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EDC de 35279

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Cacher

[Event] What are you afraid of ?



Ain't found a way to kill me yet ♪
2/243.5 - 21ch57
L'alerte avait été donnée en fin de soirée. En bon Lieutenant de la CAR, ou parce que le Militarium était incapable de gérer correctement un Broadcast, Emily s'était faite réveiller par les quatre sonneries émanant du bras fléchit sous son oreiller.
Putain. Si je tiens le connard qui m'réveille alors que j'viens à peine d'réussir à fermer l'oeil, j'lui fais bouffer son communicateur et mon pied dans les miches.
Après une courte toux, un long vertige et quelques gorgées de Skiwi, elle avait finit par se lever et lire les différents messages, ou du moins parcourir les titres de ceux-ci.
Encore et toujours la même chose. Sa caisse à outils n'avait plus le temps de prendre la poussière, depuis quelques temps. Le rituel rodé suivit un petit repas rapide : vérifier les armes, la combinaison, ce genre de trucs qu'elle faisait à présent sans vraiment y réfléchir.
Un bref coup d'oeil à l'étui du V42J4 qui pendouillait au porte-manteau avant de se ruer dehors, l'overboard de l'humain filant à travers les rues sombres et calmes du Secteur Loyaliste.
Quelque chose a changé, remarqua-t-elle en arrivant au Militarium, ce soir-là. D'un reniflement, elle alla s'installer autour du SAS, donnant quelques coups de clé à molette sans la moindre conviction. Une phrase marmonnée à une inconnue, un échange tranquille, comme si la peur s'était petit à petit frayé un passage vers la sortie : elle qui n'avait jamais été une grande combattante ne ressentait plus à présent que de l'adrénaline face au SAS.
Ce ne sont pas des Rebelles qui attaquent notre SAS, ce soir.
Elle n'avait pas lu l'AITL, mais vu les réactions de l'assistance, elle n'était pas la seule. Les mots créatures furent évoqués, lancés à la hâte, comme le nom d'Umbras qui fit frissonner le Lieutenant.
Ca, elle connaissait. En holo-photo uniquement, mais elle connaissait et la voix d'une blonde lui revint en mémoire.
Des avertissements qu'elle avait pris au sérieux au début, mais qu'elle avait bien vite relégué au second plan. L'image du V42J4 pendouillant au porte-manteau lui arracha un sourire furtif, une sensation de culpabilité et de honte qui s'effaça lorsqu'elle reçu quelques bâtonnets rouges sang.
J'suis pas une combattante moi, bordel d'merde.
Pourtant, ses pieds dévalaient déjà, un à un, les barreaux de l'échelle du SAS. Le lincoln chargé à ras-bord cognait silencieusement sur son kevlar, jusqu'à ce qu'elle puisse le reprendre en mains une fois arrivée dans les ST.
Les messages reçus et échangés pendant ce temps-là ravivaient en elle une peur bien trop justifiée, rappelant à ses vieux souvenirs une litanie qu'elle n'avait plus entendu depuis bien longtemps.La litanie de la peur.
Comment faisaient-ils, tous, pour ne pas craindre ce vers quoi ils avançaient ? Il lui arrivait souvent de se demander si elle était à présent la seule personne sensée de ces neuf foutus secteurs. Chaque jour, la réponse se faisait un peu plus évidente à ses yeux. Le clonage, tout ça, pouvait s'envoler en un claquement de doigts, d'autant plus quand il était question d'eux, de ça. De l'extérieur. N'avaient-ils jamais craint de ne jamais se réveiller, de mourir pour de bon, pour de vrai ?
Toujours est-il qu'ils se mirent à avancer en formation serrée. Songeuse et pas conne pour deux sous, Emy suivait la plus aguerrie des combattantes, celle qui avait déjà vu, celle qui avait déjà combattu. Ce seraient ses ordres qu'elle suivrait, ses pas et gestes qu'elle imiterait pour rester en vie.
Il n'y eu pas de cuve, pas de morts, une remontée placide et calme vers le Militarium qu'ils avaient quittés quelques cycles plus tôt. Les discours habituels s'ensuivirent, que Dye n'écouta que d'une oreille distraite. Épuisée, malade, en sueur sous son équipement lourd, elle quitta les lieux dès qu'ils eurent tous terminés de se pavaner en criant, main sur le coeur, qu'ils défendaient pour Lui et même pas un peu pour eux.
En rangeant son overbard sous le porte-manteau ce soir-là, son regard s'arrêta à nouveau sur le V42J4. Sanglé à présent à sa cuisse, elle retourna s'allonger sur un canapé défoncé, cherchant un sommeil qu'elle ne retrouvait pas de si tôt, pas tant que l'extérieur et l'intérieur ne feraient plus qu'un.

