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EDC de 27911

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1. Dreadcast, la cité du crime et du péché

"Ruelles étroites et sombres, pisse qui pue le skiwi au p'tit matin, pisse le sang le soir, taule où tu peux te faire prendre par derrière si t'es pas vigilant, femmes qui sucent avec convictions pour un titre de noblesse, coca radioactif et haricots verts d'écureuils, amis qui t'écrasent pour grimper l'échelle du pouvoir, armes glaciales collés contre la tempe, cuves et clones mutilés, amitiés déchirés et amours brisés, haine exalté et la souffrance une continuité où la confiance a été oublié. J'étais vraiment dans une ville de merde avec des gens à la conscience de merde, mais ça... je l'ignorai encore."
Le réveil est brutal, lumineux, un bruit reste en sourdine et me bourdonne dans les tympans. Je perçois encore mal ce qu'il y a autour de moi tandis que je me redresse en prenant appuis sur mes bras, allongé dans un lit médical. La pluie ne cesse de tomber sur les carreaux du bâtiment déserté. Je fronce les sourcils et retire les draps froissés se trouvant encore sur ma taille et mes jambes, les dégageant sur le bas-côté. Je pivote sur moi-même et vient déposer lentement mes pieds sur le sol, le carrelage froid me fait frissonner jusqu'aux couilles. Le bruit incessant d'une turbine me donne encore la migraine, je maintiens ma tête d'une main, la frottant sur mon crâne tondu. Mon autre main resserre son étreinte sur le barreau métallique pendant que je regarde la pièce, vide, si ce n'est une rangée de lits d'hôpitaux.
J'ignore encore que je fous ici, si on m'a trainé jusque là ou si j'ai pris une cuite à la tequila... à la quoi?! Je parle d'une chose dont j'ignore même la signification, je secoue encore ma tête qui bourdonne toujours. Je n'ai aucun souvenirs, hum, sa va passer. Je me redresse et j'aperçois mes muscles devenus raides presque atrophiés et mon dos vouté. Je cherche des yeux ce qu'il y a autour de moi, une besace sur un chevet, je le fouille aussitôt et y trouve de quoi m'habiller dans le merdier qu'il contient. Alors que mes souvenirs restent flous, je me parle à moi-même:
J'arrive même plus à me foutre sur mes guiboles! J'ai du prendre une sacrée murge.
J'attrape de quoi me saper avec un débardeur blanc et un bas de pyjama, sa semble presque être à ma taille... c'est d'ailleurs, ça que je remarque au pied de mon lit. Une petit table à roulettes avec un carnet et des feuillets aux caractères d'imprimerie et des signatures en bas de chaque pages, l'une d'elle évoque ma taille et mon poids. Une autre dit: "Le patient est apte à survivre en milieu pollué et radioactif. Le clone est sain d'esprit et ses chances de croissance intellectuelles et martiales sont normales. Bilan positif aux examens médicaux, pas de pathologies ou de maladies transmissibles graves connues."
Je reviens sur mes pas, soucieux et incompréhensif, je me traine jusqu'au fond de la salle, poussiéreuse et mal odorante. Des cuves au liquide vert émeraude laisse parfois entrevoir une silhouette, des corps sans vie ou endormi, je l'ignore mais ce laboratoire effectue des expériences louches. Avant d'atteindre la porte de sortie, mon regard s'attarde sur une affiche de propagande sur l'un des murs qui s'effrite et parcourut de termites. L'affiche au papier jaunit met en valeur un logo bleu, un homme en uniforme à l'allure fasciste...
Soudainement un haut parleur tout aussi crasseux que la pièce à l'angle du mur récupère mon attention: "Krsh. Bienvenue au sein de l'Imperium citoyen ! Votre code génétique a survécu au grand chaos et sous Sa bienveillance a été accepté parmi nous. Vous avez eu le droit, le privilège, de vivre pour Sa gloire et dans Sa vision de la civilisation, ne l'oubliez jamais! Ah, au fait, votre nom... Heu... Santero fera bien l'affaire hein ? Prenez possession de votre besace dans laquelle se trouve une ration alimentaire pour l'équivalence d'une journée, quelques crédits et d'autres objets essentiel à votre survie. Bonne chance et profitez de la vie éternelle que vous offre l'Imperium! Ouais j'arrive chérie, tu vas v... Krshh".
