EDC de 20754
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6. Tanquam Legati somnia
La chute.
Les gants s'agitent vainement dans des gestes pathétiques, tandis que les mains enserrent des draps humides. D'une lenteur vertigineuse, le corps désarticulé n'est plus que poussière, misérable pierre jetée dans le gouffre de l'infini, fétu de paille offert aux lois de l'univers. Le tunnel n'a ni substance, ni issue. Il pourrait croire un temps qu'il vole, et le silence pourrait sembler d'une chaleur réconfortante. L'obscurité n'effraie pas Stilicon. Pas plus que la chaleur étrange qui l’oppresse.
La gravité l'attire, encore et encore, dans un étrange mouvement de chute saccadée, avant de ralentir de manière sensible. Des teintes brunes semblent se distinguer et se détacher de son horizon. Une tâche, un cercle...non. Un disque d'opaline apparaît dans une étrange fumée lointaine. Des éclats scintillent dans le vaste paysage où l'humain se sent abandonné. Il s'immobilise tandis qu'un stimuli soudain lui signale un sol ferme, enfin. Une odeur étrange lui saisit les narines, portée par une brise aussi forte qu'inhabituelle.
"Ce ne sont pas les égouts..."
Alors apparaît l'incommensurable beauté de l'étrange, mêlée d'une quiétude vénérable. Tout autour de Legatus s'étend...l'eau. Il le sent, il la devine. Une masse sombre qui s'agite doucement, comme une masse vivante à la peau ridée de milles ondes. Personne, et pourtant l'immense murmure de l'écume brassée. L'humain ne sent plus son cœur battre, figé dans le spectacle de son isolement sur un îlot minuscule, au milieu de nul part.
Le disque d'opaline se dégage derrière les bandeaux de fumée sombre, comme une sorte de lampe murale accrochée...dans l'immensité d'un ciel noir ? Les battements de cœur reprennent. Accélération.
"Pas de canalisations...où est le plafond ?...Secteur 2 ?"
Les gants moites du Legatus cherchent en vain un com' dans un uniforme qu'il devine à peine dans l'obscurité.
Alors il les voit. Les immeubles informes, les monstruosités sans limites, les rouleaux d'une infinité d'eau affluant. La mer s'agite et le ressac frappe la roche dans une grande langue salée. Grondement terrifiant.
Ailleurs résonne un gémissement étouffé.
Stilicon retient un cri, pliant sous le choc de l'eau froide qui le fige un instant.
La vague arrive, et le disque d'opaline a pris la forme d'un visage. Un visage s'agrandissant sans cesse, un visage immense aux traits vaguement ridés, impassible. Il couronne l'arrête de milles vagues courant à sa rencontre sous une voûte sans smog, sans plus rien pour abriter Stilicon de l'infinité de l'espace.
Une voix immense, comme une sentence assourdissante jetée depuis les hauteurs.
Tu n'est rien, I.D. 20754...
Tu n'est rien...
Rien...
L'onde arrive. Elle ne s'arrête pas.
Stilicon écarquille les yeux, dans une terreur totale et irrépressible. Lueur de lucidité dans un océan de démence panique. Il reconnaît les traits.
Vous !
La vague s'abat, dans un immense apothéose.
Les gants s'agitent vainement dans des gestes pathétiques, tandis que les mains enserrent des draps humides. D'une lenteur vertigineuse, le corps désarticulé n'est plus que poussière, misérable pierre jetée dans le gouffre de l'infini, fétu de paille offert aux lois de l'univers. Le tunnel n'a ni substance, ni issue. Il pourrait croire un temps qu'il vole, et le silence pourrait sembler d'une chaleur réconfortante. L'obscurité n'effraie pas Stilicon. Pas plus que la chaleur étrange qui l’oppresse.
La gravité l'attire, encore et encore, dans un étrange mouvement de chute saccadée, avant de ralentir de manière sensible. Des teintes brunes semblent se distinguer et se détacher de son horizon. Une tâche, un cercle...non. Un disque d'opaline apparaît dans une étrange fumée lointaine. Des éclats scintillent dans le vaste paysage où l'humain se sent abandonné. Il s'immobilise tandis qu'un stimuli soudain lui signale un sol ferme, enfin. Une odeur étrange lui saisit les narines, portée par une brise aussi forte qu'inhabituelle.
"Ce ne sont pas les égouts..."
Alors apparaît l'incommensurable beauté de l'étrange, mêlée d'une quiétude vénérable. Tout autour de Legatus s'étend...l'eau. Il le sent, il la devine. Une masse sombre qui s'agite doucement, comme une masse vivante à la peau ridée de milles ondes. Personne, et pourtant l'immense murmure de l'écume brassée. L'humain ne sent plus son cœur battre, figé dans le spectacle de son isolement sur un îlot minuscule, au milieu de nul part.
Le disque d'opaline se dégage derrière les bandeaux de fumée sombre, comme une sorte de lampe murale accrochée...dans l'immensité d'un ciel noir ? Les battements de cœur reprennent. Accélération.
"Pas de canalisations...où est le plafond ?...Secteur 2 ?"
Les gants moites du Legatus cherchent en vain un com' dans un uniforme qu'il devine à peine dans l'obscurité.
Alors il les voit. Les immeubles informes, les monstruosités sans limites, les rouleaux d'une infinité d'eau affluant. La mer s'agite et le ressac frappe la roche dans une grande langue salée. Grondement terrifiant.
Ailleurs résonne un gémissement étouffé.
Stilicon retient un cri, pliant sous le choc de l'eau froide qui le fige un instant.