Eyes burn with stinging sweat ♫


3/243.5 - 18ch08
Elle avait été incapable de bouger. La peur la tenaillait. Autour d'elle trois des créatures déchiquetaient les fous qui avaient encore le courage de courir.
Comment ces choses étaient-elles arrivées jusque là, Emily n'en avait aucune idée. La seule question qu'elle se posait réellement à cet instant, c'était :
Qu'est-ce que moi, je fous là ?
Il pleut du sang. Partout sur la place qui fait face au bar du Sud, des boyaux, des membres arrachés. Les corps déchiquetés rampent lamentablement pour éviter les crocs, mais pas la mort.
Et Emily, invisible aux yeux des vivants et des morts reste plantée là, figée d'effroi, la sueur coulant de son front, dégoulinant sur son respirateur bruyant.
Pshiiit. Chuuuut. Pshiiit. Chuuuut.

Sa respiration se coupa à son tour, tout comme ses réflexions. La créature s'approchait, un pas à la fois, les pattes lourdes faisant trembler l'humaine et le sol. Les griffes acérées, recouvertes du sang de ceux déjà tombés dansaient comme des rasoirs sous les yeux d'Emily, incapable d'en détacher son regard et son attention.
Ce n'est que lorsque celles-ci disparurent, la créature élevée dans le ciel pour tomber comme celui-ci sur le Lieutenant qu'elle reprit enfin ses esprits.
Trop tard.
Qu'est-ce que moi, je fous là ?
Les talons crissèrent sur l'asphalte, glissèrent sur le sang. En appuis sur ses mains pour se donner une impulsion, le souffle chaud et fétide de la chose dans son dos la rapprocha un peu plus de la mort.
Qu'est-ce que je fous là ?
Les lames s'arrêtèrent sur son mollet, lui faisant poser genou au sol. La longue et étroite ruelle répercutait les cris et les souffrances de tout ceux qui comme elles, baigneraient bientôt dans un havre de paix, une cuve tranquille. La lumière au bout du couloir brillait de rouge, ou était-ce l'hémoglobine qui lui brouillait déjà le regard.
Le coup fut rapide. La patte immense se souleva, tranchant le corps d'Emily en deux.
Avant de mourir, juste une fraction de seconde avant de mourir, elle vit ses jambes détachées de son buste. Puis elle glissa. Glissa longtemps, le long du mur des lamentations. La chute lui sembla durer des heures.




*

Les bras croisés, mains sur les épaules et les cheveux flottant dans le liquide de cuve, les techniciens auraient pu jurer l'entendre crier durant toute la durée de cette chute sans fin.

