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EDC de 20754

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8. Optima Via, Memoria Constantia


Deux-cent-vingt-sixième année depuis la Fondation.
Troisième jour de la première heptade.
Un jour comme un autre.

Le verre est cristallin et ses formes agréables. Sa tiédeur confine à la douceur, et l'alcool doré reposant en son sein dégage un parfum qui invite les lèvres. Posé sur l'accoudoir, trônant en hauteur, l'objet pourrait observer en maître la vaste bibliothèque qui se présente à lui. Il pourrait admirer les reliures, saluer l'ordre et la quiétude régnant, épancher son âme dans l'introspection à laquelle le lieu convie. Il pourrait, mais ce n'est qu'un verre, et il n'existe que pour être enserré. Une main gantée se charge d'ailleurs de cet office, comme de tant d'autres.
L'inertie guettait, et l'on pressentait l'usure. Aux débuts vigoureux et triomphants succèdent l'amertume et les déceptions. Parce qu'ordonner revient à choisir, et gouverner à s'user, d'aucuns guettaient la fin. Sans savoir ce qui pourrait suivre, la soif de nouveauté permet à l'individu de se divertir. L'enfant aime le bruit et les changements colorés.
Écouter sans entendre ? Les points temporels s'écoulaient. Il avait encore à faire.
L'homme savoure ce répit, ce silence. Sa salive est encore mêlée au skiwy qu'il a ingurgité. Perdu dans le flot incessant de ses pensées, l'homme est assis, immobile, dans le fauteuil qui lui offre la vue la plus large.

Mais de vue, l'ambassadeur n'en a pour l'heure que sur le passé. Celui de temps plus simples où progresser se faisait sur ordre. Celui d'une époque révolue où l'ignorance protégeait le jeune militaire. Si le sergent Oakenshield n'est plus, il avait bien une part dans ce qu'il était devenu.
Sa conscience tangue au rythme d'images et de souvenirs, ses iris semblant prendre l'aspect de vagues colorées mêlés aux reflets du verre. Stilicon voyage dans les brumes de souvenirs, et les réminiscences des débuts le rendent indifférents à ce qui l'entoure. Les voix et les lignes ressurgissent. Oui, comment en était-il arrivé là, déjà ?
***
6/216.2
Une recrue kobold fait son rapport. Stilicon apprécie le phrasé de la bleusaille comme on admirerait un boiteux dont la danse semblerait gracieuse. Il l'entendait encore...
Oui Chef.
Je presque finir la formation informatique, mais je bloquer et je contacter le Chef Sergent Deceptican pour terminer.
Présenter, montrer, expliquer, lancer.
La vie de l'instructeur est monotone, mais il croît en sa tache.
Expliciter, répéter, démontrer, ordonner.
Les recrues se succèdent et pourtant sont les mêmes.
Encourager, réfléchir, recommencer ou sévir ?
La valse des origines.
4/216.3
Un officier androïde qui prenait connaissance du rapport de formation des recrues...
Félicitations, votre investissement fait honneur à l'Empire. Vous êtes un exemple à suivre et par vos qualités, vous avez les moyens de galvaniser nos recrues pour en faire le fer de lance de l'Imperium. Continuez sur cette voie et vous ne tarderez pas à vous distinguer, je n'ai aucun doute à ce sujet.
Le travail se poursuit, on veut l'améliorer. On redouble d'effort en plus du quotidien. On chercher les options, on propose l'inflexion. Proposition, rédaction, soumission, application.
D'autres tâches à accomplir ? On ne fait plus qu'instruire. Le militaire s'enflamme. Il parle, il écrit, il agit. Alors, déjà, Stilicon voulait que ses rêves ne se heurtent plus à la réalité.

2/216.4
Une elfe qu'on suivait.
Encore une fois excellent travail Instructeur.
Nous le surveillerons donc étroitement.
Les écueils sont là et les imprévus nombreux. Les évènements surviennent, ébranlent l'ordonnance. L'homme force le courant, se confronte à l'écume qui l'éclabousse. Arrivé au rivage, il prend conscience d'un horizon plus vaste.
La valse est toujours enivrante, mais l'inquiétude jaillit du tempo qui s'accélère.

3/216.4
Une orque qui tentait de maintenir la discipline.
Allez faire de l'ordre en salle nord, Khan s'en charge et ça va encore mal finir...
Stilicon jongle avec plus de balles qu'il ne le faudrait. Déjà il se dote de gants, mais sourit encore en se croyant confiant. La déception et la ruine attendent les présomptueux.
4/216.4
Un caporal alcoolique qui découvre ce qu'est une trahison.
Bonjour,
Est ce que quelqu'un sait où est passée Muse?
Car le sergent est naïf encore, et ne sait pas que la confiance est au temps ce que le sel est à l'eau. Dilué peu à peu, jusqu'à rejoindre un océan de solitude, l'homme apprend toujours. Non, tous n'ont pas des horizons qui les poussent, et certains ne sont plein que d'eux-même.
7/216.4
Un Troll qui s’apprêtait à trahir l'Imperium.
Merci beaucoup !
Félicitation pour ton grade.
Un peu jaloux de rester plus ancien et moins gradé, mais que veux tu ! C'est surement ma faute.
Le fil se tend, et l'homme s'y accroche. Stilicon ne porte pas des gants que pour ne pas s'entailler la chair, et la douleur se fait brûlure tandis qu'on force la mémoire. L'exigence reste la même, on le lui rappelait. Patere aut abstine. Endure ou abstiens-toi.
7/217.1
Une orque qui cherche à commander dans un Militarium déserté.
Vous avez des conscrits à former et je veux rapidement de nouveaux soldats.
Tout autour tout s'effondre, et l'ennemi triomphe. On voit ses efforts vains, on devine l'ineptie. Non, Stilicon ne peut pas tout, oui, il n'est qu'un maillon d'une chaîne qu'il pressent pourrissante. Le sergent n'écoute plus la valse, mais fait un écart. La mue commence...
4/217.2
Un nain qui siège à l'Ambassade et cherche un général.
Je vous remercie pour vos informations sergent, si un nom vous vient à l'esprit parmi la noblesse, j'écouterai ceci avec attention.

