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Adieu l'Ancêtre
Nuit après nuit, gorgée après gorgée, cigarette après cigarette : l’espoir s’étiolait aussi sûrement que les raisons qui l’emmenaient en ces lieux. Des souvenirs impérissables berçaient ses illusions, plus vigoureusement encore que chaque bouffée de nicotine se tassant sous ses pieds formait un nuage où tenter de marcher devenait inutile.
A chaque pas, la fumée s’enroule un peu plus insidieusement, enveloppe opaque et volatile, fugace : voile blanc sur fond de ténèbres. Plus qu’un cocon, c’est un monde fragile en constante mouvance, une bulle de nuages qui tournent : comme le Skiwi dans un verre, typhon entrainant dans les profondeurs de l’amer ambrée de tous les instants, chacun d’entre eux.
Ce sont mille et un souvenirs qui s’impriment à la fois, autant de soirées alcoolisées et de mauvais coups. Des mots qui comblent les vides et des rires qui chassent les silences ténus, ces pensées qui constamment se rejoignent pour prendre une même voix. Des digicodes qui n’en finissent plus de tomber, tel leurs corps entourés de verres brisés par le cocktail ravageur de deux âmes, une pincée de piment et de munitions qui pleuvent.
Pour toutes ces fois où avancer était devenu plus qu’un simple but, ce jour-là, il fallut réapprendre à s’arrêter, prendre le temps d’observer. Dans cette course folle vers la perdition, si peu de temps à consacrer à tout ce qui a déjà disparu.
Plus aisé à présent que le sol s’est dérobé.
Un briquet claque, la flamme danse au-dessus des shooters dans un bar ou devant une cigarette, ailleurs. Des danseuses sur les comptoirs et leurs talons qui claquent, martèlent, le bruit répétitif des poings sur un bouclier. Ceux-là même qui jonchent les armoires d’un appartement inconnu, vole et pillage discret des poches d’un vautour endormi au comptoir.
Point de rencontre.
Deux fois.
Deux fois.
Quand il revient mais qu’elle s’en est allée, ainsi que lorsqu'ils y sont tous deux mais qu’elle n’y est pas encore. Cette histoire racontée, tant et tant de fois, devenue un récit connu de tous. Contrairement à celui jalousement gardé de ce déménagement express qu’il eut fallu réaliser un jour. Mauvaise interprétation, inconnu mort dans le couloir de sa propre habitation et cette engueulade qui ne vint jamais : une tape dans le dos suivie d’une course effrénée.
Ces courses qui n’en finissaient jamais : un jour à cause du CdO, d’autres fois pour d’autres raisons mais toujours ces points de ralliements et ces « T'es en lieu sûr, tout va bien ? » échangés à la hâte. Cette fois où l’arme avait été sortie contre la vautour et qu’un agent entra à cet instant.
Ces rendez-vous manqués.
Moments rattrapés.
Ces courses qui n’en finissaient jamais : un jour à cause du CdO, d’autres fois pour d’autres raisons mais toujours ces points de ralliements et ces « T'es en lieu sûr, tout va bien ? » échangés à la hâte. Cette fois où l’arme avait été sortie contre la vautour et qu’un agent entra à cet instant.
L'alarme d'un lieu quasi saint se déclenche. L'overboard n'aura jamais filé aussi vite entre les rues de l'ancienne basse-ville, pour se faire abandonner à l'entrée du bâtiment. La porte entrouverte est repoussée, un eagle délogé de son holster pour venir armer le poing. Le bras droit et tendu pointe l'entre deux yeux de la vautour. Une courte discussion, une colère palpable : plus lourde et meurtrière que jamais. Mauvais endroit, mauvais moment. Si la tristesse avait une voix, ce fut celle-ci, disant ces mots-là :
« Tu f'rais mieux d'te casser, toi. Et vite. Et loin. Et maint'nant. Puis si j'te r'vois foutre les pieds dans une piaule où Preus aurait posé les siens... J'te jure qu'on entendra plus jamais. Jamais. Parler d'toi. »
Moments rattrapés.
Mais il n’est plus là pour le voir. Un peu d’alcool pour oublier, quelques cookies ensuite, la dernière boîte délaissée au fond d’un meuble qui en contenait plusieurs paquets à l’époque. Contre du cafey au réveil ou du Skiwi dans une cave, breuvage si rare certains jours. Comme lors de cette histoire de Noblesse, puis lors de celle d’un Consortium dont ils firent tous trois partie un jour, dont ils furent les âmes, les piliers. Dont il était le mentor, le Père peut-être. D’avoir formé les chiffres six et sept, d’avoir pleuré le départ de l’un de ces fameux numéros : un bâtiment en flamme, leurs visages teinté par l’éblouissante détresse de leur solitude qui devint solidarité malgré l’oubli.
Ces manquements : tous réparés, tous rattrapés.
« S'il te touche. Lui et son Consortium crament ce soir. »
Il ne reste plus à présent que des souvenirs et une cigarette éteinte dans le cendrier. Le nuage opaque dont il s’enroulait se brise. Un briquet qui tombe sur le canapé. Ses derniers mots ce jour-là, qui sonnent comme un au revoir prononcé des années avant cette nouvelle séparation.
Un adieu pour toujours.
« Silence » ordonne-t-elle enfin à ses pensées. Il n’y a plus une goutte d’alcool dans le verre.
« Silence... » répète-t-elle sans voix. Il n'est plus question du vacarme assourdissant des réminiscences, mais d'absence de bruit.
J't'en foutrai moi du "fillette", l'ancêtre...
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Hommages
11 Mars 2014
1520√
25☆
7◊
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◊ Commentaires
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Teträm~19768 (28☆) Le 11 Mars 2014
* pour le 'tit preus et dye, avec qui j'ai eu l'occasion de rp que trop peu
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Kmaschta (234☆) Le 11 Mars 2014
Et un grand « Preus, tu chies dans la colle » ... -
Medea (162☆) Le 11 Mars 2014
tire une révérence pour l'Ancêtre et son LJD -
Kinchaka~27073 (1104☆) Le 11 Mars 2014
Bye bye...niark. -
Vycodin~20176 (45☆) Le 12 Mars 2014
Bel article..Bel hommage à Preus, un ami, avec qui j'ai eu deux trois bons moments.. Bye l'artiste.. -
Dart (144☆) Le 15 Mars 2014
Un bien bon joueur que perd encore une fois DC... Jamais eu l'occasion de RP avec mais ses articles étaient excellents.