EDC de 35279

Sortir du travail, trainer des pieds, avoir la tête lourde. Les musiques qui passaient chaque soir dans l'Antre des Anges semblait, pour Emy, provenir tout droit de l'enfer. Elle aurait troqué tous ses crédits contre une paire de bouchons d'oreilles, ne serait-ce que pour dix minutes.
Mais la nuit passa, comme toutes les autres. Et c'est au lever du jour, alors qu'Emy quittait le bar en ne sachant où aller, qu'elle entendit la voix de cet homme.

Il était grand, chauve, bien bâti. Terrifiant. Surtout terrifiant, en réalité. Face à un tel être, la demoiselle se sentait minuscule, insignifiante et particulièrement en danger. Pourtant, la proposition qu'il lui fit, sans la moindre entrée en matière, lui sauva en quelque sorte la vie.

Une phrase. En d'autres circonstances, peut-être cela n'aurait-il pas marqué la demoiselle outre mesure. Mais cette proposition, aussi intrigante fut-elle, sortit Emy de l'enfer où elle pataugeait depuis son réveil à DreadCast. Cet homme, repoussant, hideux, plus mauvais que le Diable lui-même, devint son sauveur.
Il ne le saura sans doute jamais, du moins ne l'apprendrai-t-il pas de la bouche d'Emy, mais il était en quelques sortes l'Ange qu'elle avait espéré rencontrer, celui qui lui tendrait la main.

Elle ne s'était pourtant pas attendue à une poignée aussi ferme, aussi franche, si destructrice.
De prime abord, bien que la barmaid ait tenté de mettre de côté ses préjugés, Valstik lui sembla être tout sauf un homme bon. Mais le pire était à venir. L'entretient, par exemple, fut le moment le plus terrible de leurs échanges : il s'identifia comme étant quelqu'un de mauvais, de mauvais, de si mauvais qu'elle ne parviendrait sans doute jamais à imaginer toutes les atrocités dont il était capable. Du moins, c'est ainsi que le perçu la Brunette, sentant son âme se noircir davantage à chaque seconde passée en sa compagnie.
Et bien qu'il fut sans doute l'homme le plus infecte qu'elle ait jamais rencontré, il lui indiqua les étapes à suivre pour démarrer une vie digne de ce nom : il lui donna un emploi, des vêtements, des contacts, des collègues...Tout ce qu'Emy n'était parvenue à trouver d'elle-même.

Cependant, bien qu'elle lui soit reconnaissante et de ce fait, loyale, la petite jeune femme ne ressent ni confiance ni appréciation quelconque pour cet individu. La peur, voilà tout ce qu'elle ressent lorsque la voix de Monsieur grésille dans son oreillette.

Mais elle garde le sourire. Car Emy sait, Emy a comprit au premier regard : avec Monsieur, le pire est toujours à venir.