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EDC de 34024

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Peur sur la ville...

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Je n'ai que trois années de vie, et pourtant, j'ai l'impression d'en avoir mille...
La fin de mon histoire approche... Oh Cyrius… je sais que tu veux me reprendre… mais… j’ai si peur que mon sang se gèle à jamais… Je t’en prie donne moi un signe, aide-moi Cyrius… aide-moi… Mon cœur est resté pur mais je suis si seule…
J’ai donné tout mon amour que pouvais-je faire de mieux ? Oh Cyrius… je te supplie de m’aider… Donne moi un signe… Juste un signe… une dernière fois… Je suis ton enfant…
oOo
Alors je sens au fond de moi des échos frémissants du secteur un… Et je sens… la peur…
Elle court, elle rode, elle enserre les entrailles et sclérose les esprits. Délation, consciences avilies, elle règne, la peur… Certains collaborent, certains font semblant, certains voudraient se rebeller, mais la peur les tenaille. Les belles intentions se meurent quand il s’agit… d’agir.
Même les plus grands, ils vivent dans la peur, celle de perdre leur pouvoir. Ils ont déjà perdu leur âme, et seule la haine les étreint. Telle est l’œuvre de l’Empire, règne de la peur. Êtres errants et aveugles, satisfaits de leur propre misère. Palliatifs et faux amis égrènent leurs illusions perdues, donnant le change et assurant leur survie, argent, alcool et luxure…
Plus rien ne me retient ici, si ce n’est l’amour de mes parents. Nous sommes en guerre… Et mon secteur est occupé… Seulement mes amis ici ne le voient pas, ils ont sombré dans les sables mouvants de la peur. Alors ils se débattent avec les chimères du passé mystérieux, ou se contentent de leurs vies d'esclaves, perdus entre les Seigneurs saigneurs de l’inquisition et les barons du mal, qui œuvrent en toute impunité.
Je regarde mon cœur. Il n’a jamais changé… J’ai mon petit rire… Je pense à la Dame de fer... Lors de mon premier entretien au DCN… J’avais deux jours de vie… Elle m’avait dit… « Vous êtes humaine… ». J’avais répondu comme une petite fille bien sage… « Oui Lady… ». Alors elle m’avait pénétré de son regard de glace, et elle avait ajouté… « Bien. C’est bien… ». J’avais froncé les sourcils… Le poison, déjà, ne passait pas… Jamais il ne passera.
Hier... je me suis précipitée pour lui, j'ai donné ma vie, et il ne m'a même pas répondu...
C'est dingue, je n'arrive pas à les détester... mes tortionnaires... c'est comme si nos âmes étaient liées, comme si j'espérais encore les faire changer... L'espoir... Mais je suis devenue plus dure, en trois années d'existence... Et la lumière ne brille plus ici, elle se cache au delà du grand mur.
La peur est l’ennemi de l’Amour. La peur engendre tous les vices… toutes les corruptions… Lâcheté, traitrise, renoncement… Oui, renoncement…
oOo
Et moi ?... Dois-je renoncer ?

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