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Disparit...Ion

« Con, ça rimait avec ton prénom »


C'était poussiéreux, c'était sanglant, c'était amère et tellement vrai. Ce qu'on vivait, c'était le monde. C'était aussi sale, aussi sombre, aussi ténu et malsain. Ce qu'on vivait, c'était le dernier bastion de l'humanité, la dernière raison de vivre, la seule raison de poursuivre dans cette immense fosse commune. Putain c'était tellement nous, la survie, notre combat perpétuel à deux, contre les autres, contre nous-même, contre toi et moi. C'était la guerre quand tu me trompais, quand je te rendais coupable de tous les maux du monde, quand on faisait la paix en baisant comme si demain n'existait plus. C'était la douceur d'une aube moins froide que la veille, c'était la pluie frêle qui vient s'abattre sur une vitre quand la ville est d'une quiétude bienfaisante.

Putain, c'était beau ce qu'on vivait.

Toi et moi c'était comme ce grand combat que vit le monde, c'était s'accepter alors que rien ne nous accepte, c'était vivre alors que rien nous pousse à vivre. C'était mourir, c'était avancer, tomber, baisser les bras et tout recommencer, encore et encore. On se retrouvait mille fois comme on revit mille fois. Nous deux c'était le monde, c'était les clonages qui foirent et nos jours sans paroles, c'étaient les coupures qui saignent et qu'on ne peut pas arrêter. C'était le chant des eagles à la nuit tombée. Toi et moi c'était la haine perpétuelle d'un amour qu'on arrivait pas à se donner comme il faut, comme ils font. On était les deux rejetés de la logique, de la normale, on était les indissociables étrons d'un Sud mal fagoté.

Mais putain, c'était beau, ce qu'on vivait.

On s'était unis par delà les blessures, les mensonges, les promesses non-tenues et qu'on oubliait aussi vite qu'elles étaient faites. C'étaient les cessez-le-feu murmurés entre deux heurts et les capitulations forcées, sans force sous ton regard de camé. Nous deux tu vois on aurait pu être Impérialistes, Rebelles, dehors, ici ou là-bas, ç'aurait été la même putain d'histoire décousue, avec quelques hauts, tellement de bas qu'on s'enterrait mutuellement. Nous deux, on n'a plus eu besoin de voir le ciel quand on s'est trouvés. T'étais gravé dans ma chair avant de sortir du maturateur, j'étais déjà à toi avant que notre enfer ne débute au premier regard.

Tu te rends pas compte, putain, comme c'était beau ce qu'on vivait.

Tes morts, tes départs, nos erreurs, notre passé qui me revenait comme une gifle à chacun de tes retours en héros. T'as pas pris la peine de voir que j'étais morte aussi. T'as pas essayé de me ramener à la vie, t'as rien fait comme à chaque fois, ou t'as pas fait ce qu'il fallait. Nous deux on a jamais rien surmonté, ni ensemble ni séparément, mais imagine, seule, comme j'étais faible. Nous deux on était pas grand-chose, mais putain, quand on était à deux au moins on était quelqu'un. Et puis tu m'as laissée, puis je t'ai laissé, on s'est laissés, lésés, lassés, tomber. Comme un pan de mur trop bombardé comme un grillage trop déchiré, plus bons à rien sans l'autre moins que rien qu'on était l'un pour l'autre.

Putain, ce qu'on vivait, c'était DreadCast.

Une guerre inépuisable, une lutte inachevée, un combat de tous les jours. J'étais rouge de rage et bleue de toi, mais ça n'a pas suffit à me ramener contre toi bleu de froid et rouge de sang. Ce combat, c'est encore moi qui le perds. C'était toujours moi qui perdais même quand t'avais tout merdé, quand j'avais plus de raison d'être rien qu'à toi et que je me suis perdue dans les rêves de plein d'autres. Cette fois encore c'est moi qui perds, mais pour de bon cette fois, notre DreadCast s'est écroulée comme elle s'effondre toujours un peu en moi quand t'es plus là. Espèce de petit connard d'enfoiré pernicieux. Ma vie splendide de fadeur aurait pu m'être merveilleuse a rester ainsi, mais tu m'as montré l'éclat des jours heureux, les parenthèses de bonheur et la magnificence d'une vie à deux, deux contre tous, toi contre moi. T'as pas rendu la vie plus belle, tu m'as juste appris à goûter l'insipide, à chérir l'inutile, à écouter le silence de tes mots non-prononcés. Tu m'as appris à vivre avec toi. Et t'es plus là.

Mais pourtant crois-moi.

A mes yeux, y avait qu'une chose plus belle que ce qu'on vivait.

C'était ce qu'on avait encore à vivre.
M'Ion...





Spoiler (Afficher)
En hommage au personnage Ion.
Et en remerciement à son LJD, pour ce qu'ils ont vécu et que j'ai pu vivre au travers de mon pion. Eux, c'était tout, le tout qui veut dire englober et le tout qui met un point en fin de phrase.

Merci pour ça.

Informations sur l'article

Hommages
06 Décembre 2014
1820√  26 19

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◊ Commentaires

  • Flaxia~51662 (160☆) Le 07 Décembre 2014
    Wow. Tellement intense. J'ai beaucoup aimé lire ce texte.
  • Uhmoja~50659 (41☆) Le 07 Décembre 2014
    Bon sang... oui, on ressent vraiment l'émotion du texte, la déception.. et la force des moments vécus..
    Très beau texte, intense.
  • Julian~33748 (153☆) Le 07 Décembre 2014
    Et tu sais c'est quoi votre point commun ?!
    VOUS ESSAYEZ DE ME FAIRE CHIALER TOUS LES DEUX !
    *fout une étoile dans la gueule de Dye et repart dans ses kleenex*
  • Leviathan~47056 (504☆) Le 07 Décembre 2014
    *
  • Leviathan~47056 (504☆) Le 07 Décembre 2014
    @Dye ♥
  • Alexander~33707 (254☆) Le 07 Décembre 2014
    Magnifique.
  • Aodren~52923 (15☆) Le 07 Décembre 2014
    Très beau texte !
  • Loyla~38290 (32☆) Le 08 Décembre 2014
    Toujours un plein d'émotion à chaque ligne, chaque mot choisi avec justesse... Je te déteste (tu te douteras surement de la raison ^^).
    *met sa petite n'étoile habituelle*
  • Manerina~6356 (1551☆) Le 08 Décembre 2014
    J'ai failli mettre un ♥ mais je me rends compte à quel point ce ne serait pas suffisant... [Love]
  • Ethayel~30165 (767☆) Le 10 Décembre 2014
    Des tragédies qui se succèdent dans la famille.
    Elle n'épargnent personne.

    Courage ma chère fille, tes tourments s'apaiseront bientôt, quoi qu'il advienne.