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EDC de 34024

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L'homme de l'Ombre.

oOo
Lors de mon premier et unique réveil, j’ai regardé mon corps avec étonnement. J’étais une jeune fille à la peau brune et aux cheveux noirs. Autour de moi des ombres.
J’ai crié. «Hey ! Où sommes-nous ? ».
Comme toute réponse je n’ai eu que des vociférations.
« Ferme-la ! Dégage ! ».
Je me suis levée, titubant. Une espèce de monstre m’a bousculée. Il ressemblait à un orc. J’ai bredouillé… « Hey… Je… J’me souviens plus de rien, où suis-je ?… ». Il m’a répondu. « Panique pas nemo, personne ne se souvient de rien. Personne n’a de passé. ». Puis il est parti. J’ai regardé tout autour. Le gris, le ciel jaunâtre. Le froid… J’ai marché sans but, erré comme hébétée. Personne n’avait de passé. Et cela ne semblait déranger personne…
Partout des gens. Des pauvres gens des bas quartiers… Personne n’a de passé… J’ai hurlé… Et vous vous contentez de cela ? ET VOUS VOUS CONTENTEZ DE CELA ???
Mais personne ne faisait cas de moi. Je n’étais à leurs yeux qu’une pauvre folle. Mes doigts tremblaient.
oOo
Trois heptades plus tard… suis-je à plaindre ? J’ai la protection de l’une des plus puissantes personnalités Impériales, un travail, un avenir… Alors… Pourquoi me torturer ainsi ?
Il était tard au DCN. J’étais ivre de travail et de fatigue. Je pianotais sur mon AITL. L’Empire préparait une vaste offensive contre les rebelles, intéressant. Puis au fil des pages, je tombais sur une proposition commerciale des plus sympathiques… Pour moi qui adore me vêtir de noir… Je décidais de prendre contact avec le revendeur...
Il me répond… Je lui dis que j’arrive… J’vais sortir un peu comme ça.
Après avoir fait au moins trois boutiques avant de trouver la bonne, je rentre… Un petit établissement modeste. Il était là. C’était un homme de taille moyenne à l’apparence surannée. Un homme de l’ombre… Il semblait venir d’un autre âge, d’un autre temps. Une colossale force latente émanait de lui. Il souriait. Il savait que j’avais eu du mal à trouver…
Bonsoir Atlantia. Venez. Nous allons en zone sécurisée, pour votre propre sécurité.
Je le suis dans l’arrière-boutique. Je m’attends à une petite remise encore plus ténue. Mais là… surprise… Je tombe sur un véritable royaume, immense. Des hauts plafonds … Des caisses renfermant je ne sais quels trésors. Des tentures gigantesques vibrant aux caresses d’un vent venu de nulle part, des lumières blafardes, partout, de l’histoire, des murmures du passé, des mystères… Je dis simplement…
C’est si grand…
Il ne répond pas et m’amène dans un bureau confortable, et plus grand que celui de ma Lady.
Asseyez-vous je vous en prie, je vais vous montrer mes articles.
Je m’assois… Je dis...
J’adore le noir. Oh.. Je suis Reporter Impériale. Je suis entièrement vouée à l’Empire.
Il ne relève pas et m’offre une ombre de sourire. Il ouvre des catalogues. Fascinant… des modèles qu’il a lui-même dessinés. Nous parlons de nombreuses minutes.
Puis je demande…
Nous sommes dans la ville basse… Qui vous protège ici Monsieur ?
Il ferme le catalogue et m’observe. Je le fixe de mes prunelles noires.
Nous assurons notre propre protection Atlantia.
Je réponds aussi sec. Alors… vous êtes… une corporation n’est-ce pas ?...
Il sourit… Je ?...
Enfin… votre société…
Il opine lentement, auréolé de mystère. Il me demande. Êtes-vous certaine que vous n’êtes pas en reportage ?...
Un silence gêné. Je me lève. Non… j’suis juste venu voir vos articles… Faut pas m’en vouloir Monsieur… J’essaye juste de comprendre ce monde… Si… si j’étais quelqu’un d’important à l’Empire, je veillerais à la sécurité de toute la cité. Mais alors il n’y aurait plus de corporations…
