EDC de 33602

La lumière se levait doucement sur le secteur... L'elfe leva les yeux vers sa provenance impossible à déterminer. Elle était dans la rue, nue, perdue. Elle regarda tout autour d'elle, détaillant les bâtiments à l'architecture neutre, presque repoussante. Une atmosphère étrange, malsaine, incitant à la prudence planait dans les rues. Bien qu'étant en pleine journée, il semblait à l'elfe qu'il faisait sombre... Et cette luminescence crue, pâle, dont elle ne pouvait déterminer l'origine... Cela la frustrait... Mais où était-elle? Elle se rappelait s'être réveillé sur une table, nue, frigorifiée. Son corps engourdi l'avait empêchée de se ruer très vite dehors, ayant du mal à mettre un pied devant l'autre. Tel un nouveau-né...
Une fois dehors, en voyant quelques rares personnes de toutes les allures possibles et imaginables flâner dans les rues, elle se remémora quelques bribes de souvenirs très récents...

*

UN grésillement.... Puis, un écran qui s'affiche, dont la lumière éblouissante agresse les yeux ayant été si longtemps clos.

Une petite musique d'entrée aux consonnances patriotiques... Et...

Bienvenue dans le Secteur Rebelle de Dreadcast! Vous venez de sortir de votre cuve de maturation, il est temps pour vous d'affronter la vie! Et pour bien commencer votre existence, voici une petite introduction sur votre secteur adoré!

Les images sur l'écran défilaient, ponctuées d'une voix intempestive qui ne cessaient de déblatérer des choses incompréhensibles. Impossible de suivre. Mon corps entier me semblait ankylosé, si bien que je ne sentais pas mes pieds ni mes jambes. Je baignais dans un liquide translucide et gélatineux.
Des câbles, des tuyaux me sortaient des bras, du ventre, des jambes et même du dos.

Hmmmf....

Un gémissement... Le seul bruit que je pouvais émettre, la bouche pleine de gélatine et le cerveau vrillé d'une douleur sourde, cognant contre les parois de ma boite crânienne, comme si on me martelait la tête avec une masse énergétique.

Je me suis laissée glisser de la table sur laquelle j'étais allongée, m'écrasant lourdement au sol, tandis que la vidéo continuait de déballer son sac sur fond d'hymne sectoriel.
D'une main maladroite, j'ai arraché les tuyaux reliés à moi. Et une fois enlevés, on n'y voyait aucun trou, aucune cicatrice.
Titubante, je me suis relevée, m'éloignant de la voix agaçante, ouvrant une porte à la dérobée. Un vent chargé d'air toxique, pollué vint cueillir mes narines.

Un seul mot me vient, à présent que je commence à avoir toute ma tête, tandis que j'observe les rue du SR avec des yeux d'enfants.

"Merde."