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EDC de 26572

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Rigor mortis.


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«Quoi de plus lucide que la peur ?»
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- Tu pensais réellement que je pouvais avoir tort ? -
Une main tremblante se tend maladroitement vers les lèvres de son propriétaire venant y glisser le filtre d'une cigarette.
Seul le crépitement de la combustion en cours se fait entendre avant que la toux grasse de l'homme malade ne prenne le dessus, le tube glissant sur le sol, après s'être échappé de ses doigts, pour y rouler en laissant derrière lui une traînée de braises rougeoyantes.
Et la petite fille continue de murmurer les mille et une vérités dérangeantes à son oreille, insinuant en son être un nombre de peurs que jamais il n'aurait cru réelles.
Sa main balaye l'air de côté pour chasser ce fantôme intemporel, alors que ses jambes tentent de le porter vainement. Témoin de sa faiblesse, spectateur de sa propre chute, et quelle chute...
Le Deus Ex Machina ne dure qu'un temps, et Damoclès ne lui avait pas cédé sa place pour rien.
Notre immortalité ne tient peut-être bien qu'a un fil. Du moins à une puce. Une prouesse technologique qui semblait connaitre l'érosion du temps et des sauvetages miraculeux autant que les pauvres mortels qui en étaient équipés.
Les secondes résonnaient dans le crâne de celui à qui la puce faisait à présent défaut. Un compte à rebours biologique tordant son ventre et crispant son crâne dans une migraine absurde à la douleur abstraite. Sa respiration s'arrêtant sur chacun des battements de son cœur de peur de perdre le rythme.
- N'as-tu pas encore des choses à faire ? -
- Lui as-tu avoué ce que tu as fait cette fois ? -

- As-tu la conscience tranquille ? -
Son esprit débordant d'actes manqués, de mots oubliés et de projets sur l'avenir.
Comme si, en cet instant sa vie n'avait jamais été plus importante que tout ce qu'il possédait. Lui, qui avait offert des clones en l’honneur d'une Icône, lui qui s'était ôté la vie comme on puni un enfant, serrait ses poings dans le vide, cherchant à garder un semblant de contrôle aussi brillamment qu'il pourrait retenir de l'air au creux de ses paumes.
Son cœur s'emballe, alors que l'iode lui arrache les yeux, ses poings se desserrent, ses pieds se perdent et il perd pied sombrant de flanc contre ce sofa aux couleurs qui ont guidé ce qui était en train de le fuir. Sa vie.
Son être se débattant, rageant contre cette pente horriblement glissante à laquelle il ne pouvait trouver aucune accroche, aucun espoir, aucun répit
Puis après l'allégro vient l'accalmie, et les douleurs s'effacent dans une douceur extrême, si bien que la seconde d'après, le souvenir de ces maux physiques était déjà oublié. Son être, lui, grelottant de peur, se voyait rendu muet sans qu'un dernier instant ne lui soit offert à s'égosiller. S’enfonçant lamentablement vers un abysse inconnu, trop connu.
Et, telle la dernière note d'une musique vidant de son souffle un orchestre et son publique, son soupir s'accroche au derniers battement de son cœur, là où l'esprit s'évade et disparaît pour ne laisser que la fatalité derrière lui, cette enveloppe morte et rigide qui autrefois offrait un semblant de vie.
"J'avais un monde à te faire découvrir, une chose à t'offrir, et quelques mots à te dire. Mais tu ne le sauras jamais.".

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Tome II
09 Septembre 2015
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