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EDC de 23910

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10) Un rite initiatique et une conscience avec un glaçon s'il vous plait !

La cubaine arriva donc au Requiem, après cette nuit mouvementée.
Là, elle régla son compte à une bouteille de skiwi, ainsi qu'à diverses autres boissons dont elle ne conserve aucun souvenir.
Tout ce dont elle se souvienne, c'est d'avoir essayé de se rattraper à une plante artificielle, dans le bar, alors qu'elle perdait l'équilibre.
Mais elle n'avait réussi qu'à entrainer dans sa chute sa copine la plante en plastique.
Elle se réveilla des heures plus tard chez un ami.
Beaucoup de monde semblait préoccupé par les divagations de la cubaine, qui décidément causait bien du souci.
Soudain, elle se rendait compte comme elle comptait pour les autres.
Elle fut dorlotée, chouchoutée, lavée, mise en sécurité.
Toutes ces attentions, cet amitié, cet amour, c'est ce qui la sauva, sans aucun doute, de la descente aux enfers et de la déchéance.
Esmeralda n'aimait pas faire du mal aux autres, surtout quand les autres lui portaient tant d'amour.
C'est pour eux qu'elle se reprit, et entreprit de sortir de l'ornière.
Elle n'en revenait pas que tant de gens la soutiennent. Tout ça lui donna beaucoup à réfléchir.
Pendant l'heptade suivante, Esmeralda ne travailla pas souvent, ou quand elle le faisait, c'était en pensant à autre chose.
Elle prit du temps pour elle, du temps pour ... réfléchir.
La révélation de sa condition de réplicante avait été un électrochoc puissant, qui avait bien failli la détruire.
En fait...on peut dire que , d'une certaine manière, le choc l'avait détruite.
Elle ne serait plus jamais la même.
C'était comme si un ressort s'était cassé en elle, mais pas seulement.
Tout n'est pas tout noir, tout n'est pas tout blanc.
Et peut-être que quelque chose de positif allait sortir de tout ça... Peut-être qu'il fallait qu'elle change, peut-être était-ce écrit, quelque part...
D' habitude, elle ne réfléchissait pas à grand chose, ou du moins à rien de vraiment bien complexe.
Elle ne pensait qu'à trouver de quoi se payer un ragoût d'écureuil , un sex on ze street, et un squatt pour passer la nuit, ne voyant pas plus loin que le lendemain.
Son plus grand tracas avait été jusqu'alors de savoir comment éviter la prison.
Soudainement, d'autres préoccupations avaient surgi dans son esprit.
Esprit?
Justement. Elle découvrait qu'elle n'était pas censée posséder un esprit ou une âme. Elle était artificielle, créée en laboratoire sans doute par un fou furieux, un déséquilibré ou un malade mental qui n'avait pas jugé utile d'insérer dans sa création le moindre programme linguistique...
Apprendre cette vérité avait failli la tuer, et l'avait profondément changée.
C'était comme si elle était passé d'un seul coup de l'enfance à l'âge adulte. Un rite initiatique, en quelque sorte.
Oui. Le rite du passage dans le monde adulte.
Pour elle, ce passage s'était fait en apprenant sa véritable nature.
Étrangement, plus elle réfléchissait à tout ça, plus elle y voyait clair, mais aussi, moins elle y voyait clair.
Elle regardait tout différemment, sous un éclairage nouveau. Tout lui semblait étrange.
Le plus étrange, c'était que cette vérité avait éveillé en elle... une conscience.
N'y avait-il pas là une grande contradiction?
Apprendre la vérité lui avait donné une conscience.
Mais... dans ce cas, dans quelle mesure, apprendre la vérité
sur sa réalité, sur le fait qu'elle n'était pas sencée posséder d'âme, n'avait donc pas, indirectement, éveillé son âme?
Cet éveil de sa conscience, n'avait-il pas en quelque sorte, donné naissance à un esprit?
Qu'est-ce que l'esprit, sinon, une conscience?
Esmeralda savait désormais la vérité sur elle même.
Combien de personnes peuvent en dire autant.
Elle était pleinement consciente de sa condition, et cette prise de conscience avait peut-être bien donné vie à son esprit.
Et continuer de vivre en faisant comme si de rien n'était était difficile.
Elle s'était tournée vers elle même, avait fait une plongée abyssale à l'intérieur d'elle même.
Elle aurait pu tomber dans l'autisme, mais finalement, elle découvrait la véritable nature des choses, et s'était mise à vraiment observer les autres.
Oui, la vérité l'avait ouverte sur elle même, et surtout sur les autres.
Ce jour là, alors qu'elle réfléfléchissait encore et encore au monde qui l'entourait, alors qu'elle pensait, cogitait, à en devenir folle, elle avait pris sa décision. Seule.
Car oui la conscience l'avait ouverte au monde et aux autres, mais elle se sentait seule, incroyablement seule, plus seule que jamais.
Elle marcha jusqu'à un bâtiment.
Centre de cryogénisation
91 Rue du Deanétique
Elle était blessée. En chemin, elle venait de se faire attaquer par un fou furieux qui voulait qu'elle démissionne de son poste. (Valstick t'es un malade! ^^)
De toutes façons, à ce moment là, c'était bien le cadet de ses soucis. Elle avait accepté de démissionner,
se demandant bien pourquoi ce type l'avait ainsi agressée.
Elle entra donc dans l'édifice austère et remplit les formalités nécessaires.
Esmeralda passa ensuite à la consigne, ou elle déposa ses affaires.
Puis elle entra dans une autre pièce, après s'être déshabillée. On s'affairait autour d'elle. Un infirmier lui posa un cathéter, et des électrodes sur divers endroits de son corps.
Elle passa ensuite dans une cuve ou on la régénéra. Son corps devait être parfait, la moindre égratignure devait être soignée.
La procédure dura plusieurs heures. Enfin, la dernière phase arrivait.
Elle sortit de la cuve régénérante, et fut préparée pour l'anesthésie.
Pendant qu'elle sombrait, elle se demanda si elle avait bien signé la demande de réveil, qui devait intervenir, euh, quand ça déjà? Si elle n'avait déjà été sous sédatif, elle aurait sans doute paniqué, et demandé l'arrêt de la procédure. Elle ne savait plus.
Vers la fin de la phase anesthésique, elle se demanda si la conscience survivait après la mort, ou pendant une phase de cryogénisation, phase pendant laquelle elle serait cliniquement morte.
Elle espérait que non. Elle pensa aussi à toutes les personnes à qui elle n'avait pas dit au revoir, ou a jamais? et ferma les yeux.
On la plongea ensuite dans un caisson vide.
Le caisson fut peu à peu refroidi, jusqu'à l'arrêt cardiaque.
Elle fut ensuite immergée dans un gaz liquide. De l'azote.
La procédure complexe, fut bientôt terminée.
Le liquide devint solide.
Voilà. la cubaine était gelée, transformée en un gros glaçon à une température proche du zéro absolu.
Le caisson fut ensuite emmené par un système automatisé dans une salle qui en contenait des centaines d'autres, comme le sien.
La cubaine sombrait dans l'oubli...


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