EDC de 20072

Quelques notes sur la gamme de mes émotions, portées qui emmènent ma vie, comme sur une route aléatoire, parfois mélodieuse, parfois malheureuse cacophonie.

Sol, sur lequel je me trouve comme étendu. Avec l’impression que jamais je ne vais m’en relever. La souffrance m’écrase, l’injustice tue le désir de me redresser. La déception m’encourage à tenir la note, sans chercher à m’élever.

Las, là, la. Je regarde, vers le ciel gris mais si haut, cette main tendue alors que je suis au plus bas. Je m’empresse de la saisir, elle me relève, me redonne le goût à vivre qui doucement me quittait.

Do, cil, qui entoure un regard reconnaissant et d’émotion touché au plus profond. Je me laisse relever, et cette main qui me soutient, je lui jure fidélité. Dans le creux de sa paume je veux habiter, et lui ouvrir la mienne à volonté. Pour cette main qui pour moi a tant donné, tout en faisant finalement si peu, trouver du sens à être pour elle, à mon tour, un refuge, une sécurité.

Mi, cadeau, comme sa présence à manier avec délicatesse. Ne rien brusquer pour ne rien toucher, comme de minces bâtons de bois qui ne doivent se heurter. Longue inspiration, multiplier les attentions. Au moindre geste incorrect, le risque de perdre le fruit de cet échange, les obstacles retirés un à un qui l’empêchaient de s’épanouir.

Ré, Elle ? Ré, alitée, et sur elle je veille, demeure à ses côtés pour son bien être m’assurer. Réalité qui nous rattrape, quotidien qui peut devenir autant ciment que fiel, autant nous rapprocher que nous éloigner, arme à double tranchant dans une douloureuse plaie.

Fa, fat, je ne le serai pas, ne sachant que trop d’où je viens, que je ne suis qu’un petit et que sans cette main je ne suis rien. Fa, go, avancer et faire un fagot de ces bâtons qui, comme autant d’obstacles dans nos roues se seraient glissés. Ne pas oublier qui je suis et mes limites, tout ce qui nous réunit mais aussi tout ce qui peut irrémédiablement nous éloigner.

Si, comme le doute qui s’insinue. Refuser de l’écouter, sur ses certitudes rester fixé. Persuadé. Si, ré, affronter les tempêtes des questions à tue-tête, les orages de l’absence et la force de l’évidence.

Sur la gamme des émotions, je me suis promené. J’ai mis à un bémol à mes tristesses, uni mes battements de cœur à son diapason. Battre sa mesure sans être à contretemps, car je sais aussi que le bonheur, comme une musique, ne dure qu’un temps.