Seems every path leads me to nowhere ♪


20ch30
La poitrine se soulève et se rabaisse sans discontinuer, vite, avec affolement. Comme tout aujourd'hui : tout est fou. La vitesse à laquelle ils courent, la force de ces créatures, la liste de noms sur l'AITL.
Dans la pièce carrelée de blanc du sol au plafond, allongée la tête contre une cuvette, elle respire vite, comme pour emmagasiner le plus d'air possible. Son bras droit tremble encore, incontrôlable, l'index crispé contre la gâchette.
Les miettes de crâne de l'elfette éclaboussent le mur et la porte d'entrée. La détonation aurait réveillé tous les habitants du bâtiment, mais il n'y a qu'elles, pataugeant dans une marre de sang. En l'instant, Emily prie davantage pour qu'aucune créature n'aie entendu le tir à bout portant que pour l'Elfette qu'elle abat.
Elle rouvre les yeux, les battements de coeur affolés par cette vision. La créature reniflait dans son dos, elle n'a eu le temps que de pousser une porte au hasard, se réfugiant dans un hall d'entrée vide. En ressortant pour poursuivre ses recherches, une autre bête l'attendait, une autre porte défoncée avant que la chose ne se jette sur elle.
A présent, c'est le calme plat. Le bâtiment est d'un silence de mort. Les arrivées d'eau ont dû être coupées il y a longtemps, pourtant, Emily jurerait entendre le plic-ploc singulier d'une fuite de robinet, qui se répercute en écho autour d'elle, hurlant à ses oreilles. Sa respiration prend un temps avant de sa calquer sur cet écoulement régulier, son coeur ralentissant enfin la cadence à son tour.
Tout est fou, aujourd'hui. L'oreillette pendouillant près de son cou continue de cracher un flot de paroles insensées. Des ordres, des demandes d'appel à l'aide, des cris, des tirs, des hurlements de ces bêtes fauves.
De sa main libre, le Lieutenant glisse les doigts sur son autre poignet, désactivant l'émetteur-transmetteur pour quelques instants. Le calme revient. Elle vient de tuer.
L'arme lui échappe des mains quand elle se redresse en quatrième vitesse, agrippant de toutes ses forces la cuvette de wc, vomissant de tout son saoul le liquide de cuve ingurgité il y a moins d'un cycle.
Heureusement que personne ne l'entend chialer comme une gamine.

Wife and kids household pet ♫


21ch10
Versant l'eau d'une bouteille dans ses mains, Emily tâcha d'en ôter les traces de sang, frottant vigoureusement. Une serviette sans doute sale lui permet malgré tout d'enlever la sueur de son front, son cou et sa poitrine.
Et comme pour se calmer un peu, la jeune femme s'appliqua à replacer soigneusement la serviette sur son support avant de se détourner pour récupérer son arme. D'une pression elle ouvrit le chargeur, retira l'unique cartouche usée et la flanqua dans sa poche, la remplaçant par une neuve, claquant ensuite l'arme pour l'accrocher dans son dos.
Il était grand temps de se reprendre en main. D'une nouvelle pression sur son poignet, elle réactiva l’émetteur-récepteur, les voix familières recommençant à crachoter dans l'oreillette qu'Emily installa dans son oreille. Paniquer ne servait à rien. Elle était morte inutilement à cause de cela. Alors avant toute autre chose, elle transmit quelques données à une connaissance bien plus savante qu'elle et prit la direction de la sortie en se faisant. La plante renversée sur son chemin lui arracha presque un cri de stupeur.
Calme-toi, p'tin d'bordel.
La claque mentale assénée lui permet de reprendre sa marche, enjambant le pot de fleur pour venir placer son oreille contre la porte.
Le calme plat. Personne dans le bâtiment. Elle pouvait sortir, non pas sans activer son module d'invisibilité. Mais pour aller où ? Après quelques déglutissements, Emily prit enfin la parole, chuchotant inconsciemment dans le micro de son Kevlar.