Il m’écoute en silence, visiblement intrigué. Je continue…
J’suis arrivée depuis trois heptades et j’ai l’impression que… Que personne ne se demande pourquoi nous sommes là… Que personne ne se demande ce qui se cache derrière les murs de la cité… J’ai l’impression que… Han…
Il me regarde toujours. Il voit que je regarde mes mains. Mes doigts se mettent à trembler, une fois de plus… Le froid m’envahit… un grand blanc vient aveugler mes yeux… Je titube jusqu’à un canapé tout proche, j’y tombe, lèvres blanches, en tremblant. L’homme de l’ombre vient devant moi, il s’agenouille. Je tente de reprendre le contrôle. Son calme intemporel me fait du bien.
Excusez-moi… Je…. Ce n’est rien… ça va passer… Je… Je voudrais tellement savoir qui… qui je suis… J’ai… j’ai été à la bibliothèque… J’ai lu… non j’ai dévoré Ab Urbe Condita…
Il plisse les yeux. Il me répond de sa voix chaude, enveloppante.
Ce n’est pas ce livre qui vous offrira la vérité Atlantia… Ni l’Empire.
Alors nous parlons… Il connait tous les rouages… Il connait même des motifs de grief entre ma propre supérieure, et l'Ambassadeur… Il me dit que les hommes de l’ombre savent ce qui se cache derrière les murs de la cité…
S’il vous plait Monsieur… Parlez-moi… J’ai tellement besoin de savoir… Je crois que mes visions, mes malaises… ont un lien avec le passé de cette cité… Aidez-moi…
Il est trop tôt… vous êtes une inconnue… vous n’êtes pas prête…
Les larmes coulent le long de mes joues. Je baisse la tête. J'ai encore si froid... Je réponds de ma petite voix grave et cassée.
Oui… Je ne suis qu’une… inconnue… Au service de l’Empire.
Il reprend. Sa voix m’entoure toujours, pénétrant mon âme.
Alors… vous n’allez pas m’acheter d’articles ? Il rit pour réchauffer un peu mon coeur. Il connait déjà la réponse.
Je le regarde, toujours perdue, les yeux mouillés. Non… J’suis si désolée Monsieur… Je… je venais juste pour rêver… je n’ai pas assez de crédits. J’vais vous prendre… juste la chemise…
Il se lève. Je le suis. Je vous l’offre Atlantia. Je fais un petit non de la tête. Il insiste, je la prends dans mes mains et redresse mes yeux noirs dans les siens. Je lui dis…
Merci Monsieur… Mais… Vous ne m’offrez pas ce qui n’a pas de prix. Ce qui ne s’achète pas… Serai-je un jour «prête » à recevoir une telle chose de vous ?...
Il s’approche de moi. Vous êtes une bonne personne Atlantia. Votre cœur est pur. J’espère que vous ne serez pas pervertie par ceux qui sont… là-haut…
Je fronce les sourcils. Je fais demi-tour en silence et je pars lentement… Mon cœur est tout proche d’exploser… Tellement de réponses à peine effleurées… Tellement de mystères non dévoilés…
Mais je sais que personne ne m’empêchera de tout savoir. Je suis fidèle. Je resterai fidèle à Lady Elea, j’en ai fait le serment. Tant qu'elle me gardera, me protégera, tant qu'elle ne me fera pas de mal... Il m'est difficile de croire qu'une grande corporation en connaisse plus que l'Empire sur l'aura de mystère de la ville. Il est beaucoup plus aisé de penser que l'Empire cache des choses...
Je dois rencontrer… Lord Stilicon. Bientôt... je serai toute proche de lui… Je ne sais si je tiendrai un couteau sous sa gorge, ou si je lui offrirai mes lèvres…
Mais il me dira tout.

◊ Commentaires

  • L-X~19531 (1535☆) Le 03 Décembre 2012
    Un sourire dans la nuit, trois ptit tours et puis s'en va...
    Il a encore frappé.
  • L-X~19531 (1535☆) Le 03 Décembre 2012
    Ah bha là... bon courage! Chacun le sait en Empire : la Vérité est ailleurs...
  • Amar (211☆) Le 03 Décembre 2012
    "La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur." smiley
  • Manerina~6356 (1551☆) Le 03 Décembre 2012
    Je dirai même plus: en Empire, c'est chacun sa Vérité! smiley