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EDC de 34024

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Saignée à Noir.

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L'obscurité a envahi le petit salon dans les locaux de la DCN. La nuit pénètre mon âme à chaque seconde qui passe, le sommeil m'a prise par surprise. Une feuille s'envole de mes mains pour se poser au sol. Le silence.
Oh non... ça recommence... J'ai froid... si froid... Mes lèvres deviennent blanches, mes seins se dressent comme des pointes d'acier. Je tremble, je claque des dents, je me mets en position fœtale. Je voudrais que quelqu'un me serre dans ses bras. C'est une faiblesse. Je ne dois pas avoir de faiblesse.
Je n'ai pas de passé. Quand je ferme les yeux, je ne vois qu'un désert froid et rouge, aride et sec. Ai-je été une petite fille, quelque part, dans une autre vie, une autre dimension ? Si je l'étais, alors je sais... j'étais joyeuse, pleine de vie, comme quand je vois mon amie la petite Zye. Mais ici et maintenant, je ne vois plus le ciel, je ne vois pas au-delà des murs. Je veux voir derrière les murs de la cité, derrière le fog...
Personne ne se demande ce qu'il y a derrière, pourquoi ?
Je tente de me réchauffer un peu. Mes mains enserrent mes pieds nus et glacés.
Quand je suis arrivée, je me souviens, j'étais comme oppressée, étouffée. Je marchais dans les rues, si grises, si pauvres. Je voyais de pauvres erres creuser le sol pour déterrer je ne sais quoi. Je voulais les aider, leur donner tous mes crédits. Mais je n'avais rien sur moi, et je ne savais rien sur moi.
Puis je l'ai rencontrée. Ses mots heurtaient mes sens les plus profonds. Mais à chaque fois, maintenant, je sais qu'elle avait raison. Lady me parle peu, mais chacune de ses paroles trouve un sens peu à peu au plus profond de moi. Hier, je suis sortie dans un bar de la ville basse. Des citoyens parlaient de Valstik. Alors je me suis présentée, et j'ai voulu parler avec eux. Mais ils m'ont rejetée, simplement parce que je suis reporter Impériale. Ils m'ont dit que je n'avais ma place ici. J'ai répondu que j'étais Fonctionnaire Impériale, et que j'avais ma place partout. Que je n'oublierai pas leurs visages... Et ils sont partis. J'avais envie de les écraser comme de vulgaires insectes rebelles.
Je sens la colère en moi. Monter, envahir peu à peu chacune de mes veines. Je comprends maintenant pourquoi les humains sont supérieurs, et pourquoi la vie des serviteurs de l'Empire vaut bien plus que celles des autres. Dans la bouche des ignorants, le mot "liberté" est en lui-même une hérésie. Ils ne méritent que la soumission à l'Empire. Lâchez la bride et ces idiots sombreront dans le chaos. Ils ont besoin de chaines. Je sais qu'ils me détestent. Je pense aux yeux de Lady, ils disent... "Peu importe qu'ils m'aiment, pourvu qu'ils me craignent".
Pourtant, en moi, je sens comme une petite flamme qui dit non. Qui hurle, qui me fait me demander si l'Empereur existe vraiment. S'il n'est pas une chimère au service d'un pouvoir sanglant. Et j'ai peur... Je sais que la magie quantique sauve nos âmes mais... je ne veux pas mourir... cette idée me terrorise... Personne ne me touchera. Personne. Ou bien l'enfer s'abattra sur lui.
Mais finalement peu m'importe. Ce qui compte, c'est l'ordre et la sécurité. Tout le reste n'est rien. Je crois que le hasard n'existe pas. Je me donne toute entière à Lady et à l'Empire. Je ne dois pas faillir.
Celui qui abandonne une fois, abandonne toute sa vie.
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