Army green was no safe bet ♪


22ch01
Le corps brutalisé par les assauts des bêtes féroces rebondit sans cesse contre les portes qu'ils forcent. Hazel, Yuuri, Ginette, Ylana et d'autres s'acharnent comme elle à bloquer les portes de la salle Ouest du Militarium. Trois des créatures ragent contre celles-ci, bondissent, plaquent leurs corps épais et massifs sur le métal qui, s'il paraissait autre fois en titane, ne ressemble plus aux yeux d'Emily qu'à de fines feuilles d'aluminium.
Les secours arrivent, mais plus ils affluent, plus le nombre de bêtes augmente. Et Emily grogne, presque aussi fort que ces monstres assoiffés de sang et de terreurs, mus par le désir de tuer. Comme le Lieutenant, en l'instant, dont le regard noir foudroie la rouquine du Militarium, qu'elle insulte des pires noms possibles et imaginables. Elle, elle avait des idées pour qu'ils s'en sortent tous. Ça n'aurait pris qu'un instant. Quelques courtes secondes pour qu'ils puissent tous s'échapper, mais elle n'écoutait pas, donnant des ordres plus absurdes les uns que les autres. La première porte lâcha, comme l'espoir que le Lieutenant avait de s'en sortir vivante.
N'écouter que son instinct. Toujours.
Le dos collé à la porte, Emily accrocha les doigts à son module d'invisibilité, fermant les yeux. Quand la porte se ferait défoncer, au moment précis où son corps serait basculé en avant, elle appuierait pour déclencher son module, grimperait sur son overboard et se lancerait comme un canon à l'assaut de la porte Sud. Là, il faudra non pas filer directement vers la sortie, mais contourner les piliers, meubles et autres plantes synthétiques qui trainent dans le Hall d'entrée du Militarium.
Si elle avait déjà critiqué la décoration du Militarium, mentalement, elle s'en excusait. Ces plantes lui sauveraient peut-être la vie.
Et les autres ?
Ils n'avaient qu'à suivre la rouquine et filer bon pied bon oeil vers une mort certaine et inévitable.
La seconde porte craque. S'ouvre. C'est le moment.

The bullets scream to me from somewhere ♫


22ch22
La porte du bâtiment claque, l'arme est lancée dans un recoin du hall, elle grimpe les escaliers à une vitesse folle pour fracasser une seconde porte menant au salon. Devant elle, le précieux breuvage, Skiwi ambré d'un certain âge mis en bouteille dans le Sud du SI. Le bouchon, comme les nombreuses portes aujourd'hui, sauta en un instant.
Enfin, c'est autre chose que du sang qu'elle avale aujourd'hui. Trois lampées lui suffisent pour retrouver son calme, pourtant quand elle claque la bouteille sur le meuble et y accroche ses doigts, elle sent encore tout son corps trembler des pieds à la tête.
Les informations ne cessent d'affluer et c'est de mauvaise grâce qu'elle répond froidement dans l'émetteur. Imperator seul sait à quel point elle n'a pas envie de parler, là tout de suite.
Elle relâche le bois du meuble pour perdre les doigts dans ses cheveux, s'accroupissant par la même occasion. Front contre l'armoire froide, d'autres messages affluent, des canaux privés, un remerciement et un au revoir. Comme si c'était le moment.

Walkin' tall machine gun man ♪


23ch00
Enfin une de ses idées est écoutée. Ils diront forcément que c'étaient la leur. Elle s'en fiche, verre de Skiwi à la main, pieds croisés sur la table basse, le Lincoln récupéré et posé à présent à côté d'elle, dans le canapé. Allié d'un soir, unique espoir. Mieux vaut boire.

They spit on me in my home land ♫


23ch15
Une longue minute de réflexion la pousse à suivre son instinct, enfin. En quelques mots, un message est transmit à la Blonde qu'elle avait suivi avec assiduité la veille, le long des ST. L'échange prend, les conseils et recommandations sont donnés jusqu'à ce message annonçant un besoin de renfort.
Déjà ?
Ce n'était pas ce qui était prévu. Pourtant cette fois et sans rechigner à la tâche, Dye se lève, abandonne sa mauvaise humeur et récupère son arme, direction le Militarium - encore. Par chance, elle n'est pas loin et quand elle arrive sur place, la situation est claire et dégagée, les ordres distinct : besoin d'aide ? Oui, non, merde ? Le « Oui ! » tonitruant l'encourage à rejoindre la bataille et elle se lance donc, corps et âme cette fois, contre cette unique créature qu'ils font rapidement souffrir, la mettant en déroute.
Tu veux fuire, saleté ? Bah tiens, pas questions. Crève.
Les brutes des bas-fonds rejoignent l'armée de tireurs. Les tirs se croisent, les tireurs roulent, sautent et bondissent pour viser de la meilleure façon qu'il soit. Cette fois, plus que jamais, Dye ressent cette adrénaline particulière qui tenaille son estomac bien en place, lui évitant de chuter dans ses talons. Ses tirs font mouche, tous ou presque, malgré l'arrivée d'une seconde créature qui vient protéger la première. Seule tireuse à la ligne de mire dégagée, elle ne fait pas le poids. D'un grognement, les bêtes sonnent le replis et s'enfuient à toute berzingue.
D'un autre grondement, la Blonde et la Brune hurlent leur rage. Elles y étaient presque.

