EDC de 26092
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4.
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Lorsque j'ai repris conscience, il n'a fallu que deux minutes avant que mon esprit soit encombré de pensées parasites. Voilà pourquoi j'étais bien là-dedans, dans cette bonne vieille cuve dégueulasse. Je serais bien restée avec toi, mais j'ai deux trois choses à régler. Je reviens. Je me débarbouille, reprends mes affaires et sors du centre.
Je n'ai que quelques pas à faire pour rejoindre chez moi. Juste le temps de respirer un peu le smog et d'envoyer deux messages, ignorant les autres qui finiront à la poubelle. Deux messages donc. Un pour un vieux loup pour prendre quelques premières et dernières nouvelles et un pour son Boss pour lui dire tel quel qu'il faut qu'il trouve quelqu'un pour me remplacer parce que je me barre.
A la maison, je balance toutes mes affaires dans mes sacs. Je tasse, je compacte au maximum. Allez, un tee-shirt devrait bien pouvoir se glisser entre deux vieux PA quoi. Avant de partir, je prends une douche. Une vraie, une dernière pour la route. Entre les parois verglacées et les plantes en plastique. Pour inhaler les vapeurs chaudes et odorantes d'un univers éphémère et tendre.
La cuve a rendu mon corps plus faible. Les heures d'entrainements envolés dans un coup d'épée. Je peux dire qu'avoir barboté dans la cuve a rongé mes muscles, ahah. Ca a effacé aussi toutes les traces de mutilations. Mon corps est presque comme neuf. Il y a juste le tatouage fait par Rei qui est encore là, sur ma peau laiteuse. Cette boucle infinie qui me conforte dans mes idées sombres. Nous ne voyons que ce que nous voulons voir, il parait.
Le passage à la banque est vite expédié. Je fourre mes sacs, je referme les casiers et je vais à l'Arsenal. La boutique n'a pas bougé d'un pouce. Enfin, même avec quelqu'un à sa tête, elle ne bouge pas, alors sans personne hein... Faut pas croire aux miracles.
Je me pose sur un canapé et j'attends.
Je me dis que je pourrais passer à la Moule mais j'ai pas la foi de croiser quelqu'un. Pas envie de sourire pour leur dire adieu. Pas envie de la voir elle. La belle brunette. Parce que cette petite princesse qu'il fallait protéger se débrouille très bien toute seule en fait. Elle sait exactement comment parler aux gens, comment être gentille, comment être réservée, comment être bourrée, comment être égoïste. Je sais pas pourquoi, j'ai cette image dans la tête d'une femme aux cheveux aux tentacules, avec des yeux globuleux et des dents piquantes. Qu'il faut pas regarder. T'as raison, je veux pas la voir. Je sais que ce n'est qu'une mauvaise jalousie. Parce qu'elle, au moins, elle sait faire semblant.
Puis si je pense à elle je peux penser à sa mère. Qui a quitté le Sud peu après qu'on décidait d'être soeur. Elle aussi, elle a su se débrouiller sans moi. Taratata.
Il fallait une raison de rester ! Alors qu'on n'arrive plus à croire qu'on reste pour les autres, on reste pour la Cause. Djino a essayé de me convaincre. Il aurait presque réussi si j'avais pas déjà eu un pied dans la tombe. Mais la Cause, c'est trop grand, trop lourd. Trop de responsabilité et j'ai pas le courage. Je ne suis pas combative ou énergique comme Jazz. Il faudrait au moins trois Jazz et le Sud serait sauvé. Le CdC pourrait peut-être la cloner, non ? Pas mes affaires, je laisse tomber.
Je laisse tout tomber, voilà. Rien à foutre, je suis fatiguée. Et égoïste. J'abandonne.
Je cède ma place. L'Arsenal sera entre de bonnes mains. Meilleures que les miennes.
Et dans le centre de cryo, au milieu des cuves, le vieil homme vient interrompre mes pensées. Il a à peine dit trois mots que la colère a fait bouillir mon sang. Je reste calme mais je suis sèche. Et il ose dire qu'il m'en voulait. Le monde à l'envers, franchement. Je fais demi-tour et je vais me réfugier dans un appartement poussiéreux, appartenant au passé. Le temps de se calmer.
Il y a toujours cet hologramme qui fait palpiter les souvenirs. Je me suis trompée de chemin. J'aurais dû mourir il y a longtemps. Avec Alejandro. Pourquoi j'ai été assez bête pour rester après lui ? Tout s'est écroulé après. J'étais trop lâche pour me supprimer totalement. Trop lâche ou trop idiote. Comme maintenant.
Dans les décombres de ce qui était un ancien paradis, je me laisse emporter. On avait bâti la Fondation Alelya. Il avait tellement d'idées. D'ambition. Mais trop attaché à ses opinons. Le Noble s'est fait coupé la tête et il a sombré dans le désespoir. Mais heureusement qu'il y avait cette belle blonde intelligente ! Parce que sa femme était bien incapable de le soutenir, trop bête pour comprendre. Je l'aurais quand même aimé jusqu'au bout. Voir même plus. Beaucoup plus. Idiote.
Cette fois, c'est bon. J'arrête. Le froid suffira. Pour un sommeil très profond et très très long.
J'ai toujours su que ma place était là, dans cette cuve.
Adieu, adieu ♪
Informations sur l'article
A la recherche des cailloux blancs
18 Avril 2014
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7☆
6◊
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◊ Commentaires
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Niklas~41602 (73☆) Le 18 Avril 2014
é_è -
Niklas~41602 (73☆) Le 18 Avril 2014
Faut qu'tu r'viennes, maint'nant. -
Dhomochevsky~5237 (110☆) Le 18 Avril 2014
Oui -
Jazz (32☆) Le 18 Avril 2014
A bientôt... peut-être -
Rei (397☆) Le 18 Avril 2014
P'tain.. ♥