EDC de 16725

Il y a un ascenseur, qui mène au toit… _______

La Réserve. Il était prévu qu’on y aille ensemble, on en avait parlé, un peu. Volonté partagée, mais pas trop. Nous avions des besoins un peu différents, tu as fini par partir, toi aussi. Je suis restée. Aider, encore et toujours. Vocation dérisoires d’un pantin à peine vivant. Mais il parait que chaque Réserviste est utile, je compte bien l’être à mon tour cette fois.
Tout s’enchaîne.
Des liens se tissent, lentement. J’ignore qui est l’Araignée qui crée cette toile, mais je crois que j’irais la remercier, un jour. On comble les vides comme on peut, après tout. Certains on l’alcool, le sexe, et tout ce que l’on peut trouver de noir et sanglant dans cette Cité polluée par bien plus de choses que l’air uniquement. Moi, je comble par des présences. On n’est jamais seule. Jamais.

_______Monte. _______

Les questions qu’auront entraînées ces enfants. Ces petites choses auxquelles tellement ce sont attachés, sans les comprendre véritablement, car ce que l’on ne connaît pas nous dépasse forcément. Des liens peut-être, encore, l’Araignée tisse lentement mais sûrement. Les regarder de loin, sans les approcher, de peur d’y laisser une énième fois des morceaux de moi.
Ces questions... Pas seulement savoir pourquoi ou comment ils sont sortis, ce qu’ils sont. Non, ce n’est plus suffisant, les choses avancent et nous dépassent parfois. Mais tout revient, se cogne à l’esprit, à la compréhension. Toutes les questions que nous nous sommes posé, au moins une fois, et qui ressurgissent subitement, comme un vieux coffre dont on n’aurait toujours pas trouvé la clé. Chercher, encore et encore, pour comprendre, comme si c’était un besoin. Une nécessité mortelle. Secrets Impériaux.

_______Tombe. _______

Une étreinte, quelques paroles, entre deux mondes. Fais attention à toi. Comme une bouffée d’air contrastant avec celui, vicié, que je respire chaque jour. C’était pour parler d’eux, des questions, encore, mais au fond, ça aura été un peu plus que ça. C’est toujours un peu plus que ça, je crois. Compliqué, mais simple à la fois, j’ai l’impression que tu comprends certaines de mes choses, que je ne comprends pas moi-même.
Une étreinte, quelques paroles, entre deux mondes. Merci. J’ai eu peur, lorsqu’il est arrivé, c’est certain. J’aurais accepté la cuve, pour cela. Mais tu as fait confiance, alors j’ai fait de même.

_______Monte. _______

Et puis, il y a eu Toi. Six, maintenant. Six. Trop selon certains, peu encore selon d’autres, et pour moi, cela n’a plus la moindre importance. Je ne sais même plus pourquoi je compte encore.
Il était là, constamment, prêt à tout pour un sourire. Là quand j’étais forte, là quand je flanchais. Il a vu mes faiblesses, il a compris mes mots. Je lui ai donné mon cœur dans un écrin, transformé aujourd’hui en étau. Il a ses fantômes, lui aussi. Prévenu, certes, il s’agissait cette fois de prévenir la bonne personne, et je me suis trompé. A trop vouloir protéger les autres, j’ai couru droit dans un mur que je savais profondément solide, mais que j’espérai cependant pouvoir traverser. J’ai trouvé plus belle girouette que moi.
Le bonheur est éphémère est Dreadcast, si tant est qu’il existe.
« Je ne serais plus dans cinq jours au plus tard. »
Ephémère.

_______Tombe. _______

Rendre la main que l’on m’a tendue autrefois.
Inverser seulement les rôles, la Résidente change de siège, un étrange sourire en voyant la place qu’elle a un jour occupé, elle aussi.
Aujourd’hui, j’aiderais à mon tour, comme je l’ai voulu. Donner de mon temps, comme vous aviez donné du vôtre pour moi, pour me montrer le chemin à suivre. Ouvrir mes yeux sur Sa lumière, en bonne petite Impérialiste que vous vouliez que je devienne.
« Tu restes une… Tais-toi ! »
Ils croient en moi. Ils l’on dit. Alors je veux pouvoir y croire également. Croire que je mérite cela, que j’en serais digne, même, peut-être. Pourquoi cette confiance me semble-t-elle alors tellement injustifiée ?
« Maintenant, tu y es. Fait ton devoir. »
« Avec plaisir. »

_______Monte. _______

« Tu pourras monter aussi haut que tu voudras, si tu le peux, il y aura toujours cet endroit où je te rattraperais, quoi que tu fasses. »

Je la hais, quand elle a raison. Fichue folie non-déclarée que j’ai bâtie de toute pièce un soir de solitude et de douleur. Ne pouvais-tu pas être un songe, toi aussi, et disparaitre au réveil ? Elle me tient, irrémédiablement, tellement que la nuit que j’aimais tant, ces cycles horaires nocturnes qu’il me plaisait à voir défiler, sont redoutables à présent, des ennemis qui ne peuvent me tuer, mais qui le feraient volontiers s’ils en avaient le pouvoir, j’en suis certaine.

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Elle n’avait aucun miroir dans sa modeste villa, pourtant, à la nuit tombée, lorsque la Cité de Dreadcast s’agite encore un peu plus dans sa noirceur, il y a derrière ses paupières closes le palais des glaces. Elle tressaille, se retourne dans son sommeil, alors que certains reflets sont fragiles comme de l’eau lorsqu’elle y envoie la main. Paysage glacé, elle réduit ses reflets un à un, pour les faire disparaître de sa vue, comme s’ils lui étaient néfastes au possible. Et ce, jusqu’à ce que ses doigts gelés s’arrêtent sur une surface plus solide, qu’elle ne peut ni détruire, ni rayer, ni ébranler. Rien. Le miroir reste à sa place, le dernier, l’unique, lui renvoyant un reflet qu’elle ne supporte plus, pour une raison qui lui échappe. Ses doigts se resserrent en des poings qu’elle veut meurtriers et ravageurs, mais qui reste incapable d’altérer ce verre. Alors seulement, son reflet se détache et prend vie, brandissant cette fois un morceau de papier, avec son nom, renvoyé à l’envers par le miroir provocateur. Et toujours cette même voix, suave, qui l’attire et l’effraie :
« As-tu bien regardé, Nevaeh… ? »
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Nouveau réveil, nouveau sursaut. La peau froide, les mots sont perdus dans ma gorge, bloqué parce quelque chose qui se cogne, mais que je ne parviens pas à définir. Faible appel à l’aide, qui lui non plus, ne sort plus de ma gorge.
[art=http://www.dreadcast.net/EDC/Nevaeh/Article=7715]Et c’est Abraham qui a gardé les calmants de Mallory…[/art]

_______Il y a un ascenseur, qui mène au toit…
Il monte, il descend, comme toi…

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