Gloria sent me pictures of my boy ♪


23ch56
La Legata débarque au Militarium où le Lieutenant se prend visiblement la tête avec un Gnoll mal léché. Ou est-ce elle, la mal léchée, l'histoire n'est pas claire. Mais l'annonce est faite : les créatures sont dans les STs. Que ceux qui veulent y aller y...
Emily saute. Elle court, son équipement lourd ancre ses pas dans le sol, mais elle bondit d'un pied sur l'autre, passe la brèche en fléchissant à peine les genoux, suit son instinct qui lui hurle de recharger son foutu fusil avant de continuer. Alors en courant, elle recharge : une, deux, trois. Les cartouches sautent, celles vides tracent un chemin du SAS impérialiste jusqu'au couloir au Nord de la grande salle. Emily y trouve la Blonde est déjà en train de tirer contre un monstre dans le couloir que les gravas bloquent peu à peu. Agilement, Dye s'immisce, slalome, remercie son casque M21 de faire rebondir les cailloux qui lui tombent sur le crâne.
Au détour d'un rocher immense planté dans le sol, une créature seule semble aussi paumée que le Lieutenant. C'est à celle qui attaquera en première.
Qu'est-ce que je fous ?
Je suis mon instinct.
Levant l'arme contre son épaule, la cible bien en joue, elle fait feu. Seule contre un monstre, peut-être celui qui l'a déchiquetée, elle ne sait plus, elle s'en fiche. Celui qui lui a échappé il y a quelques instants, c'est lui : elle reconnait les blessures, le grognement.
Si Emy doit crever encore une fois aujourd'hui, ça sera par sa faute, pas à cause d'une Rouquine incapable, ni à cause de qui que se soit d'autre. Alors elle tire, hurle à plein poumon à l'Orc vert qui passe non loin de la rejoindre. Peu à peu, les alliés se font plus nombreux, les débris aussi, le ciel leur tombe littéralement sur la tête mais, agiles, ils évitent, dos contre dos, épaule contre épaule, feignant de ne craindre ni la mort ni la douleur. Tous bons acteurs, tous déchainés pour des raisons qui leurs sont propres, ils frappent chirurgicalement : pour l'un de ses premiers combats réels, Dye fait des prouesses. La chance du débutant, peut-être. Mais lorsque la créature se jette sur elle et qu'elle se laisse volontairement tomber ventre sur son overboard, roulant sur une épaule pour assaillir la bête par le dessous avant de se donner une impulsion contre le mur pour s'éloigner...Le tout sans être touchée : à ce moment là, elle se sent pousser des ailes.
Les coups de la bête pleuvent, moins brutaux que plus tôt. Le regard de la Brunette n'a de cesse de se porter sur Irista, lui ordonnant quelques fois de reculer, se permettant de donner des ordres dont elle sait qu'ils seront suivis, aussi étrange que cela puisse paraître.
Entre temps, les cibles changeant pour éviter de rester bloqués sous les éboulements. La nouvelle créature halète. Il est temps de porter le dernier coup, puis de fuir au plus vite. La tenue autrefois noire d'Emy est à présent blanche, grise, sale de poussière et de terre. Elle prie pour que le S2 ne les écrase pas tandis que la bête s'effondre.

Got my pills 'gainst mosquito death ♫


1/244.1 - ~1ch00
Le replis est sonné. La bête git au sol et certains s'acharnent déjà à dépecer sa carcasse. Qui était la bête, encore ?
D'un pas leste, Emily quitte le couloir bouché, se dirigeant vers le SAS rebelle avec appréhension. Il y a bien longtemps qu'elle ne s'était pas baladée seule dans ces couloirs. La dernière fois, c'était...
Elle s'arrête. L'adrénaline retombe, dégrisant son inconscience. A nouveau, elle tremble et se plaque contre un mur, cherchant un souffle qui ne vient pas.
Allez Emy, casse-toi. Allez.
Les rebelles passent dans son dos. Ils portent des blessés, ils sont aussi désemparés qu'elle. Ils s'organisent comme le feraient de simples Civis en SI avec les moyens du bords, sauvant leurs amis, leur famille, même ceux qu'ils ne peuvent pas supporter, sans doute.
Mais il n'y a personne pour sauver Emily, contre son mur, qui se relève péniblement et s'éloigne sur son overboard. Les bruits du combat sont loin. Le calme lui fait un bien fou.
Tout est fou, ce soir...

