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EDC de 36896

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[S] Dual boot

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Article HRP. Inutilisable In-Game.


Un soir parmi tant d'autres, devant l'Orion'S Lambik, hors de sa chaleur réconfortante; perdu dans le brouillard et la puanteur de la ville...

...ainsi que dans la tempête qui fait rage dans ma tête.

J'erre dans les rues, hésitant, tenant une joue droite encore sanguinolente, ressassant ce qu'il vient de se passer, sans comprendre.

  Pourquoi...?

Je m'essuie le visage avec la manche de ma blouse déjà grasse, rajoutant une trace rouge à la constellation de mauvaise hygiène qui décorait déjà celle-ci.

Tu sais pourquoi...

Levant les yeux sur l'endroit où j'ai débarqué, je réalise ma bêtise. C'est bien le dernier des endroits où j'ai envie de dormir ce soir.

  Parce que j'essaie en vain...

Je fais demi-tour, énervé contre la tournure des évènements, énervé contre moi-même, énervé contre elle.

Parce que tu t'acharnes pour rien...

Je reviens sur mes pas jusqu'à l'Anartech, ignorant de toutes mes forces le bar en face, avec sa devanture accueillante, son ambiance chaleureuse...
Et qu'au fond...

Je trace directement à la salle de repos, trop heureux de n'y croiser personne. Il manquerait plus que quelqu'un me voie dans cet état...
...c'est toujours toi qui perds.

Je me prostre sur le canapé, visualisant une énième fois la scène.
Est-ce que c'est de ma faute? ...


____________________________
Un peu plus tôt. Au Lambik.

La soirée suivait son cours dans le calme relatif que l'on peut typiquement espérer avoir en Secteur Rebelle: certains se bourraient la gueule, d'autres s'investissaient plus ou moins dans des discussions passionnées sur la politique ou sur le dernier match de dreadball, Shaia alternait entre ses phases de chant et ses phases de service, et je me descendais comme toujours dans les affres sans fond de l'alcoolisme en taquinant la frangine et en évitant au mieux ses contres-attaques. Y'avait aussi ma boss, Masheran, accompagné d'un kobold étrange mais sympathique du nom de Silthly, qu'on avait même réussi à faire chanter (au dur prix de nos tympans...).

Tu sais, pourtant, que tout ne va jamais au mieux...

J'étais en train de faire une réputation à Shaia sur son amant reptilien du moment à Masheran, quand c'est arrivé.

Tu ne l'as pas vu venir, hein? C'était mérité.

Un choc violent, coupant, sur la joue droite. J'étais par terre avant de m'en rendre compte.

Il fallait être naïf pour croire que tu y échapperais.

Je me suis relevé péniblement, étourdi, désorienté, pour tomber mon regard dans un abîme: son expression froide, son œil gris qui n'est plus qu'un gouffre béant cherchant vainement à s'approprier la volonté des autres, insatisfait de la sienne m'a alors fixé, traversé.

Mais, ce désespoir qui émane de son œil... tu as le même en toi.

  Tais-toi...

Comme si je le pouvais.

  TAIS-TOI!

Elle tenait encore dans la main un tesson de verre, vestige de la bouteille qu'elle m'avait écrasé sur le crâne. Elle a alors sauté depuis le bar jusqu'à moi, se penchant pour mieux me fixer d'un air froid, cruel... déformé par la folie.
"Répète."
Son ton est glacial, tranchant. Etranger à elle-même.

C'est à ce moment-là que tu as peur, que tu t'inquiètes pour elle... mais surtout pour toi, non?

  Oui.
"Que... quoi?"
"J'ai dit, répète."

Et là, tu ne comprends plus.

  En effet.
Avant de me laisser répondre quoi que ce soit, son regard s'est changé en tristesse. Elle a reculé, presque effrayée à présent. J'en ai profité pour me relever lentement, doucement, essuyant de ma blouse le mélange d'ura et de sang qui coulait sur toute la partie droite de ma face, tout en refusant la proposition d'aide de Masheran de la main libre.
"...Je vais y aller. Bonne soirée."
Puis je suis parti sans plus de cérémonies.

