲͞_̟͇͇̫͉̳̱ͅ_̡̡̩͕̹̗̬_̥̝͔͍͘_͉͝_̞̳̫̻͢_͚̯̹_͏̺̟͖̮̪͙̟_͈̹̪̯̖͍̫͕̳͟_̠̺̣̩͞_̤̣̼̰͔͚͟_̞̤̗͈̫̫̬͝_̶̧̫̜͢ͅ_҉͇͕͔_͚_҉̸͓̭̳̲͈͍͞_͎̗̮͍̪̀͝


Doute.

Non, incompréhension.
Qui amène bien le doute.
Puis la peur.
Et enfin, dans ton cas, la culpabilité.
Tu vas juste continuer à observer, tout en te noyant dans l'alcool?

...
Ou alors t-

Arrête. Arrête. ARRÊTE!

_̶͙̣͈_̸̯̲͙̠̱͡_̸̮̥̙̥͜_̯̮̺̤_̢͉̪̤̟_̯͓͙̤̰̬̞͈͚_͏͚̺̩͕_̵̶͉͎̦̞̞̺̥ͅ_̞̦ͅ_̷̛̖́_̢͖̘͖_̦̖̥͈͚͎̭͢_̵̡҉͙̺̺͕̘̗̥_̢̖̩͇̻̱͕̤͍͜͟_̢̨̞̘̰͚͍͕̥̰̲̕_͢҉̤̬͖_̛͚̼͉̩̹͈_̨̠̭̀_̵͎͈̹͙̺̳̗̳͈_̷̨͈̤̘͔_͓͕̻̭̳̲̬ͅ_̴̷̺̺̫͡_͏̘̭̱̣͕͝_͕̼̞͢_̧̮̤̘̜͝_̥̼̞͍̙̩̕͜_͍̻_̢͓̮̣̕͝

[Currently playing: Obsidia - Empathy]

"Bref, j'ai pas grand-chose de plus que mon résumé à étaler sur moi.
- Tout ce que tu peux trouver à dire fera l'affaire, je rajouterai au besoin.", me répond Syllanh.

Elle reprend une gorgée de skiwi, avant de continuer: "J'espère que ton collègue regardera éventuellement son com', un jour..."

F̢̡͢a̡̛u̸̧͘͜͡ç̸͟͝ḩ̸̛ę̴̸u҉̡͡͝s̡͘ę̴ passe la porte du bar d'un pas indiquant clairement une humeur de merde. Elle s'assoit, se distançant de moi, rendant à peine le salut de Turyë, et commandant immédiatement trois bouteilles de skiwi.
Contiens-toi, contiens-toi.

"Turyë? Sers-moi aussi un steak d'écureuil. Saignant, elle ajoute.
- Shaia? je l'interpelle, en prenant mon air le plus moqueur, bien qu'incapable de masquer complètement le doute et l'angoisse me rongeant à ce moment précis.
Tout le monde sait qu'une cuisson saignante est loin d'être le mieux en gastronomie.
- La ferme." Un ton glacial, sans équivoque.

Je la jauge du regard brièvement. Elle ne me regarde pas, occupée à se masser la tempe. Sa main droite, tenant une des bouteilles, tremble légèrement.
Je reporte mon attention sur la discussion avec Syllanh:

"Je doute que ça puisse se mettre dans un résumé de CV, mais voilà deux de mes frangines. Une qui sert au Blood, l'autre ici. Je sais choisir ma famille, hé hé hé...
- En effet, tu est certain ne pas mourir de soif.
- Il faut bien des gens qui s'inquiètent pour soi.", je rétorque, haussant volontairement le ton.

Bien que m'ignorant, je suis sûr que Shaia a compris le message. Elle sourit à Turyë, qui s'est assise à côté d'elle après avoir servi son repas; elles commencent à chuchoter.
A ma grande surprise, Syllanh baisse également la voix:

"Il faut des gens comme ça, en effet. Mais garde en tête que malgré les cuves de clonage, il y a des êtres qui ne sont pas éternels. Certains disparaissent, on ne sait quand, sans un mot, sans rien. Et ne reviennent jamais. Chéris ceux que tu aimes, le regret à la vie dure par ici."

Elle me tapote l'épaule, par empathie.

"J'en sais quelque chose, du regret, je lui avoue. Le simple fait d'y penser m'en fait perdre le sourire.
- Moi aussi. Je suis la dernière de toute une bande...une grande famille", elle explique. Je me fige sur le dernier mot; quel mauvais parallèle avec la situation...
"Ils sont morts. Tous. Ou en cryo depuis si longtemps qu'ils ne reviendront jamais..."

Elle est passée par pas mal d'épreuves, on dirait. Mais, contrairement à moi, ça m'étonnerait qu'elle soit la première responsable de ce qui est arrivé à ses proches et à elle...

