EDC de 16725

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Un nouveau cri. Enième. A croire que le temps ne passait plus qu’ainsi à présent. Ce qui n’était pas totalement faux, puisque c’était la seule chose qu’elle vivait encore. Fermer ses yeux blancs, crier, et ouvrir ses yeux jaunes. Et c’était tout.

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« Votre silence pèse. Je crois que je ne souhaite qu’une chose en ce moment et c’est de vous voir. »
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Et elle resta silencieuse un moment, face à quelques mots. Qu’elle n’aurait jamais pensé voir un jour. Elle s’était cru oubliée, l’oubliée, car c’est ce qu’elle avait cherché. Pour leur bien, dans l’espoir fou qu’ils.. C’était idiot. Ils n’oublient pas comme elle.

« Tu ne peux pas. Il aurait pitié de toi.. »

L’une des raisons pour lesquelles elle avait tenté de se faire oublier, ce pour quoi elle avait refusé nombre de visites depuis plusieurs heptades à présent. Mais quoi qu’elle puisse dire, il y avait des choses, des personnes, qu’elle ne pouvait laisser ainsi. Face auxquelles elle ne pouvait décemment pas fermer les yeux.
Il était revenu, alors qu’elle partait lentement. Mauvaise parallèle. Elle l’avait prévenu pourtant, alors pourquoi..
Les questions, plus nombreuses encore que ses fantômes, l’assaillirent rapidement, la rongeant de nouveau comme un animal carnassier prêt à avaler le moindre lambeau de peau. Fermer ses yeux blancs, crier, ouvrir ses yeux jaunes. Sur un nouveau vide. Sur son nouveau monde. Son Eternité fracassée.

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« Vous l’aurez voulu. »
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Accepter une nouvelle visite. La confiance réside encore là où elle a progressivement tout perdu, tout effacer.
Le voir apparaître, se souvenir de ses autres apparitions par le passé, sourire un peu. Comme si cela allait miraculeusement la sauver. Et retomber sur terre, retrouver les questions, encore trop nombreuses à se bousculer, et auxquelles il ne répondait qu’à demi-mot, lorsqu’il acceptait d’y répondre. Il parait que certaines questions n’ont pas de réponses. Ce sont ces dernières qui la rongeaient le plus, celles qui resteraient interrogations sans jamais évoluer.
Quelques mots, essayer de comprendre, encore une fois. Quelques actes, s’abandonner, de nouveau. Quelques sourires, perçant sa souffrance pourtant bien installée jusqu’à présent. Quelques couleurs sur l’arc-en-ciel des émotions, ne trahissant plus rien face à la confiance accordée, mais partageant uniquement, et peu importe s’il n’en comprenait pas tous les sens.
Oser lui donner ce qui lui revient. Une petite feuille de métal. Un Feuille d’Artichaut. Un symbole. Ce qui restait d’elle. Le savoir relié au cœur par quelque chose dont elle n’aurait su donner un nom, mais qui n’en avait plus besoin pour elle.

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- Je la garderais, bien sûr.
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Puis de nouveaux mots, différents à ses yeux. Le genre de paroles qui vous serrent chaleureusement le cœur. Mais qui vous le serre quand même. Les laisser raisonner, agréables, et réchauffer un peu sa glace.

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- Vous avez le choix.
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Avoir le choix. Le choix. Choix..
Sombrer de nouveau en voyant les interrogations prêtes à la submerger. Fermer ses yeux blancs, crier..

« Je ne comprends pas pourquoi, cette fois.. »

Ouvrir ses yeux jaunes.
Plus le temps passait, plus cette voix s’insinuait en elle, parlait plus fort, comme si elle essayait de la rallier à sa cause. Ainsi elle s’est vendue.

« Tu n’es plus rien, quand ils sont là. »

Une autre visite, pour la faire taire une nouvelle fois. Soudainement, sans prévenir plus que cela. C’est ce qu’il fallait, la rendre subitement muette, dans l’espoir peut-être vain qu’un jour, elle se taise enfin.
Et il vint tout de même. Réunir les forces que son corps lui laissait, alors qu’il la lâchait lui aussi petit à petit, et ne rien montrer. Eviter la pitié autant que possible.
Sourire de sa gêne, le regarder glisser dans l’eau, l’aider à apprendre, pour qu’il puisse peut-être un jour apprendre à son tour à d’autres. Surveiller ses gestes, ses efforts, comprendre un peu plus son fonctionnement en le voyant essayer de nager. Maintenir la tête hors de l’eau. Ne pas couler.
S’inquiéter d’une imprudence, le voir désolé, et rassurer de nouveau. Se sentir vivante en lui donnant un peu de ce qu’elle savait, était.
En un sens, elle dispersait celle qu’elle était là où la confiance menait les morceaux.

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- Le premier a été les pleurs, l’émotion. Le second, l’espoir. Vous serez la promesse, Amar.
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« Le premier, le passé. Le second, peut-être un bout d’avenir. Vous, le présent. »

Une étreinte, la dernière probablement. Mais le temps avance, et la rattrape. Ses yeux se teintent, et elle fixe de nouveau les coins de la pièce, prête à crier s’ils venaient à sortir. Qui sait de quoi elle serait capable, dans ces instants, si elle n’était pas seule ? Tirer où des semblants de visages de ses souvenirs apparaissaient, menaçant de toucher les vivants qu’elle appréciait encore ? Lacérer le vide en étant persuadée de les tuer enfin ?
Se tromper de cible.. ?

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- Au moins, j’aurais vu la couleur de votre inquiétude.
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Cacher le jaune, cacher la peur, avant de se souvenir. La confiance. Tenir, jusqu’à ce qu’il parte, pour revenir à ce qu’était son Eternité, pour le moment.
Fermer ses yeux blancs, crier..

« Et toi, que seras-tu.. ? »
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