J'ai une explication, celle que tu as déjà refusé vingt fois. Tu veux l'entendre?

...Non. Je veux entendre la sienne.

Quel dommage.



____________________________
Quelques jours plus tard.

Je me fais réveiller par les vibrations insistantes de mon com'. Je le consulte, regardant qui vient me déranger dans ma déprime: c'est d'elle. Il faut qu'on discute? Parfait. Je me lève du canapé de la salle de repos, que je squatte depuis trop longtemps. Heureusement que la boss est sympa et pose pas de questions. J'attrape ma blouse qui traînait en boule sur une des chaises, toujours aussi sale, pleine de tâches d'huile et autres substances plus ou moins étranges. Je me regarde dans le reflet de mon deck éteint, qui me renvoie l'image d'un zombie...
Je traverse la rue, la mine sombre, à l'opposé complet de mon sourire habituel, les mains enfoncées dans les poches comme pour y enfouir mes craintes. Je salue très rapidement Sssniil une fois entré, qui apparemment est le seul au comptoir, et je continue sur la gauche du batîment, au niveau des salles privées.
Ils sont trois à m'attendre à l'intérieur. Elle, ainsi qu'un outrilien, Ryu, que je reconnais être le gars de l'Immo ayant pris en charge mon projet d'habitation, et l'elfe qui était aux côtés de Sssniil l'autre soir, qui s'appelle Turyë. Les présentations faites, Shaia va droit au but:

"Comme vous le savez tous plus ou moins, j'ai passé une trentaine d'années en cryo. Sauf que je pense que ça a déconné... et qu'on s'est retrouvé deux à partager le même corps. Mes souvenirs ont mal vieilli, et ont été remplacés par ce que le système avait sous la main."
Gros silence.
"Donc ton excuse, c'est que t'es une schizo." J'explose de rire en la regardant, aussi surprise de ma réaction que les deux autres. Après tout, je connais ce genre de dysfonctionnements, donc ça m'étonne pas. Mais ça explique pas tout, notamment l'esquisse de balafre sur ma joue droite.
"J'aimerais dire que c'est un mensonge," je continue, "mais c'est pas comme si trente ans de cryo m'avait fait perdre... au moins deux ans de mes souvenirs. J'imagine que c'est pas tout?"
"L'ancienne moi est pas super contente que je squatte son corps... et on est un peu comme le jour et la nuit."
Elle continue à l'intention de Ryu:
"Si tu veux parler à Faucheuse, t'auras pas besoin de ça." Elle désigne l'Haka du reptile, qui est chargée, prête à cracher du métal sur celui qui contredirait son possesseur.

Ryu baisse son arme, mais son attitude transpire toujours la méfiance, ce qui est un sentiment partagé. Shaia inspire profondément, ferme les yeux...
Son attitude change, plus... sûre d'elle. Évoluant jusqu'à l'arrogance.
Elle rouvre les yeux, dont le droit a viré au gris.

