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EDC de 23910

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Epilogue.

Elle étouffait, n'en pouvait plus.
Il fallait que la cubaine se soulage de ce poids.
A force d'essayer de comprendre ce langage, ces gens, cette société,
elle était parvenu à ses fins, mais cette compréhension débouchait sur des questions encore plus grandes, et sur une incompréhension encore plus vaste.
Dans son travail, elle avait observé les némo intra, les nouveaux arrivants de l'Imperium, à loisir.
Et elle avait découvert des choses étranges.
Les NI étaient dans un état second, en arrivant en ville, comme l'avait souligné SuiteV2 dans un de ses très sérieux rapports.
Ce état durait quelque temps, puis ça finissait par passer.
Mais cubaine, comme l'appelait parfois Uriel, avait remarqué aussi une autre chose:
Les NI semblaient avoir une sorte d'état, un passage, innocent.
Ils semblaient comme drogués, certes, ils avaient un regard étrange, un peu comme un vautour ayant trop séjourné dans la matrice, certes.
Mais ils étaient gentils, inoffensifs.
Ensuite seulement, après quelque temps, ils changeaient.
Ils entraient dans le rang.
Ils devenaient violents.
Était-ce ce monde, qui les rendait violents?
Cubaine croyait en la bonté, en l'amour, et elle était sure que cet amour, cette bonté, existait en tout, en chaque personne.
Il suffisait de la stimuler pour qu'elle ressurgisse, c'est tout.
Donnez de la violence, et vous aurez de la violence en retour.
Donnez de l'amour, et vous recevrez ... l'amour.
La cubaine décida qu'il fallait qu'elle porte son message,
qu'elle délivre la vérité, et l'amour.
Pourtant... elle savait qu'il y avait des risques. Elle en avait discuté avec quelques amis, et Elena l'avait mise en garde.
La cubaine ne voyait pas pourquoi on ne pouvait pas dire ce qu'on a au fond de son cœur, pourquoi ne pourrait-on pas dire simplement la vérité?
Elle pensait qu'on ne peut ni vivre dans le mensonge, ni sans amour.
Et que c'était les clefs du succès de la société.
Elle voyait, entrevoyait, les déviances du monde qui l'entourait, les travers, les maux dont souffrait ce monde.
Elle devait essayer de délivrer le monde, de délivrer... son message.
De plus en plus nettement, elle sentait qu'elle avait cette mission.
Peut-être était-ce ce pourquoi son créateur l'avait conçue, elle?
Il n'était plus temps de se poser des questions, et de chercher des réponses qui n'existent peut-être pas.
Elle devait passer à l'action.
Elle se leva, ce jou là, pour un programme chargé.
d'abord, elle passa voir Vycodin.
Elle traversa la moitié de la ville sur son overboard, un cadeau d'Uriel.
Vycodin fut tout surpris de trouver la cubaine en bas de chez lui.
Elle avait simplement utilisé le traceur pour le trouver, pour gagner du temps.
sa journée était chargée.
Elle lui rendit un cadeau que ce dernier lui avait fait. Un très joli blouson, que la cubaine portait toujours depuis qu'elle l'avait, en temps normal.
Mais le vent de la tourmente se levait.
Elle préférait prendre les devants, ce qu'elle s'apprêtait à faire pourrait avoir des conséquences.
Il fallait qu'elle prenne des précautions.
Elle mentit. Elle prétendit à Vycodin qu'elle n'en avait plus besoin.
Et lui rendit le cadeau, qui pourrait servir à quelqu'un d'autre, le cas échéant.
Elle lui fit une bise, le remercia encore pour tout.
Ensuite elle remonta sur son overboard, et repartit en direction de sa banque.
7seven quelque chose, elle n'arrivait jamais à se souvenir du nom, mais conaissait
l'adresse par cœur.
la cubaine entra dans la banque, vida ses coffres, retira tout son argent, une petite fortune, et ferma le compte.
Son estomac était noué. Elle prit sur elle, et alla à son prochain rendez vous:
Krix_Thuil.
Elle l'avait joint l'avant veille déjà, pour lui demander un petit service.
Sans en dire plus. Un "truc" à lui confier.
Elle rejoignit Krix dans le médi centre.
Elle lui tendit un paquet, que la kobolde prit.
Elle fut très surprise de voir le contenu du paquet.
"mais tu n'as pas de compte en banque, ma puce?"
"Si si, moua changer compte, besoin toua garder ça un moment, sitéplé,
mé rendre à moua dakor? toua garder dan banke, dakor?"
La cubaine avait sensiblement abaissé son intensité émotionnelle, et mentait comme une arracheuse de dents dans une zone anti-citoyenne.
Elle avait appris à contrôler ses émotions depuis peu. mais devait prendre très fort sur elle même.
Krix lui répondit: "d'accord. pas de problème."
Esmeralda la prit alors dans ses bras, et la serra très fort.
"Mérci krix. O revouare."
Les deux filles ne devaient jamais se revoir.