"J'ai merdé, il y a longtemps. J'avais une vie tranquille, avec un boulot, un pieux, des amis...et du jour au lendemain, plus rien. J'avais disparu de la surface du Secteur. Peu après, j'ai fini en cryo. J'y suis resté plus de 30 ans. A ma sortie, je n'avais plus aucun souvenir de ce qu'il s'était passé, y compris de Shaia, avec qui j'ai vécu un bon bout de temps."

Je marque une pause, observant du coin de l’œil Shaia, occupée à discuter avec Turyë.

"C'est pas tellement un problème pour moi. Pour elle, c'est autre chose. Du jour au lendemain, sa vie s'est effondrée, tout disparaissant sans la moindre raison...ça l'a détruite mentalement, et elle a fini par aller en cryogénisation peu de temps après moi.
Ça me dégoûte. Si seulement je savais au moins pourquoi j'ai fait une connerie pareille...
- Le regret...c'est comme ça, elle dit, essayant de me consoler. On ne peut pas changer ce qui a été fait, seulement essayer de toujours faire mieux. T'es un type bien, ça ira.
- Hm...mais c'est trop frustrant de ne pas savoir ce que j'essaie de noyer tous les soirs.
- Il vaut parfois mieux ne pas savoir ce qui pourrait changer le reste de tes jours. Acceptes tes fautes et erreurs, c'est la seule chose sur laquelle tu as le contrôle.
- Je m'en veux tellement pour elle, c'est pas gagné. J'espère en être capable."

Je torche ma bouteille, avant de me maudire intérieurement. Je crois quoi? Échapper à une discussion qui mérite d'être en jouant les éponges à alcool? Quel con...

"Je connais quelqu'un qui pourrait peut-être l'aider. L'implantation du SimSens pourrait corriger le soucis de son APM.
- Le Sim...Sens? C'est quoi?
- Un implant neuronal. La plupart des vautours s'en font mettre rapidement, d'ailleurs. C'était de base fait pour faciliter l'accès et l'évolution dans la matrice. Mais on peut s'en servir pour d'autres choses. Ça pourrait stabiliser Shaia et diminuer sa tendance psychotique, idéalement.
- Autant ça pourrait me servir pour son usage de base, autant...pour elle...je pense pas que ça l'aidera à s'accepter. Si j'en savais plus sur elle, je pourrais dire ce genre de choses avec certitude, mais elle est inatteignable là-dessus.
- Ça pourrait l'aider à contrôler ses pulsions autodestructrices, pour commencer. Et à partir de là, elle pourrait apprendre à mieux s'apprivoiser elle-même.
- Je vais...y réfléchir. Ainsi qu'à comment la persuader de se faire installer ça."

Notre discussion est interrompue par une expression de surprise de Syllanh, suivie d'un orc désactivant son module d'invisibilité. Sabya, si ma mémoire est bonne, on s'est déjà entraîné avec Ryu.

"Bonsoir tout le monde!", il lance à l'assemblée, tout sourire.

Il n'est pas le seul à rentrer, le pic d'affluence du bar approchant.

Soudainement, Shaia me lance des excuses pour son comportement de tout à l'heure. Je hausse les épaules, avant de lui renvoyer une attaque facile et lâche comme je sais les faire:
"Une bouteille pour un pardon."
Elle me lance une crédipuce, que j'attrape, avant de dire gaiement à l'intention de Turyë, comme ayant déjà oublié l'incident:
"Un skiwi pour moi!"
J'attrape ensuite mon com', pour expliquer par écrit à Syllanh que je lui passerai des détails sur la situation.


____̗̥̪̳̻͕̖̼̥̕______҉͏͈͎̞_͇̘̦̪͔͞_͟҉͖̩̠̰͎̮̲̖̬͝_̧̪̺̘̫́_͏̢̳͕̝̝̻͍͝ͅͅ___________̡̺̳̹̜͎_̘̖̟̘͙̻͢͟͝ͅ__

Pourquoi l'impliquer?
Je m’agrippe à une lueur d'espoir. Sûrement futile...
____͕̯̱͢͢_̷̘͉̜̳̮̫________͇_̟̞̥̕͝_̨҉̺̳̜̪̼̺ͅ_̢҉̳͙́_____̜̲͙̪̰̕_͉͚̜̙̬̟̬_̵̡̣̪̭̻͍̠̻̬_____

[SUITE]

◊ Commentaires

  • Valion~36896 (365☆) Le 06 Janvier 2016
    C'est une chose que je ne compte pas refaire de toute façon, et désolé pour ceux que ça a éclipsé, c'était pas le but :/

  • Valion~36896 (365☆) Le 06 Janvier 2016
    (Le titre de l'article arrange pas les choses en plus, ça fait limite provocation alors qu'à la base c'était parce que DDoS = Distributed Denial of Service, et les deux personnages principaux se partageant un joli déni de leur situation...j'essayais d'être lyrique ;_; )