My buddy's breathin' his dyin' breath ♪


~1ch30
Elle remonte l'échelle, enfin, après avoir croisé un rebelle dont elle se moque pour reprendre un peu d'aplomb et à nouveau, cet Orc vert qu'elle toise d'un regard froid.
Connard d'Acivis d'mes deux.
L'ordre est donné de redescendre, aux volontaires du moins. Emily se porte volontaire, sans réellement savoir pourquoi. Cette fois encore, mue par son instinct, elle descend un à un les barreaux de l'échelle que les autres semblent ne jamais remarquer, sautant dans le trou sans penser au sol en-dessous.
Un jour, ils crèv'ront tous, ces cons-là.
D'ailleurs, c'est ce qu'il advient pour une partie d'entre eux. Longeant les couloirs des souterrains pour retourner sur les lieux de leurs crimes, les Impérialistes se retrouvent coincés face à un mur de débris : orcs, humains, koboldes, gnolls, tous mettent la main et la patte à la tâche, déblayant le chemin qui mène aux leurs. Même des rebelles se joignent au labeur, jusqu'à cet instant fatidique. Le sifflement d'une Outrilienne qui gronde des ordres que peu suivent directement.
La première cible, la Rouquine Impérialiste, que Dye observe de loin. Pas question qu'elle se joigne à cette tuerie inutile, le secteur n'est pas en danger : il n'y a que les morts qui le sont et, à dire vrai...Rien ne sert plus de rester, à présent. Ils sont condamnés.
Alors suivant ceux qui se replient en tremblant sous les tirs qui sifflent à leurs oreilles, Emily s'immisce dans la brèche creusée par l'équipe bleue, retrouvant un groupe complet prêt à...
KABOUM

La détonation est assourdissante. Les murs de débris sont pulvérisés et projetés dans le dos d'Emy qui se protège le visage en courant à l'opposé de la salle Nord. Derrière un son strident, elle parvient à entendre la voix tout aussi stridente de la Legata.
En vérité, elle comprend seulement tout ce qu'ils viennent de vivre, durant ces derniers 24 cycles. Ils sont en enfer, un enfer qui n'en finit pas. Un enfer provoqué par l'Humanité, auquel l'Humanité doit mettre fin.
Toussant et crachant leurs poumons, les survivants suivent les conseils d'une Lady avisée, s'accrochant tous aux respirateurs qu'ils se partagent sans gêne, mettant de côté toute forme d'égoïsme.
Tâchant de se repérer dans l'obscurité poussiéreuse des ST, la troupe rebrousse chemin jusqu'au SAS, portant les blessés à bout de bras. Emily quant à elle analyse les données du CdC. Les morts sont innombrables. Tout comme les barreaux de l'échelle qui semble plus haute que jamais. La remontée dure, longtemps, longtemps. Aussi longtemps qu'elle avait chuté lors de sa mort quelques cycles plus tôt.
Cette fois, la lumière au bout du SAS est éclatante. Assourdie et aveuglée, épuisée, ses pieds se reposent enfin sur le sol du militarium. Les médecins se précipitent sur les blessés, le calme est encore loin de poser sa chape de silence sur les lieux mais il est clair que l'atmosphère est différente. Maintenant, ils ne risquent plus rien.
C'était la folie. C'était l'enfer. Mais ils sont vivants. Du moins, pour l'instant.

Oh god please won't you help me make it through ♫



Spoiler (Afficher)
Partiellement Utilisable IG
Sont cités : Irista, Ethayel, Hazel, Yuuri, Betred, Ginette, Ylana, Loyla, Vyacheslav, Mikhail, ...

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Event
01 Juin 2014
1252√  18 11

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