La peur au ventre et dans l'incompréhension la plus totale, je tourne les talons précipitamment. Je marche mieux ne pensant plus qu'à cette voix inconnue dans cet haut parleur. C'est bon, la cafetière se remet en route, mais qu'est-ce que je fous ici ? C'est à peine si mes sens sont en éveil, j'ai d'ailleurs une drôle de morphologie.
J'pousse la porte en ferraille rouillé qui s'ouvre dans un craquement de métal et d'acier. Je l'aperçois alors enfin, elle, Dreadcast. Un eau acide vient tambouriner ma peau et gorger mes vêtements, je cligne des yeux tout en la regardant entendant la porte couiné en se refermant seule. Elle me semble soudain être ce que j'attendais depuis toujours, ma seule raison de subsister, venant répondre à toutes mes interrogations sous mes yeux ébahis et je me condamne moi-même a y demeurer.

Prise de vue du centre-ville et de ses quartiers.
Sans plus poser de questions, sur mon anatomie ou mes raisons d'être ici, j'ouvre ma besace et en sort une carte de la ville avec une note qui pointe vers le Centre d'Information Pour l'Emploi. Je retiens la position du bâtiment et m'y dirige. Je fais quelques pas dans l'avenue trempée abondamment et pose mes yeux dans chaque ruelles de la ville, regarde les panneaux publicitaires des corporations ou de propagandes de l'Imperium. J'y vois une date: 5/220.3, je hoche la tête et continue ma progression. En cours de route, je tâte dans ma besace pour la première fois ce qui sera plus tard une obsession au même titre qu'une paire de seins, des crédits impériaux.
Je sors de la même besace un poing américain, arme basique mais utile pour une première défense, je le garde précieusement au poing, refermant mes doigts dans celui-ci. L'eau dégouline sur mes cils et me pique les yeux, je m'arrête un instant et observe la mégalopole.
Il n'y a pas de soleil, le ciel est recouvert par la pollution ambiante au-dessus de la jungle urbaine en ébullition constante. Lentement, je me schématise la cité dans la tête avec ses villas de rêves pour hauts dignitaires, ses taudis aux tôles ondulés emmagasinant l'eau de pluie, ses pubs miteux et les hauts fourneaux des usines et de la centrale énergétique. C'est là, au milieu de terrains vagues boueux et marécageux que se trouve le CIPE.
J'entre dans le bâtiment à l'allure de colosse portant des inscriptions latines et d'autres slogans à la gloire de l'Empereur en façade. Cet là-bas que j'ai compris que cette ville était vraiment un tas d'humus en décomposition et que ses habitants en étaient les vers qui s'en nourrissent. Vautours, trolls, nains, gobelins, kobolds autant de races que de poils sur un gnoll, cette mosaïque répondait donc à ma question sur mon anatomie. J'étais moi-même, un orc, c'est-à-dire une force naturelle pour la guerre et le travail de dur labeur.
Je rejetais dès lors catégoriquement cette idée et j'entrepris la parieuse tâche de devenir un véritable être humain, cette schizophrénie ne me quittera jamais jusqu'à ce qu'enfin mon but soit atteint.
Je me fraye un passage dans la faune qui traine parfois assoupi dans les couloirs et marche en direction d'une borne pour y chercher un travail. Le conseiller en accueil de Nemo Intra ou NI comme nous nomment ceux qui aiment à nous rappeler qu'ils sont supérieurs à nous, me conseille sur un ton pressé de prendre le parcours habituel pour un nouvel arrivant, c'est-à-dire, les Services Techniques de la Ville.
Je comprends vite pourquoi le poste est sans candidature lorsque je commence mes premières heures de travail dans cette pompe énergétique, qui sans le sacrifice de ses techniciens n'alimenterait plus la ville en énergie et marquerait la fin de toute civilisation.