"Vous voudriez qu'on cohabite, j'imagine?", elle dit, avant de ricaner froidement. "Mais est-ce que vous avez pris en compte tous les risques que ça entraîne?"
"Je suis sûr que tu as pris assez de précautions pour pas disparaître", je lui rétorque. "Tu as bien dû te forcer à faire un nouveau clone au centre..."
"Exact." Elle sourit malicieusement.
"Et si... et si on vous séparait dans deux clones différents?", propose Turyë.
"Ça marcherait pas.", je réponds. "Déjà parce qu'il est impossible à ma connaissance de mettre en marche deux clones en même temps, et ensuite, parce que même si c'était possible de le faire, on se retrouverait avec deux... Faucheuses dans deux corps différents, avec la même envie de survie; aucune ne serait capable de céder à l'autre."
"Effectivement. Ce qui signifierait que la seule solution restante est de cohabiter." Elle s'interrompt un instant. "Je pourrai lui laisser toutes les effusions de violences. Oui, bonne idée. Mais je viendrai discuter quand même, parfois, histoire de pas me sentir seule..."
"Si tu peux trouver un terrain d'entente, tant mieux. J'ai une autre question, pour Faucheuse. Pourquoi m'avoir frappé, l'autre jour?"
"Pour m'avoir méprisé, oublié. Avant nos cryogénisations respectives, tout allait bien, on avait des amis, des occupations... et du jour au lendemain..." Sa voix perd de son assurance, se brise presque. "Tout est parti. Y compris toi. Tu m'as abandonnée, comme les autres, et j'ai sombré dans la solitude, jusqu'à toucher le fond. La rancœur... a pris le dessus, quand je t'ai frappé."
Si c'est dit pour que je me sente mal, c'est réussi.
"Je me souviens plus du passé à cause du temps passé parmi les glaçons, mais... euh... désolé, Faucheuse. Tout ce que je peux faire pour me faire pardonner, c'est de chercher ce qu'il s'est passé. Et je ferai de mon mieux."
Je tapote mon deck pour réaffirmer cette promesse.
"Hm." Son attitude froide a définitivement laissé place à de la tristesse. "Désolé Shaia, mais la violence, c'est ce pourquoi je suis née..."

Elle ferme les yeux, longtemps, comme si elle méditait. Après un long moment, elle rouvre deux rubis de sang, étincelants de vie.
"On repart à zéro?"
Tout le monde approuve de la tête.
"Et si on commençait par vous trois? Après tout, vous devez encore faire connaissance..."

C'est une famille bien étrange qui sortit de la petite salle privée.
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Ć̵̢͟͞'̴̢̨̀́e̴̢s̡̕͝ţ͘ ̛́͘͘͡d̕҉e̶͏̶͜͟ ̵̡̡͠͞t̷̸́a҉͟͟ ̧͟f̴̨̀̕͝a̴̢u̸̸t҉̸̢è̕͜͜.̡҉̸͘͠. T̵̀͜ú̴̸͘ ̨̡̛̀ļ҉̕̕͠'̛͠a͝҉s͜͏ ̨a̸͡b̴͏ą̵͟͏n̶͠d̶͟͠ơņn̷̨̢͠é̶͝é͘͢͝.̵̢͟҉̷ ә͏̙̱̦̺̭̟̤̣̣͝ʇ̶̹͈̱̩̬͔͚͜ ͕̻͓̼͇̩̤͔̫͜u̹̜̬̹͠ư̻͚ ̛͎̪̗̱͚͕͍͕ɾ̵̩̪͓͎̩̝͖͝͝o҉͙̲ù̷̖̲̹̞̥̝ɹ̵̷͏̣̦̣͈ͅ,͉͔͉͚͓͇̩̫͡ ͏͠҉̻̫̻͔̙ʇ̸͉̫̦̤͈̱̳̼͜͡u̲̹̗͈̝͚͙͎ͅ ͜͏̨͓͚̭̻̭s̱̞̕ú̝̪̠̼̥͜q́͏͔̟̥͠!͉̜̳̗̬͙̳̮̀͡͝ɹ̤̠̮ɐ̶̣̠̲͎̫̦̻͘͠s̶̢͈̱̗̼ ͈̀Ⴈ̲̥̣̻̬̙̩͘͞ͅә̷̶̥͇͢ ͙͙͈͟ɯ̛̯͚̹̦̰͜ê̮͎̩̲̭͠ɯ̲̥ͅә̢͈̼̳̭͡ ̟̯̯́s͎͇̖̜͓̼̭ò̻͜͞ɹ̬̘̙́ʇ̨̛̰͓̯˙̷̴̫͓̻

◊ Commentaires

  • Shaia~37051 (568☆) Le 20 Décembre 2015
    Bonjour, bienvenue dans la famille de glaçons, que puis-je faire pour vos problèmes mentaux?

  • Valion~36896 (366☆) Le 20 Décembre 2015
    Me servir un skiwi et la mettre en veilleuse!

  • Shaia~37051 (568☆) Le 20 Décembre 2015
    Ok, une bouteille de skiwi dans la tronche! Une!