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EDC de 36896

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Article HRP. Inutilisable In-Game.


Est-ce que vous pouvez vous vanter de connaître la sensation de se faire percer une vertèbre cervicale sous anesthésie locale?

Le vautour, pourrait, lui. Non pas qu'il en aie particulièrement l'envie...sauf par rapport à une certaine demoiselle. Si c'est devant elle, il prendrait un malin plaisir à en raconter les détails, comme la façon dont la vision tremble légèrement alors que le reste des sens est inerte; puis comment les nanites, fourmillant dans le corps endormi, jouent avec les connexions nerveuses, provoquant moult spasmes...

Oui, il pourrait passer toute la soirée à lui décrire la pose de son implant cybernétique, par pure vanité. Après tout, ça ne dérangerait pas son goût caché pour le morbide.



La première étape, après avoir passé les innombrables SAS de décontamination, fut d'être sanglé, nu, dans la cuve d'opération. DarKobalt, déjà très nerveux, n'était pas du tout rassuré quand à l'idée de se faire ligoter et enfermer dans un caisson.
Puis, pendant que l'IA médicale s'initialisait, la doc' lui proposa un choix, entre l'anesthésie locale, et la générale: sa curiosité le poussa à choisir la première option. La sensation de la longue aiguille s'enfonçant profondément dans sa nuque fut suffisant pour lui faire instantanément regretter sa décision.
Pour sa défense, il fallait tout de même préciser que le cri peu viril, teinté à la fois de douleur et de surprise, qu'il poussa, était grandement dû à la fourberie de la doc', injectant sans prévenir. Même à Dreadcast, cité pleine d'étrangeté, les yeux derrière la tête ne sont (la plupart du temps...) rien de plus qu'une expression.

Le vaut' fit immédiatement l'expérience d'un froid engourdissant tout son corps, un froid intense, appelant tous ses muscles à céder au sommeil...suivi de rien.
De rien, littéralement.
Et il vous confirmera, si jamais vous le lui demandez un jour, que sentir du "rien" est suffisamment étrange en soi pour ne plus se faire tenter par un trop-plein de curiosité.
Mais pour le moment, il devrait prendre sur lui, assumer sa bêtise, et s'en tenir à son plan.

La doc' commença par faire une incision dorsale au niveau des vertèbres cervicales trois, quatre, et cinq, à l'aide de son bistouri laser, jusqu'à atteindre l'os, avant de laisser un écarteur dans la plaie ainsi formée.

"Oh, pour information, certains ressentent des effets secondaires après l'anesthésie.", précisa-t-elle.
"Super", répondit le plumé, contrarié.
"Activation des bras mécaniques, mode perceuse en marche. Tiens, DarKobalt, saviez-vous que les vautours avaient, à de rares exceptions près, deux cœurs?"
"Vous avez dit mode perceuse?!"

La cuve nano-médicalisée se referma sur un vautour impuissant et effrayé, avant de tenir compagnie à ce dernier avec lesdits bras mécaniques. Ceux-ci s'activèrent à la tâche pour laquelle ils étaient programmés, et le bruit d'une perceuse résonna rapidement dans le caisson, suivi du bruit sourd du foret métallique tournoyant dans de l'os. L'emplumé ne pouvait, de son côté, que combattre une nausée grandissante produite par les légers mouvements de secousse que la perceuse provoquait, bien qu'immobilisé par d'autres bras contre la table.
Une fois les quatre trous nécessaires à la fixation de l'implant effectués, l'IA rangea ses appendices.

"Perçage terminé, doc'. En attente des nouvelles instructions."

La doc' ouvrit un tiroir contenant la merveille de technologie à implanter, sortit celle-ci de son étui, puis appliqua dessus une pâte étrange, peu consistante. Elle rouvrit la cuve, puis apposa l'implant à l'emplacement qui lui était destiné, au niveau de la quatrième cervicale. Elle tira un sourire de satisfaction en voyant l'engin s'ajuster parfaitement grâce à sa pâte miracle.
Elle inséra ensuite les vis dans les différents trous, avant de programmer l'IA pour visser les fixations. Le vautour commença à maugréer.

"Doc', j'ai des sifflements dans les oreilles, c'est normal?"
"Si vous êtes un gros buveur, c'est bien possible..."

Ce n'était pas comme s'il savait qu'elle savait depuis son diagnostic préimplantatoire.
L'oiseau décida de se changer les idées, ressassant le concept de la plongée matricielle. Il sourit, se disant que le decking tel qu'il l'avait pratiqué jusqu'à maintenant était comme lui-même dans son état actuel, anesthésié, pouvant seulement communiquer, et qu'il pourrait bientôt comprendre avec ses cinq sens la complexité de la matrice. Il était réellement impatient de pouvoir tester en pratique ce parallèle et de pouvoir se déplacer avec le ressenti d'un corps dans cet univers numérique.

"Opération terminée, doc'!", dit l'IA, brisant le silence qui venait de s'installer.
"Parfait, prépare les nanites pendant que je place les électrodes."