Je récure la merde dans les cuves à cristaux farins principale source d'énergie que les collecteurs nous apportent ou autre déchets en tout genre. La machinerie bien huilé à besoins de chair dans ses rouages et la force d'un orc n'est pas négligeable. Ceux qui sont là depuis quelques heptades ont un air minable, malade et désespéré excepté le directeur enfermé dans son bureau que l'on voit rarement. J'ai pas envie de finir ici, ma place est ailleurs et très vite la même musique et la même phrase revient en sourdine entre les messages de propagande craché par les hauts parleurs:
Mes mains sont faites pour l'or et elles sont dans la merde.
M'enfin, en quelques jours, cela me permit de toucher un salaire et de manger à ma faim sans d'autres projets que de vivre pour vivre. Je me rendais compte alors que depuis mon arrivée, je n'avais adressé la parole à personne ou presque. Et c'est peu après cette réflexion de faites qu'une rencontre des plus cruciales se passa avec un androïde du nom de SuiteV2.
Il a était mon premier véritable contact dans cette ville et sa présence aux STV me sauva s'en doute l'existence. Au cours de notre discussion, il m'enseigna les fondements de la cité et son partage avec la rébellion ainsi que les anecdotes dans les souterrains et autres rumeurs sur la politique de comptoir. Pas loin d'un cycle plus tard, ce droïde fort appréciable me proposa alors de prendre contact avec Lorine et Mallory qui étaient elles aussi des "professeurs" pour nous, Nemo Intra.
Aussitôt, l'androïde partit au secours d'un autre nouvel arrivant, je pris contact avec la dénommée Lorine, une petite humaine rouquine pâlotte et frêles au premier regard. Cette impression tombe vite après la naissance d'une discussion avec elle, moins encore intimidé, je subis un interrogatoire des plus sérieux sur mes motivations politiques et d'existences. Sans détours, je lui explique que je ne veux pas rester à moisir ici et travailler ailleurs. On n'entre dans les détails et notre discussion se défile entre le broiement des machines.
Finalement, j'obtiens d'elle une autre besace qui contient assez d'objets pour démarrer correctement en ville tel qu'un neuvopack ou collecteur de cristaux et un communicateur me permettant désormais de m'ouvrir à la population de la cité.
Cette journée de travail terminé, je comprenais grâce à SuiteV2 et Lorine que la tâche serait ardue et que seuls les forts survivent à Dreadcast ou les plus malins. Ça, tout le monde le sait et celui qui l'ignore ne peut plus être des nôtres pour le dire.
Je me récupère un logement au CHI, Centre d'Hébergement Impérial qui dise, dans la même soirée peu après avoir contacté Mallory, la gestionnaire du centre. La rapidité pour avoir ce premier toit, c'est encore une fois dû à l'androïde que je connais à peine, pour la première fois je ne dormirais pas au milieu du ronflement des machines. C'est un véritable logement tout confort avec un canapé défoncé et délavé après un nombre incalculable de culs de nouveaux arrivant qui comme moi y ont posé le leur et même si l'eau coule entre les cloisons qui gonfle ou dégonflent en fonction du débit de la pluie, que le plancher est pourri depuis des années à tel point que l'on peut passé à travers, je m'accoude sur le balcon en béton et zieute ce quartier merdique avec ses vapeurs radioactives et je me sens chez moi.
Je soupire et repense à cette journée où je comprenais enfin, qui j'étais, le fruit de modifications génétiques à la fonction prédéfinit dès la naissance de par ma nature. J'étais le produit d'une idéologie, un objet, pas un être vivant. Qu'importe si les humains avaient été à l'origine du grand cataclysme, ils étaient toujours les maîtres, la race supérieure et nous, leur créations. Je voulais être maître.
Mais je ne me donne pas de temps aux idées et aux rêves, et je continue ma tâche de dur labeur à la centrale tout en prenant des cachets réduisant peu à peu ma pigmentation verdâtre de peau et faire disparaitre tout ce qu'il pouvait y avoir de si étrange en moi, de si différents.
