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Recouvre - 3

« La folie, ce n’est pas de parler aux murs, c’est de les entendre répondre. »
193 Ab urbe condita
Heure inconnue
journée non exacte
en secteur Cinq.
Le cœur s'emballe, tente de s'expulser de sa poitrine, les yeux sont rivés sur le smog qui se soulève.
L'alarme retentit dans la ville, seuls ceux qui ne s'étaient pas précipités dans les cuves de cryogénisation d'urgence pouvaient profiter de la mélodie.
L'heure du jugement était venue.
L'esprit figé, les âmes condamnées regardent la mort s'approcher, leurs vies s'écoulant au bruit des sirènes toujours plus sourdes.
Le souffle se coupe, alors que la masse file droit vers eux, inévitable, inexorable destinée.
Genoux pliés devant l’entité divine venue des cieux, les mots sont murmurés, inarticulés.
Il presse ce qu'il lui reste de plus cher contre lui alors que l'approche bruyante de leur fin recouvre les hurlements et les pleurs.
Ses rétines se rétractent, illuminées par la majestueuse forme enflammée qui troue le smog dans une exaltation flamboyante, les étoiles s'offrant une unique fois à sa vue, en arrière plan.
L'impact a lieu.
La poussière se soulève, les corps broyés et envolés sous l'onde de choc alors que le smog percé se régénérè déjà, les sirènes célébrant sa renaissance, son festin.
---
La pluie d'acide frappe la baie vitrée du 12ème étage.
Sa respiration est lente, ses pensées se confondent et se heurtent.
Enfoncé dans son fauteuil de synthé-cuir bleu, un verre de Skiwi quelconque en main, l'ouïe encombrée par le silence, son regard se perd depuis les lumières de la ville jusqu'à la noirceur du smog.
---
Ce smog.
Agglomérat de poussière suivant depuis des temps oubliés l'Humanité dans sa lutte et sa survie. Épais, brut mais pourtant sculpté depuis des générations par les cendres nos frères. Il recouvre nos êtres et fait taire nos erreurs.
Il filtre la lumière et nous cache aux yeux du Père. Privés d'une désillusion certaine, témoins de nos ambitions inhumaines alors que nul n'a réussi là où ils ont échoué, que personne n'a saisi les occasions manquées.


Et le nuage grossit, se régalant des tragédies et des corps devenus froids, exalté par nos échecs, faisant de nous son repas.
Le premier jour de l'année est là, le Père perce déjà, la lumière fend l'agglomérat, Sa vue n'est plus gênée et Ses espoirs sont enterrés.
Car on lève nos verres comme autant de promesses en l'air, festoyant à la disparition de Son frère.
Nous aurions dû attendre et non Le laisser nous entendre nous mentir et nous taire quand on en oubli le deuil en flattant notre orgueil. Vautrés dans le confort de ce qui nous fut offert, ces biens retirés dans la mort, à son égal, à son frère.
Les corps envolés hurlent quand la luminosité les brûle, la poussière éventrée vociférant de douleur au même titre que notre Guide, L'Empereur.
De colère et de haine, de chagrin et de peine, le cri déchire la ville, inonde l'espace et le temps, rompt nos âmes et les fend.
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Pris de surprise, la main ne tient plus le verre qui vient embrasser le sol. Ses yeux suivent le trait d'or qui vient trouer le smog pour se rependre sur la cité, signe, aujourd’hui, du premier jour de l'année.
Sa mâchoire se crispe et ses doigts pressent sa tempe, une expression de douleur déforme son visage qui se tourne vers l'elfe non loin, sereine et admiratrice devant la lumière qui réjouit le secteur.
Ses sourcils se froncent, l'incompréhension est lourde alors qu'il souffle une question.

"Ne l’entendez vous pas ?"
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« La folie, ce n’est pas de parler aux murs, c’est de les entendre répondre. » Citation de Laurent Houndegla

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Chapitre dernier
18 Octobre 2013
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