La vague arrive, et le disque d'opaline a pris la forme d'un visage. Un visage s'agrandissant sans cesse, un visage immense aux traits vaguement ridés, impassible. Il couronne l'arrête de milles vagues courant à sa rencontre sous une voûte sans smog, sans plus rien pour abriter Stilicon de l'infinité de l'espace.
Une voix immense, comme une sentence assourdissante jetée depuis les hauteurs.
Tu n'est rien, I.D. 20754...
Tu n'est rien...
Rien...
L'onde arrive. Elle ne s'arrête pas.
Stilicon écarquille les yeux, dans une terreur totale et irrépressible. Lueur de lucidité dans un océan de démence panique. Il reconnaît les traits.
Vous !
La vague s'abat, dans un immense apothéose.
Eumée veille.
Eumée veille toujours. Ses yeux sans iris fixent ceux de son maître, dressé nu, en sueur sur un lit humide. Dans son hublot, le visage de l'I.A. domestique semble vaguement paternaliste.
"Dominus, j'ai noté une fréquence anormale de votre rythme cardiaque.
Température ambiante : 21, 2 °C. Correcte.
Taux d'humidité de votre chambre : 42%. Correct.
Diagnostic : sudation anormale due à une production de cortisol supérieure à la moyenne nocturne.
Conclusion : Dominus, vous avez fait un mauvais rêve. Dois-je allumer les lampes et mettre en marche la cuisine ? S'alimenter est facteur de stabilisation.
Stilicon s'essuyait le visage au cours de la litanie artificielle.
Non Eumée, je vais rester assis quelque temps, je pense.
Désirez-vous communiquer ? Vous savez que j'apprécie l'analyse sérielle des insomnies et des représentations mentales nocturnes, dominus.
Stilicon retrouverait presque un sourire, si un immense malaise et de légers tremblements de la main droite ne le saisissaient pas encore.
De l'eau...Je me souviens juste...qu'il y avait de l'eau. Rien..
Le jeune ambassadeur se tait. Il ne sait pas, il ne sait plus. Ne restent que ses sens et le sentiment d'un déjà vu. L'image d'Eumée se trouble, avant d'énoncer son verdict.
État de santé du Dominus : satisfaisant. Aucun problème urinaire signalé ni constaté.
Analyse des données accumulées...inondation souterraine....pénurie d'eau.
Conclusion à valeur d'hypothèse : Dominus, le rationnement en eau de la Cité vous préoccupe. Surcharge de travail.
Eumée veille toujours. Ses yeux sans iris fixent ceux de son maître, dressé nu, en sueur sur un lit humide. Dans son hublot, le visage de l'I.A. domestique semble vaguement paternaliste.
"Dominus, j'ai noté une fréquence anormale de votre rythme cardiaque.
Température ambiante : 21, 2 °C. Correcte.
Taux d'humidité de votre chambre : 42%. Correct.
Diagnostic : sudation anormale due à une production de cortisol supérieure à la moyenne nocturne.
Conclusion : Dominus, vous avez fait un mauvais rêve. Dois-je allumer les lampes et mettre en marche la cuisine ? S'alimenter est facteur de stabilisation.
Stilicon s'essuyait le visage au cours de la litanie artificielle.
Non Eumée, je vais rester assis quelque temps, je pense.
Désirez-vous communiquer ? Vous savez que j'apprécie l'analyse sérielle des insomnies et des représentations mentales nocturnes, dominus.
Stilicon retrouverait presque un sourire, si un immense malaise et de légers tremblements de la main droite ne le saisissaient pas encore.
De l'eau...Je me souviens juste...qu'il y avait de l'eau. Rien..
Le jeune ambassadeur se tait. Il ne sait pas, il ne sait plus. Ne restent que ses sens et le sentiment d'un déjà vu. L'image d'Eumée se trouble, avant d'énoncer son verdict.
État de santé du Dominus : satisfaisant. Aucun problème urinaire signalé ni constaté.
Analyse des données accumulées...inondation souterraine....pénurie d'eau.
Conclusion à valeur d'hypothèse : Dominus, le rationnement en eau de la Cité vous préoccupe. Surcharge de travail.
Le Legatus resta silencieux un instant.
Sans doute.
Oui. L'eau. Celle qui manquait au secteur et inondait les profondeurs. L'Ambassadeur acquiesça. Pourtant, il n'était pas satisfait. Un murmure lui échappai :
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves, Eumée.*
Que dites-vous dominus ? Mes capteurs n'ont rien perçu, et l'obscurité empêche la lecture visuelle.
Le rêve est le propre du vivant, Eumée...
Eumée resta silencieux. Pouvait-il pleurer ?
Non. Silence, calcul des données, conclusion positive. L'I.A. hoche la tête.
Sans doute.
Oui. L'eau. Celle qui manquait au secteur et inondait les profondeurs. L'Ambassadeur acquiesça. Pourtant, il n'était pas satisfait. Un murmure lui échappai :
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves, Eumée.*
Que dites-vous dominus ? Mes capteurs n'ont rien perçu, et l'obscurité empêche la lecture visuelle.
Le rêve est le propre du vivant, Eumée...
Eumée resta silencieux. Pouvait-il pleurer ?
Non. Silence, calcul des données, conclusion positive. L'I.A. hoche la tête.
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[RP] "Intus et in cute"
21 Octobre 2012
1292√
7☆
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Zartam (916☆) Le 21 Octobre 2012
J'ai déroulé mes rêves sous tes neuro-capteurs infrarouges à analyse différentielle... -
L-X~19531 (1535☆) Le 21 Octobre 2012
*attend les épisodes suivants... *