Je conserve toujours avec moi mon ticket de survie, mon arme car à Dreadcast si tu n'as pas d'armes, tu es bon pour le fossoyeur. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir un type de faire fracassé le museau pour un verre pas payé au comptoir ou pour une simple histoire de gonzesse. C'est ainsi que je garde mon poing américain en main constamment même pour dormir sur mon matelas à même le sol. D'ailleurs, l'un des gardes de la centrale, un jeunot tout juste plus vieux que moi, Thork, m'emmerde souvent pour que je le remettes dans la besace. En effet, l'Imperium est régi par des lois strictes et je prévois alors de les étudiés sous peu.
Entre mes heures aux Services Techniques de la Ville et mes heures de sommeils, je commence dans les jours qui suivent à me sociabiliser et comme tout le monde, je vais là ou tout le monde va, à l'Académie Impériale.

L'entrainement est la principale activité de l'académie.
C'est un lieu de rencontre, d'entrainements, de savoir. Il était alors tenu par la Lady Alleria, l'une des grandes nobles de notre cité et envers qui j'ai de suite un profond respect au premier coup d'œil et grâce au quel, j'aurai un tout autre regard sur la ville et sa noblesse. On organise des entrainements pour connaitre les bases du combat, savoir se défendre un minimum, j'y prends mes premiers bleus, ceux qui forment le mieux. C'est ainsi que je me développe et que je vois ma croissance, ma musculature se développer par rapport à tous ceux qui était présents et dont j'ai aujourd'hui oublié le nom pour la plus part.
Mes entrainements sont rythmés par des cours magistraux que la Lady organise occasionnellement avec des grands noms de l'Imperium, ces grands oraux, nous permettent de connaitre, de voir, de comprendre l'Imperium, ses institutions, son organisations, ses personnalités dont parmi-elle, Thor et Alleria qui donnaient beaucoup à nous, nouveaux arrivés, partageant leur puits de savoir.
Je prenais de l'assurance dans mes paroles et dans mes gestes, je découvrais peu à peu la ville et ses habitants. Le travail a la centrale était toujours aussi rebutants mais moins dur, mes muscles se reformant et grandissant entre chaque entrainements. C'est d’ailleurs là, que j'ai fais la connaissance d'une jeune elfe aux cheveux bleus, timide.
On s'appréciait et on se retrouvait souvent pour des entrainements de longues haleines, on était deux Nemo Intra qui était en plein défis. Il fallait que l'un réussisse à battre l'autre à chaque nouvel entrainement. Entre de longs combats martiaux, on fait des pauses et on discute, se soignant l'un l'autre, s'appréciant peu à peu. Et c'est accidentellement qu'elle me débarrassa d'un de mes crocs que tout orc possède dans un coup violent qui me secoua la mâchoire déjà difforme car prognathe comme tout ceux de ma race.
Désolé, elle s'excusa sans ce rendre compte qu'elle avait ôté ce que je détestais le plus, ma nature. Et c'est avec un léger sourire satisfait que je lui dis d'abattre le même coup sur l'autre côté, la bouche en sang...
Cette elfette captivait mon attention depuis des jours et c'est en me tendant un mouchoir plein de sang, les deux molaires aux longues racines à l'intérieur que j'ai compris que nous étions tout deux en symbiose. Je lui fais un sourire satisfait, avalant mon sang qui dégouline entre mes lèvres et elle me répond avec un léger sourire fière de la force de ses petits poings. Elle mit aussitôt le mouchoir taché de sang dans son sac, "en souvenir" dit-elle avec un sourire et les joues rougissantes, de la seule fois où elle m'a battu. Son nom: Nithien.

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Chroniques
04 Mai 2013
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◊ Commentaires

  • Dart (144☆) Le 04 Mai 2013
    Eh bien... Je dois avouer que cela m'a fait sourire, un vrai monde sépare les NI, des anciens, je ne m'en étais jamais aussi bien rendu compte qu'en lisant ton article.
  • Medea (162☆) Le 04 Mai 2013
    J'aime beaucoup ta manière d'écrire.
    J'espère que tu vas continuer comme ça ! ^^
  • Tess (28☆) Le 04 Mai 2013
    N’étoile ! smiley