EDC de 16725

L'étrangère que j'étais dans ce secteur inconnu se devait de devenir une Impérialiste, à présent. Un devoir, une obligation. Plus que cela, même.
Progressivement. Mais toujours dans le droit chemin. Et le premier chemin qui s'offrait à moi fut le Duumvirat. Dont je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler.

Un entretien fut convenu très vite, le 7/226.2. Surtout ne pas perdre de temps, me guider vers Sa lumière qui m'était encore inconnue. Et le plus tôt serait le mieux, au cas où je déraperais entre temps.
Des questions, auxquelles je devais m'attendre. Une seule dont je me souviens. Pourquoi je suis venue ici. Et la question était on ne peut plus légitime, après tout. Je m'en souviens probablement parce qu'on m'avait prévenu qu'elle me serait posée, forcément.

« Ecoute-les. Baisse les yeux et ment.»

J'avais baissé les yeux, certes, sans plus de raison qu'il n'y paraissait, mais je n'avais pas menti. Tout simplement parce que j'avais trouvé cela impossible, sur le moment, alors que mon regard se posait discrètement sur la femme qui se tenait derrière le bureau, face à moi. Ma Duumvir. J'ai essayé de lui expliquer autant que je pouvais, même si les choses étaient parfois floues pour moi-même.

C'était peut-être idiot, mais je crois que j'avais, à cet instant, de l'admiration pour la première Impérialiste que je voyais ici.

Une orientation, le CIPE. Ce ne fut même pas étonnant, et au moins, je connaissais déjà le fonctionnement, pour y avoir travaillé de l'autre côté. Voilà où me menait ma réinsertion.
A toi.

Tu étais humain, j'avais vaguement lu Codex et Lois, tu m'étais supérieur, et pour moi ça s'arrêtait là.
« Ouvre les yeux. »

Je ne me souviens pas de tout, et tu sais que ma mémoire n'est pas forcément bonne non plus, loin de là. Mais je sais que l'on a longtemps parlé, en attendant d'éventuels NI qui franchiraient la porte de cette OI, et qui ne s'endormiraient pas au bout de trois pas. Ils étaient assez rares, mais pour eux, nous étions là, prêt à les aider à avancer, dans l'espoir qu'ils ressortent d'entre ces murs avec une volonté de vivre dans cette Cité, malgré tout.
De l'attirance ? Il y en a eu. Je ne sais plus à quel moment exactement, mais je sais qu'il y en a eu. Avant la soirée organisée pour Ella.

Une journée à réfléchir, et préparer un peu. Filer dans les rues, remplir les frigos de ce petit appartement de toutes sortes de boissons, chercher les cadeaux, ce qui fut bien moins simple. Après tout, je l'aimais beaucoup, une amie qui savait pourtant se montrer ferme quand je manquais à ma tâche, mais je la connaissais depuis bien peu de temps pour savoir ce qui lui plairait.
Une fois que l'horloge nous indiqua qu'il fit nuit, il fallut la bousculer un peu pour l'emmener jusqu'ici, pour fêter son diplôme, pour qu'elle assiste à sa propre soirée. Je me souviens de son visage, doux, et surpris, qui n'en demandait pas tant, mais elle semblait tellement touchée pourtant..
Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement, pour que ça dégénère ? Honnêtement, je ne sais plus non plus. Mais je me souviens très bien de nous trois en train de courir dans cet appartement un peu trop étroit pour ce genre de choses, légèrement ailleurs à comme de l’alcool que nous avions lentement bu durant la soirée, et qui avait servi à nous arroser mutuellement également. Trois rires se mêlaient, nous étions comme trois gosses, à se courir derrière pour des raisons que nous avions bien vite oublié.

C'était sa soirée, ce fut la nôtre aussi. On ne me l'aura pourtant jamais assez répété, l'alcool me fait faire n'importe quoi.

« A l'impossible nul n'est tenu. »

Pourtant, nous étions face à un impossible.

Bousculer, jouer des coudes. Ce fut long, compliqué, difficile. Tu as essayé, tu t'es accroché, battu d'abord. Tes mots m'ont touché, le nier serait mentir, et pourtant..

- Non, désolée..

J'ai vu les expressions de ton visage, j'ai vu ce que je causais. Le temps a passé, tu étais toujours là, tu avais espoir. Et tu as réussi.
« Tu as brisé ta promesse. Tu sais, cette chose, qui comptait énormément pour toi. Tu vois ce que je veux dire ? »

4/227.3
« Te voilà maintenant libre de choisir… »

Et j'ai choisi, en connaissance de cause. Le lendemain, j'emménageais chez toi, comme si tout était prévu, calculé.
« Heureuse, mais déchirée. »

« Saches juste que tu comptes beaucoup pour moi... Vraiment. »

Et j'ai eu le droit de t'aimer. Je garde nos souvenirs, je garde nos rires dans ta villa, je garde tes mots, ce dîner, cette nuit, tes lèvres. Je garde cette fête pour ta sortie de Prison, au milieu de rires et de confettis, je garde notre temps loin du monde. Promis, Child.
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Comme un répit, une pause dans ce qui s'annonçait, avant que la tornade n'éclate de nouveau. Parce que le vent fait tourner la girouette..

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