EDC de 25968

Le 5/221.1

A : Monsieur le Directeur du Centre de Clonage

Monsieur le Directeur,

Je me suis laissé dire que pour réaliser un clone en cas de mort plus ou moins violente de l'un de vos assurés, votre talentueuse équipe basait son travail sur une ponction d'ADN à partir de laquelle, elle reconstruisait l'individu dans ses moindres recoins. Je ne vous cache pas, dès lors, mon inquiétude.

En effet, bien que sur ma carte d'identité il soit mentionné que je suis de nature androïde, en y regardant de plus près vous constaterez que je suis un cyborg. Comme vous le savez, l'androïde est une entité largement biologique munie d'une Intelligence Artificielle alors que le cyborg est, grosso modo, exactement l'inverse - à savoir un être synthétique muni d'un cerveau organique. Ce qui distingue l'être organique de l'entité synthétique, c'est d'une part les schèmes de pensée et d'autre part l'absence d'ADN au sein des éléments de synthèse.

Pour parler de mon cas, car c'est celui qui me préoccupe au premier chef, sachez qu'avant d'être SuiteV2 j'étais un humain qui, par choix, a mis fin à son identité originelle en faisant transplanter son cerveau (et ses organes génitaux) dans un magnifique corps de synthèse mauve. Ainsi, les seules parties où vous pouvez ponctionner de l'ADN en moi sont la tête et les testicules. Toutefois, si vous étiez amené à me cloner à partir de cet ADN, que se passerait-il ? Au sortir de la cuve vous obtiendriez mon ancien corps humain et non pas le petit bijou qui me sert actuellement d'écrin. (Cf. illustration ci-dessous)

Certes, je ne suis pas le seul cyborg émaillant de son éblouissante perfection les trottoirs de notre merveilleuse cité. J'imagine de surcroît que pour Nous - race supérieure - vous employez un protocole de restauration spécifique. Toutefois, j'aimerais que vous me rassuriez sur la procédure de "clonage" que vous utilisez dans mon cas.
(Surtout que ça m'a coûté bonbon pour devenir un cyborg et que je n'ai pas envie de revenir en arrière et de me retrouver dans ma vieille peau humaine en raison de l'inattention d'un membre de votre équipe.)

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de ma cyber-considération distinguée,

Suite V2