La doc' vérifia habilement la fixation de l'implant, avant d'apposer plusieurs électrodes sur la peau bleutée du piaf, depuis les côtés de son cou légèrement plumé jusqu'à ses pieds dont la forme des orteils n'était pas sans rappeler celle de serres. Elle donna ensuite les prochaines consignes à son IA.

"Activation des nanites. Connexions neuronales en cours..."

Un tube s'approcha de l'abîme béant dans la nuque du vautour, et relâcha à l'intérieur plusieurs milliers de nanorobots aux couleurs bariolées.

"J'ai une masse de nanobots en train de grouiller dans mon corps, là?", demanda le vautour.
"Tout à fait.", affirma la doc'.
"On dirait p..."

Il fut interrompu par un spasme violent de son bras gauche.

"Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai été obligée de vous attacher..."

Sa jambe gauche, puis son visage rejoignirent cette danse bizarre, imprévisible, et fortement inélégante. La totalité de son corps s'accorda très rapidement sur cette folle et incontrôlable chorégraphie.
Le vautour convulsa ainsi pendant quelques minutes, puis les nanites sortirent spontanément du même endroit par lesquelles elles étaient arrivées, délivrant le plumé de son affreux sort.

"Je vais maintenant tester les connections en faisant bouger votre corps.", annonça la doc'.

Ses doigts commencèrent à s'animer en réponse aux impulsions des électrodes, mais elle n'était pas satisfaite de leur réponse incomplète. Elle continua le test en stimulant les muscles abdominaux, puis les faciaux, au grand déplaisir du vautour.

"Vous sentez quelque chose?", lui demanda la doc'.
"Vous avez vraiment besoin de demander ça?", répondit un DarKobalt exacerbé.
"Je vais quand même devoir renvoyer les nanites pour des vérifications supplémentaires."

Le vautour grogna. S'imaginer parasité par des minuscules bêtes métalliques multicolores était déjà suffisamment décourageant en soi, et c'était sans compter les horribles spasmes qui allaient encore devoir le parcourir.
Il serra (en pensée) les dents, subissant sans pouvoir l'affronter, n'ayant aucune commande sur ses muscles à cause de l'anesthésie. Il se prit à espérer que la doc' ne chercherait pas à réaffirmer le proverbe du "jamais deux sans trois".

"C'est fini, il ne me reste plus qu'à vous recoudre."

La machine ayant rangé ses instruments, la doc' se mit à l'oeuvre, maniant le fil et l'aiguille avec une dextérité experte. La suture effectuée, elle injecta l'antagoniste de l'anesthésiant dans la nuque de DarKobalt, avant de le détacher. Le vautour tenta de se redresser vainement sans attendre que l'injection fasse effet; sous les conseils rassurants de la doc', il patienta un peu avant de retenter.
Il se redressa peu gracieusement, avant de s'appuyer avec le bras gauche pour se mettre debout...et chuta misérablement, l'air surpris.

"Tout va bien..?"

Le vautour croisa le regard de la doc, paniqué, en se tâtant désespérément le bras gauche.

"J-j-je sens toujours pas mon bras!", bégaya-t-il.

"Essayez de le faire bouger", elle lui demanda.

DarKobalt s'exécuta, faisant plusieurs mouvements d'épaule, de coude, de poignet, puis de doigts, ceux-ci étant nets et fluides.
La doc' s'approcha, attrapant son bras d'une main, et testa différents réflexes avec son petit marteau. Aucun des testings n'eut de réponse. Elle réfléchit un instant, analysant pragmatiquement la situation, puis lui expliqua sa théorie:

"C'est sûrement un effet secondaire de l'anesthésiant, qui a du...passer dans le mauvais tuyau. Normalement, ce n'est que provisoire. Ecoutez, pour l'instant, vous rentrez chez vous, et si ça persiste demain, vous revenez consulter, d'accord?"

Le vautour approuva du menton, dépité.

"Je vais vous aider à vous rhabiller et vous raccompagner."

Une fois le piaf vêtu, les deux personnages prirent la direction de la sortie, franchissant dans l'autre sens les nombreux SAS de décontamination.



Le lendemain, le vautour se réveilla, un immense fourmillement dans le bras. Ses sensations étaient revenues, ce qui s'annonçait de bonne augure. Il envoya un rapide message à la doc' pour la rassurer sur son état.
Il était temps de passer à la vitesse supérieure. Il prépara un message à l'un de ses mentors potentiels, prêt à faire le grand saut matriciel.

◊ Commentaires

  • NeufCentÖnze (1818☆) Le 31 Décembre 2015
    Plug anal smiley
  • Valion~36896 (365☆) Le 02 Janvier 2016
    Références geek: check
    Références SM: check
    Commentaires sur le jeu de mot du titre: check ;__;

    Et à propos du jeu du même nom, je crois que comme mon personnage, je m'apprête à découvrir un nouvel univers :o