Le militaire prend conscience que les balles et les lames blessent moins que les mots. On peut tuer des clones, mais il s'agit d'abattre des hommes. Tout paraît superflu. Les cibles changent. Au commencement était le Verbe : que le Verbe soit, et fasse s'élever et chuter qui de droit.
6/217.2
Lorsqu'une outrilienne prévient un sergent qui a compris que le politique domine le militaire.
Attention Stilicon, je comprends votre colère, mais vous choisissez une voie très dure qui va nécessiter beaucoup de discrétion pour être utilisée.
La ligne se franchit aisément pour qui cherchait un élan. L'homme a gardé ses gants mais déposé son arme. Ce n'est plus un faux pas, c'est une danse nouvelle, qu'il ne maîtrisait pas.
Il s'agit d'apprendre, et d'agir, déjà.
Allons, vous autres, ne comprenez-vous pas que l'orchestre a changé ? Mais tout d'abord, lento...
***
L'ambassadeur relève la tête, des doigts sont pressés contre sa bouche comme si ces pensées allaient sortir d'un cri. La bibliothèque est vide, mais l'alcool est plus chaud : la main gantée écrase le verre, expression silencieuse d'une colère qu'il revit.
Le temps a passé sur la Cité. Les écureuils s'agitent et la mémoire est résiliente : le changement continue se fait dans la même roue. L'immortalité n'a pas épuisé l'Humanité d'une mémoire étouffante, elle la pousse à jouer la même pièce dans un rire effrayant.
Plaudite, cives !
Pourtant l'Ambassadeur n'a pas oublié ce qu'un sergent écrivait à ce qu'il est aujourd'hui.
***
1/218.1
Au Très Haut et Très Illustre Ambassadeur, Lord Don Philippe, de l'humble citoyen et sergent Stilicon Oakenshield, salutations et respect.
Loin de moi l'idée de vous importuner, ni d'émettre la moindre recommandation ou d'avoir la prétention d'un conseil que vous ne demandez pas.
Sachez néanmoins que la dignité, l'honneur et le bon sens, suggèrent -à défaut d'oser commander- que votre mettiez plus de discrétion à vous montrer avec une criminelle qui a revendiqué devant tous le meurtre de militaires, tout rangs et grades confondus.
Il est navrant de voir de délabrement moral auquel nous arrivons. L’honnêteté et la déférence que j'ai pour votre personne et la charge que vous occupez, me conduisent à vous communiquer la honte qu'éprouve la population à vous voir discuter avec une personne qui devrait être anticitoyenne depuis longtemps. Je rappelle qu'elle proclame devant tous que vous devez démissionner, par l'AITL.
Il semble que d'autres, moins dangereux à défaut d'être moins virulents, avaient été emprisonné pour cela.
Aussi je croise des citoyens qui se demandent si c'est l'ignorance ou la crainte qui nous dirigent désormais.
Doit-on leur répondre que désormais, s'attaquer au Militarium est licite et honorable, et que cela permet de boire un verre avec l'ambassadeur?
Pour Vous servir,
Le verre est cristallin et ses formes agréables. Sa tiédeur confine à la douceur, et l'alcool doré reposant en sein dégage un parfum qui invite les lèvres. Posé sur l'accoudoir, trônant en hauteur, l'objet pourrait observer en maître la vaste bibliothèque qui se présente à lui.
Mais une main l'enserre : le verre se fend.


Stilicon a poursuivi la danse et bousculé l'orchestre. Il est en haut, il ne veut pas jouer la même pièce. Ses pensées cherchent la solution. Oui, il a bu seul dans la pièce silencieuse, du verre brisé et humide dans une main gantée. Pour changer, il faut poursuivre ; pour continuer, il doit toujours rêver.
Stilicon a poursuivi la danse et bousculé l'orchestre. Le rythme est allegro, tout pousse à trébucher.
Ne pas s'appesantir, ne pas oublier d'où il vient.
Un dernier souvenir.
2/218.1
Message d'un agent impérial en secteur rebelle, peu de temps avant qu'il ne sombre...
Au rapport feignasse.
Non, le sergent Oakenshield n'est pas encore mort.
Spoiler (Afficher)
Les citations des personnages sont authentiques (entendre "jouées gameplay" via screens ou MP)

◊ Commentaires

  • L-X (1536☆) Le 07 Décembre 2012
    "Perdu dans le flot incessant de ses pensées, l'homme est assis, immobile, dans le fauteuil qui lui offre la vue la plus large.
    Mais de vue, l'ambassadeur n'en a pour l'heure que sur le passé. "

    Pourtant la bibliothèque offre des visions oniriques à celui qui lève les yeux de son verre. Faudrait réapprendre à rêver, Monsieur l'Ambassadeur...
    Et renverser du skiwi, c'est sacrilège.
  • ThOr~1676 (29☆) Le 08 Décembre 2012
    "que le Verbe soit, et fasse s'élever et chuter qui de droit" mmhh tu me fait plaisir la ^^
  • Alexander~33707 (254☆) Le 08 Décembre 2012
    Diriger n'est pas une mince affaire. Étoilé comme cela le mérite.