EDC de 35279

Debout sur le toit du monde, balayés par le vent. Le smog sur les épaules encrasse leurs poumons quand venant du sol, les lumières éblouissent leurs regards. N’y a-t-il rien que l’on puisse faire pour les sauver de cette chute fatale ? Un unique pas en avant les précipiterai dans le vide : c’est pourquoi elle fait marche arrière. Il ne sait voler, elle a depuis trop longtemps déjà l’habitude de tomber.

« Arrêtons-là ».

Sa voix ne se brise pas. Droite, même le froid ne parvient à lui arracher le moindre frisson. Elle voit les larmes dans les yeux du Vautour, sans sembler éprouver de tristesse. Du dégoût, qui se peint sur son visage comme dans ses paroles.
Elle se savait bonne comédienne, pas tant menteuse et pourtant. Tout ça pour ça, autant d’heptades à se débattre dans les toiles du destin qui se sont tissées autour de ses chevilles, de ses poignets, entravant son existence. Croque-là. Fais-en ton dernier repas s’il le faut, s’il te plaît.

Sous ses mèches sombres, elle garde dressé le regard noir qu’elle s’est attribuée : le mimétisme à son paroxysme, même ses fils de pantin semblent avoir été arrachés à ceux d’une autre marionnette.

« Nous sommes au sommet du monde et pourtant même d’ici, on ne peut voir au-delà des murs. »

Hauts, tels ceux qui la maintiennent hors de portée des vivants. Des barrières inviolables que même l’air vicié ne parvient plus à franchir : elle s’étouffe et cette mort vaut mieux que toutes les autres. Une cuve désirée, un cercueil de glace dont elle cloue chaque planche, une à une.

Tout à présent n’est plus que souvenir. Sur sa peau, les derniers baisers qu’il a posés infligent des brûlures invisibles ; quant à son âme, la voilà marquée au fer rouge.
Quelqu’un a dit un jour qu’aimer, c’était être égoïste. Sans une larme, la brunette pose les pieds au bord du néant qui l’accueille et lui tend les bras.

« Je suis à toi, maintenant. »

Dreadcast m’a tuer.