La cubaine passa ensuite dans un appartement que lui avait prêté krix, et y déposa le contenu de ses coffres.
Elle lui envoya un message, lui disant de mettre tout ça sous clef, en lieu sur,
avec le même mensonge: de lui garder tout ça de coté pour plus tard.
Enfin elle était prête.
Non, elle n'irait pas voir Uriel, pour lui rendre ses cadeaux.
Il n'accepterait jamais de les reprendre.
Elle pensa aller le voir, mais il était toujours trop occupé, au Militarium, à faire du bon travail pour l'empire.
Elle le verrait plus tard. Si tout ça devait se finir en prison, elle le recevrait en visite, au parloir.
La cubaine se rendit alors dans un de ses squats, dont elle avait soigneusement conservé adresse et digi.
Elle en avait craqué, des digis.
Et même, elle avait commis quelques menus larcins, à une époque maintenant si lointaine.
Puis un jour on lui avait dit que c'était mal de voler.
On lui avait inculqué le sens du mot "propriété."
Et depuis, sans en comprendre totalement le sens, elle respectait cette coutume locale, ce concept de propriété.
Elle s'installa confortablement dans une petite pièce munie de sofas, et d'écrans plasma, qui demeuraient éteints.
Elle se souvenait le nombre hallucinant d'objets hétéroclites qu'elle avait stocké dans l'immeuble. De tout, armes, munitions, arbalètes, le tout dérobé dans de sombres endroits, la nuit un peu partout en ville.
Elle avait échangé parfois ces objets contre à manger, ou des sommes d'argent dérisoires, en regard de la valeur des objets, mais aussi elle avait offert un grand nombre de ces biens empruntés à d'autres, à qui, se disait-elle, tout ça ne devait pas trop manquer, vu qu'ils avaient laissé trainer tout ça dans des placards de villas qui semblaient pour la plupart désafectés.
Combien d'armes elle avait passé en douce, et mis à disposition dans le Dojo d'Uriel?
certains de ces objes avaient même fini à l’académie.
Elle sourit en pensant aux gens s'étant entrainés labàs, à leur insu, avec des armes tombées du camion.
La cubaine était comme ça. C'était une... gitane.
Elle mit son casque de pilote , sortit son deck, et le posa devant elle.
Elle se mit en transes, regarda l'écran comme une voyante plongerait son regard dans sa boule de cristal, et s'immergea dans la matrice.
La cubain avait le WIFI.
Elle envoya son message, se propagea dans la matrice.
...
Voilà, c'était fait. Elle enleva son casque, rangea le deck. Et s'endormit.
tout ça était épuisant.
Puis il se passa ce que tout le monde sait.
Le soir même, elle fut exécutée sommairement, en pleine rue, alors qu'elle parlait à une amie, alors qu'elle était désarmée.
Elle tenta de fuir, mais elle n'avait aucune chance.
L'inquisiteur fut impitoyable, ne prononça pas un mot.
La cubaine était tombée, et on l'avait achevée. presque mécaniquement.
Et maintenant, la cubaine était morte. Pour la première et dernière fois, semblait-il.
Mais que s'était-il passé? Pourquoi aucun clone n'était ressorti du centre?
La cubaine était elle différente à ce point, si unique, qu'on ne pouvait la cloner?
L’imperium avait-il subtilisé ses échantillons ADN, puis détruits?
Que s'était-il passé?
La cubaine... serait-elle venue d'ailleurs?
L'aurait-on prise pour une androïde, une réplicante, à défaut de meilleure explication sur ce qu'elle était vraiment?
Peut-être était-elle un être totalement à part, impossible à cloner.
Les rumeurs les plus folles commençaient à circuler dans l'Imperium, et au delà...

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