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L'entrée en scène du charognard

Lenok, ce furoncle douloureux que vous n'arrivez pas à faire partir. Celui qui, chaque fois que vous le crevez, réapparait plus gros que la fois précédente. Cette saloperie innommable qui vous pourrit la vie chaque fois que vous en parlez, mais bien plus lorsque vous le voyez.
Lenok n'est, aux yeux de la gobeline, qu'un cancer méprisant attaché à votre tibia. On le traîne tel un boulet, on doit le supporter et la jouer fine. Chaque fois qu'elle croisât le larbin de Valstik, elle en avait gardé un goût amer.
Cet humain répugnant de cruauté manipule et façonne l'univers autours de lui, sans que personne ne s'en rende compte ou ne réagisse.
Lorsqu'il a fait sa première apparition, c'est comme s'il commençait à s'amputer un bras. Valstik l'avait coincé chez elle, la menaçant, frappant comme un dément, tandis que son pauvre sbire humain se chargeait de jouer le rôle du charognard.
Peu importe la somme d'argent qu'ils lui demandaient, l'idée même de leur lâcher le moindre crédit lui donnait la nausée.
Lenok, alors que la pauvre gobeline était écrasée sous le pied de l'imposant androïde, se chargeait de lui ouvrir la jambe à coup de kanuf et d'y verser du skiwi, tout cela dans un calme déconcertant. Le choc fut si violent qu'elle ne voulut plus entendre parler de cet alcool pendant plus d'un heptade.
Tenue au silence, Lenok la provoquait, jouant l'homme d'affaire généreux devant son propre patron.
Ayant trouvé une alternative pour résister au chantage de ses ravisseurs, Poka s'est montrée telle qu'elle est au fond d'elle : provocatrice. Cette nature lui a coûté cher.
Alors que ses jambes étaient détachées de ses hanches, son visage barré d'une profonde entaille, il se tint devant elle, sans doute avec un plaisir non feint.
Le charognard se pencha vers elle, tandis qu'elle luttait contre le sommeil, harcelée par la douleur incessante. Il se mit à jouer le jeu du médecin plein d'empathie : il la provoquait ouvertement. Il lui injecta une double dose de kronatium en faisant passer ça pour un antidouleur. Ce qu'il lui murmurait avec cette voix jubilante la fit pleurer. Ce type n'était qu'une putain de saloperie, tel un corbeau venant arracher les yeux d'un homme qui n'a plus de bras pour se défendre.
Pour la seconde fois de la soirée, elle sombra. Le sommeil n'aurait pu être plus chargé d'amertume.

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L'histoire d'une gobeline de DreadCast
06 Août 2012
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