EDC de 30188

Elle entra dans l’Organisation Impériale.
Le bruit de ses talons résonnait sur le sol dur, froid, lisse à l’image de cette ville . Elle se dirigea vers son bureau. Le seul qui soit voisin de Lady Elea.

Bien sûr.

Elle était seule.

Comme d’habitude.
« Non pas comme d’habitude » murmura t’elle.

Elle le savait ce soir elle y retournerait, elle irait passer son doigt sur la cuve où tout givre et cristallise.
Encore, comme d’habitude.
« Pas ce soir, pas cette fois, non »
Bien sur que si, tu n’es que faiblesse lui souffla la voix qui ne la lâchait plus désormais.

Elle réfléchit. Pourquoi était elle venue ce soir ? Espérait-elle trouver de la compagnie ici ? Quand bien même tous les employés eussent ils été là, il n’y avait personne. De trop lourds secrets à garder. Deux soirs de suite elle avait rencontré de nouvelles personnes. Que leur dire ?
Elle ne devait rien dire. Jamais.

« Que faites vous de votre temps libre lui avait on demandé ? »
Que répondre à cela…
Son temps libre ? Elle n’en avait plus.
Oh elle pouvait rallonger le temps en raccourcissant encore un peu ses nuits mais pourquoi faire ? Pour quoi dire ? Le problème n’était pas celui du temps mais celui de la liberté.
Servir l’Empire, faire attention à chaque mot sorti de son contexte. Elle était devenue trop habile à ce jeu là pour s’y méprendre. Il suffisait de ne photographier qu’une ligne ou n’enregistrer qu’une phrase pour faire chuter même les meilleurs.
Avait elle encore un libre arbitre ? Non. Plus de « libre » encore.
« Que faites vous de votre temps libre ? »
De la propagande ? Non bien sur... de l’information. Nous informons, l’ennemi, lui fait de la propagande.

Elle avait perdu le seul être qui ait toujours accouru, qui l’ait toujours soutenue et aimée.
Et qu’avait elle fait pour lui ? Lui proposer de se transformer en machine de guerre.
« Bonne chose » murmura t’elle.
Elle laissa glisser son doigt sur le bois synthétique du comptoir.
Pourquoi faire ? Tu ne ressens plus rien.
« Faux ! » cria t’elle
Mais la voix avait raison, depuis trop longtemps tout était devenu pâle, froid et lisse.
Elle regarda autour d’elle.
Le DCN est la voix de l’Impérium, pas du peuple.

Trace de ses amis.
Amis ? non elle n’en avait pas. Deux alliés tout au plus.

Par ce reflexe qu’elle avait depuis son arrivée elle chercha une fois de plus son mentor.

Elle hocha la tête satisfaite.
Bien, il ne devait pas être seul.
Elle retourna à son travail, âme et cœur aussi vides qu’à l’accoutumée.
Elle commença.

Pour une propaga… Elle raya le mot.
Pour une communication efficace voici les moyens dont dispose le DCN.

Puis son écriture se fit plus saccadée, un sursaut d'émotion et de vie.
A la place elle écrivit un mot d’excuse qui ne serait jamais lu.« Padonnes moi, j’ai perdu mon humanité qui t’étais si chère et mon innocence» Elle regarda le mot.
Elle ne le tutoyait jamais.
Elle le déchira en mille morceaux comme si n’importe qui aurait pu le comprendre.
Elle recommenca.

Pour une propagande efficace voici les moyens dont dispose le DCN.
Elle ne remarqua même pas son erreur.
Ses idées étaient tournées vers autre chose.
Le Silence. Elle avait toujours détesté le silence. Et voilà que maintenant elle le trouvait presque aguicheur.
Tu iras toucher la cuve ce soir , mais tu seras trop faible pour y rentrer lui murmura t’on
Elle ne se défendit pas cette fois et se contenta de hocher la tête.