EDC de 35279

« Jamais de jamais. » ♪

« Un soucis, Civis ? »

Sa voix, connue et méconnue. Puis ses bras, le sauveur qui n’aurait pas dû l’être, qui n’était qu’un passage dans la nuit. Opération à cœur ouvert, voilà comment elle nommait leur rencontre, ou ce qu’elle considérait être comme leur premier réel échange. Bien après l’avoir maudit pour des on-dit, l’observer de loin tandis qu’il dansait comme dansent tous les Nobles : loin au-dessus de nous.

« Ce n’est pas si haut. »

Ses mots raisonnent comme les coups qu’il assène, brutaux, sans retenue. Il connait la faiblesse, celle du corps comme celle de l’esprit qu’il fait murir peu à peu. Pluie de sagesse qui déferle sur l’enfant qui grandit, errance qui s’achève entre les mains délicates du Vautour tatoué. Écorchées par les armes, rouges du sang qu’il aura lui-même fait couler, ou dont il aura stoppé l’écoulement hémorragique.

« Ne refaites jamais ça, vous m’avez fait peur ! »

Ses bras qui enlacent, tant et tant de fois, et à la fois si peu. Qui attirent dans une étreinte paisible et chaude, une sphère dont ils n’auront pris conscience que tardivement, mais qu’ils créent à chaque retrouvailles. Les cours sont autant de discussions acharnées, d’avis qui différent, qu’il fait converger en éduquant l’ignorante.

« Être en n’étant pas. »

La force dévastatrice des mots qui ne sont dit, puis de ceux qu’il dit en connaissant leur force. Ceux qui veulent dire « je vous fais confiance » de ceux qui veulent dire « vous m’avez déçu » et elle écoute chacun d’entre eux avec une attention prodigieuse. Les silences ne pèsent pas, ils se posent comme de fines plumes qui caressent cette relation impossible entre deux mondes si éloignés, aux opposés dans ce qu’il décrit comme n’étant pas une tour insurmontable mais une sphère, encore une.

« Ce sera votre dernière leçon. »

Déjà. L’élève a appris qu’elle ne pouvait dire non, donc elle ne dit rien. Elle a appris que rien n’était jamais joué d’avance, que chacun avance à son propre rythme. Il lui aura dit tant de mots, pouvant blesser, mais qui l’auront guérie. Il aura bandé tant de plaie, comblé tant de creux, de sa noble présence et uniquement celle-ci. Elle aura évité les mauvais sujets, pas toujours certes. Aura risqué de le perdre quelques fois, sans jamais le perdre pour de bon. Sachant qu’il s’en irait, l’apprentie avait su rester digne pour son Mentor, jusqu’à la dernière minute.

« Pas la peine de faire la dure avec moi, d'accord ? »

C'est une carapace que vous n'avez aucun mal à percer. Dites-moi que j’ai tort et que je fais fausse route, dites-moi quelque chose, mais ne vous enfoncez pas là-bas, pas loin de moi. C’est ici que j’ai besoin de vous. Lord, respectez-vos engagements et vos titres ! Vous n’êtes plus Lord, mais vous êtes toujours Mon Sauveur. L'Imperium et l'Impérialisme ont besoin de vous. Il reste un espoir, il en restera toujours et vous ne pouvez baisser les bras. Ne me demandez pas d'abandonner alors que vous m'avez inculqué qu'il faut se battre pour faire entendre Sa parole. Vous avez encore tout à m'apprendre. Restez. Lord. Restez. Sont autant de mots qu'elle n'aura prononcés, mais qu'il aura compris.

« Tout va bien, vous êtes en sécurité maintenant. »

« Merci. »

« De rien, Emily Marie Tyr. »